Les ressources énergétiques japonaises sont sans-dessus-dessous mais la situation est la conséquence du gigantesque tsunami qui a frappé le nord-est de l’île principale au mois de Mars. En Allemagne une Chancelière persuadée que son Parti ne pourrait plus jamais jouer de rôle politique éminent dans son pays si elle ne bannissait pas l’énergie nucléaire, a décidé de provoquer un formidable choc psychologique auprès de son électorat. Aux dépens des autres Nations en Europe et des Groupes allemands de l’énergie elle décida la fermeture immédiate d’une partie des centrales nucléaires et de la totalité à terme.
L’impact sur les leaders du marché énergétique allemand ne s’est pas fait attendre et les résultats financiers du premier semestre présenté par les Sociétés concernées ressemblent à un Champ de Bataille au soir de la défaite.
E-On avec un chiffre d’affaire au premier semestre en croissance de 20% voit son résultat opérationnel avant amortissement et dépréciation (EBITDA) se réduire de 45% à 4,3 milliards d’euros. Les décisions politiques sur le nucléaire impactent ce montant de 1,9 milliard, la distribution de gaz devenu trop cher à l’achat fait apparaître un recul de 0,97 milliard et le négoce d’énergie (trading) malmené par les événements fait apparaître un recul d’un milliard d’euros.
E-On annonce bien sûr des mesures de restructuration parmi lesquelles la suppression de 9000 à 11000 postes de travail au sein du Groupe. Il faut s’attendre aussi à des augmentations de tarifs évidentes dans un tel contexte. Acheter plus cher qu’on ne vend n’est pas très longtemps soutenable.
Remarque: au mois de Juillet, Destatis annonce que l’inflation allemande avec 2,4% tirée pour une large part par les prix de l’énergie (0,9 point) a affiché son sixième mois consécutif d’inflation supérieur à 2%. Il faut cependant noter que les augmentations sur 12 mois des prix aux ménages du gaz (+4,4%) et de l’électricité (+7,4%) n’ont sûrement pas encore affiché tout le potentiel de hausse que dévoilent ces résultats des entreprises allemandes de l’énergie.
RWE moins impacté mais aux revenus stables voit son EBITDA chuter de 25% seulement à 4,6 milliards d’euros. Son patron le Dr Grossmann qui a trop affiché son désaccord avec les décisions de la Chancelière va y perdre sa place.
Quoi qu’il en soit comme le montre le planning de création de nouvelles unités à combustion à flamme de RWE, l’utilisation du lignite et du charbon va monter en puissance en Europe (FIG.). On vide le patron mais on garde le programme…c’est de la réal-écologie.
CONSULTER la présentation semestrielle instructive de E-On et aussi celle de RWE.
Le 10 Août 2011


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