Si le Japon veut réduire sa puissance électronucléaire, il devra faire appel au gaz naturel

 La génération d’électricité de base des pays sans ressources énergétiques locales comme la France ou le Japon, intégrant la contrainte d’émissions de CO2 limitées à l’avenir, ne peut reposer dans les prochaines décennies que sur deux ressources énergétiques: le nucléaire ou le gaz naturel.

 L’Institute of Energy Economics japonais (IEEJ) publie une étude portant sur divers scénarios d’évolution du mix énergétique de production des 1000 TWh d’énergie électrique nécessaires à son pays. Il a sélectionné trois hypothèses:

1- un fort accroissement de la puissance électronucléaire à 67 GW d’ici à 2030,

2- un maintien de cette puissance en croissance autour des 57 GW,

3- une réduction importante vers les 22 GW.

  Japon-électricité-2050b

  Il apparaît, dans l’hypothèse d’un objectif maintenu des réductions des émissions de CO2, que la seule alternative au nucléaire pour ce pays repose (FIG. colonne de droite) sur un abandon en simultané des centrales au charbon et le remplacement de toutes les centrales arrêtées (nucléaires ou au charbon) par des centrales au gaz naturel à cycles combinés équipées ou non de capture de CO2 (CCS).

Avec un tel scénario le Japon poursuivrait la réduction de ses émissions de CO2 (FIG.II), mais ce ne serait pas gratuit pour le consommateur.

Japon-électricité-CO2-2050

Remarque: contrairement à l’Allemagne le Japon n’envisage pas un abandon du nucléaire, pour comprendre cette différence il faut toujours avoir en tête les productions diaboliques de lignite allemandes qui permettent de générer de l’électricité prioritaire en Europe à moindres coûts…et qu’importent les émissions emportées par le vent.

LIRE le papier de l’IEEJ sur ce sujet.

Le 29 Juillet 2011

Commentaires

2 réponses à “Si le Japon veut réduire sa puissance électronucléaire, il devra faire appel au gaz naturel”

  1. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    Ce document me semble être une revue des options très en amont des décisions.
    Dans un tel document, on examine des options, même si, à priori, elles sont peu probables.
    – Ainsi on trouve, dans un scénario, un recours au pétrole pour produire une partie de l’électricité.
    – Le CSS consomme beaucoup d’énergie : environ 30% de l’électricité produite par une centrale à charbon et 10 à 15% de celle produite par une centrale à CCCT
    Je n’ai pas l’impression que le document en ait tenu compte.
    Ce document semble fait pour tester l’acceptabilité du nucléaire auprès de l’opinion publique.
    Si les japonais n’arrivent pas à rétablir leur confiance dans les institutions, ils gèreront le nucléaire en extinction ..et abandonneront leurs objectifs climatiques…
    merci du lien qui est intéressant.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Les Japonais ont appris à vivre sur la base d’un consensus national, hybride entre communisme éclairé et libéralisme politique. Je vois mal une révolution écologique antinucléaire survenir subitement dans ce pays dont les Citoyens ont appris à dialoguer dès leur plus tendre enfance. C’est forcément un compromis qui prévaudra avec la volonté de ne pas handicaper trop fort les Groupes japonais face à leurs concurrents coréens ou chinois.

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