Décider de stopper la génération électronucléaire d’électricité comme l’a fait la Chancelière Allemande, convaincue de l’urgente nécessité de sacrifier cette technologie pour essayer d’assurer un avenir politique à son parti, n’est pas un geste anodin. Il va nécessiter d’investir dans de nouveaux modes de génération d’électricité de base que seules les centrales à flammes sont à même de produire en larges quantités. Les énergies récupérées à partir des centrales au fil de l’eau ou de la géothermie après fracturation des roches profondes ne conduisant qu’à des quantités d’électricité anecdotiques. Ceci implique de massives importations de gaz naturel (russe), de charbon (australien, africain, américain) ou de consommer l’abondant lignite local afin de sauvegarder la croissance économique du pays.
Le lignite (brown coal), forme intermédiaire du processus de formation du charbon, est très abondant sur Terre (FIG., part rose des camemberts). L’Europe et l’Australie sont en particulier bien pourvues en cette ressource énergétique. C’est donc une source d’énergie qui va être allègrement consommée dans les décennies à venir et qui, de ce fait, mérite une indispensable optimisation des procédés de mise en oeuvre dans les centrales électriques.
La voie à privilégier est celle de la gazéification intégrée à cycle combiné (IGCC) qui permet de faire fonctionner des turbines à gaz (H2 +CO2) à très hautes températures (1600°C aujourd’hui et 1700°C dans dix ans) avec des rendements énergétiques par rapport au gaz injecté dépassant les 60%.
Les grands de la génération électrique (GE, Siemens, MHI, etc.) travaillent activement sur ce sujet. On pourra LIRE une mise au point récente réalisée par le japonais MHI qui montre qu’il est possible de réduire les émissions de CO2 de 1100 kg de CO2 par MWh d’électricité dans les centrales classiques au lignite (rendement autour des 30%) vers des valeurs de 700 kg de CO2 par MWh par ces procédés élaborés (FIG.III). L’IGCC couplée au lignite doit permettre de pouvoir obtenir des rendements et des émissions de CO2 proches de ceux des centrales modernes au charbon.
Une remarque importante: la France ne dispose pas de très grands gisements de lignite. Précautionneusement hostile au gaz de schistes, en cas de décision politique d’un abandon de la filière nucléaire, il ne lui resterait comme solution économique de base que le biogaz issu de la valorisation des déjections de ses nombreux ruminants pour s’éclairer: un vrai retour à la nature. Pompons!
LIRE la mise au point de MHI sur le sujet.
Le 25 Octobre 2011




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