Le développement des biocarburants de deuxième génération, utilisant des ressources végétales non utilisées pour l’alimentation des hommes, est pour l’instant un échec retentissant. Les autorités américaines, financièrement les plus impliquées dans cet objectif, découvrent que l’innovation est difficilement planifiable. La raison fondamentale de cet échec réside dans le fait que le bioéthanol obtenu par ces nouveaux procédés est hors de prix du marché en raison des contraintes logistiques de collecte de la ressource végétale, des investissements par m3 d’alcool nécessaires, des coûts des enzymes indispensables à la saccharification, du très faible degré d’alcool dans les bières obtenues qui implique une trop forte dépense d’énergie pour arriver à l’alcool pur. Assez paradoxalement seuls les producteurs de bioéthanol de première génération, comme Poet, vont pouvoir inclure une part de deuxième génération dans leur process en raison d’investissements marginaux et d’obtention par mélange de bières suffisamment concentrées.
L’obtention rentable de biocarburants de deuxième génération va donc nécessiter de développer de nouvelles ressources végétales plus riches en sucres ou en amidon qu’il faudra cultiver sur les terres disponibles. Leur culture devra être compétitive par rapport à celles du maïs, de la cane à sucre ou du manioc qui aujourd’hui constituent les ressources de base du bioéthanol industriel. Que la plante soit ressource alimentaire ou non n’a que bien peu d’importance, ce qui est essentiel est le rendement final d’éthanol par hectare cultivé.
La Science doit donc poursuivre ses recherches pour tenter de développer la ressource végétale idéale qui pousserait sur des sols ingrats et conduirait à des degrés de bières élevés. Un exemple d’optimisation génétique de divers plants (maïs, arabidopsis, brachypodium, switchgrass représentés dans la FIG.) par transfert et sur-expression d’un gène Cg1 du maïs favorisant la formation d’amidon dans la plante est exemplaire pour illustrer cette recherche qui peut-être permettra de détrôner un jour les plants de première génération qui eux aussi progressent.
LIRE un papier de George Chuck et col. sur ce sujet.
Le 11 Octobre 2011


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