Nucléaire: après le tsunami allemand voici la vague belge

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Contre-coup de Fukushima, l’idéologie antinucléaire européenne semble connaître son paroxysme. La Chancelière allemande a déjà fait fermer 8,3 GW de puissance électronucléaire de base, au grand dam des industriels concernés, ramenant ainsi la puissance opérationnelle du parc électronucléaire allemand de 20,3 GW à 12 GW. Compte tenu des réticences des populations allemandes à accepter de nouvelles centrales à flammes et de nouvelles lignes haute-tension il est fort probable que ces 12 GW restant en place seront là encore pour quelques lustres. Les probables ennuis de l’hiver prochain de disponibilité de puissance en Europe évoqués ici dès Mai 2011 et repris depuis par l’excellente Colette Lewiner de Cap Gemini, vont à coup sûr faire réfléchir les esprits avisés. Imaginez que par manque de puissance il faille arrêter ou ralentir la production des usines VW ou BMW! Katastrophe!

Mais voila qu’avec leurs 6 GW de puissance électronucléaire installée, les dirigeants belges amènent leur contribution au débat. Ils veulent eux aussi arrêter la musique. Le problème est qu’ils ne savent pas quand et avec quelles ressources de base remplacer leurs centrales. Alors il faut imaginer les multiples scribouillards de la Commission Européenne paniqués de ne plus avoir un jour d’électricité. Ils délègueront leur patron qui expliquera en plusieurs langues la complexité du choix.

Quand aux tractations nucléaires entre la Gauche française et les écolos tiers-mondistes il ne faut voir là que camouflage en trompe l’œil d’un autre débat beaucoup plus important…celui du nombre de postes de Députés accordés et de maroquins octroyés aux Verts après la victoire imminente de Saint François de Tulle. Un troc sur la base d’un député nouveau par centrale nucléaire conservée semble réaliste.

LIRE le papier de LE VIF.be qui explique très bien la rationalité des non-décisions prises sur le sujet.

Commentaires

16 réponses à “Nucléaire: après le tsunami allemand voici la vague belge”

novembre 1, 2011
harold
C’est une décision politique: GDF Suez a très mauvaise réputation auprès des citoyens belges en général (et sans doute auprès des flamands parce qu’ils sont français). En effet, Electrabel est la machine à cash du groupe alors que les belges paient très cher une électricité produite avec des centrales déjà amorties. Pour l’instant, leur accord c’est du vent: « on va les fermer…mais seulement si on peut », c’est tout ce à quoi on a abouti après 6 années de polémique: pas de plans ambitieux, pas de perspectives, pas de chiffres, rien. Des mots, des propos démagos… et on verra plus tard.
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novembre 1, 2011
Grunchard
C’est peut-être anecdotique, mais les commentaires des lecteurs sur les sites des journaux belges (Le Soir, l’Echo, la Libre) sont pour la plupart hyper-critiques.
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novembre 1, 2011
el gringo
La décision de ne pas prolonger la durée de vie des réacteurs belges au delà de 40 ans a été prise en Janvier 2003. Seule la très grave crise politique qui touche la Belgique depuis plusieurs années a empêché la mise en place d’une vraie politique énergétique et de nouveaux moyens de production pour le plus grand bonheur d’Electrabel et de GDF Suez en position de force.
Il y a à peine 10 jours, le patron de GDF Suez n’hésitait pas à faire du chantage auprès de l’Etat belge. En effet, Gérard Mestrallet qui refuse l’augmentation de la taxe nucléaire prélevée sur les producteurs en Belgique avait envisagé la fermeture de trois réacteurs si cette taxe était votée : « Si le nouveau gouvernement belge revenait sur un accord passé entre GDF Suez et Herman Van Rompuy en 2009, le groupe « réévaluerait sa stratégie d’investissements en Belgique et en particulier sa disposition à étendre la durée de vie des trois plus vieux réacteurs », a dit M. Mestrallet.
Cette anecdote en dit long sur l’attitude GDF Suez et a beaucoup oeuvré à la réunification des partis belges sur la question nucléaire. Il est vrai que depuis Vilvoorde, le diktat des industriels étrangers (surtout quand ils sont français) est très mal vécu en Belgique.
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novembre 1, 2011
Ray
Je n’ai jamais vu de Groupe Industriel se faire racketter par un État en y prenant du plaisir. Electrabel défend son beefsteak comme il l’entend et cela n’enlève rien à l’amateurisme mal éclairé des dirigeants belges du moment. Compte tenu de l’impasse énergétique vers lequel les deux parties se dirigent, il faudra bien arrêter un jour les rodomontades et trouver un compromis fiscal acceptable de part et d’autre.
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novembre 1, 2011
el gringo
Regardez un peu l’explosion des tarifs de l’électricité en Belgique depuis 10 ans. C’est l’une des plus chères d’Europe avec 0.22 euros/KWh malgré le fait que 50% de l’électricité soit d’origine nucléaire.
Il faut rappeler que GDF Suez n’est que l’exploitant (et non le propriétaire) des centrales nucléaires belge dont le coût a été amorti depuis bien longtemps.
En terme de racket, la Belgique est devenue la vache à lait de GDF Suez (qui vient de perdre sa vitrine nucléaire) qui a réussit à se mettre à dos tous les partis belges ce qui est déjà un exploit en soit.
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novembre 1, 2011
Célestin
el gringo a dit : « Il faut rappeler que GDF Suez n’est que l’exploitant (et non le propriétaire) des centrales nucléaires belge (…) ». C’est quoi, cette affirmation ? Jamais entendu cela. Pourriez-vous préciser ?
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novembre 2, 2011
harold
Un Etat me semble avoir le droit de mettre en place des politiques économiques qui limitent les rentes de situations.
Je me demande comment ça va évoluer. Ça risque d’être intéressant. Il me semble qu’il y avait un projet de centrale à charbon dans le port d’Anvers, porté par les allemands d’E.ON mais la ville n’était pas très chaude. Par contre ,je verrais bien Bart de Wever, s’il est élu aux communales à Anvers, s’entendre très bien avec les allemands…
Tout ça ne va améliorer le bilan CO2 belge.
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novembre 2, 2011
Ray
« Une prolongation de dix ans des trois plus vieux réacteurs belges aurait rapporté environ 1,2 milliard d’euros, selon Chevreux, à répartir à 50-50 entre l’Etat belge et le groupe ». (Les Echos)
Voila pour les sommes en jeu, qui doivent ramèner à de justes propos et exclure les propos d’allumés attardés qui n’ont rien à faire sur ce blog.
Parler au conditionnel et non au futur c’est oublier les gros ennuis énergétiques vers lesquels se dirige l’Europe interconnectée avec des consommations croissantes de puissance électrique.
Il n’y a pas un problème belge du nucléaire…il y a un problème de puissance électrique de base disponible en Europe de l’ouest. Ne parler que des chamailleries belges comme le font pratiquement toutes les gazettes est un contresens, c’est ne pas comprendre l’interconnexion du réseau électrique européen.
Pour le bien-être économique de l’Europe, souhaitons longue vie aux centrales nucléaires belges!
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novembre 2, 2011
boutrow
Pour le bien-être économique de l’Europe, souhaitons longue vie aux centrales nucléaires belges!
Ca sonne comme une phrase de discours de dirigeant de Corée du Nord… L’aveuglement de l’idéologie de la croissance est bien l’équivalent de l’aveuglement de l’idéologie communiste
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novembre 2, 2011
Ray
L’idéologie de la croissance Boutrow-Boutrow vous a apporté l’électricité avec Edison, les vaccins avec Pasteur, les antibiotiques avec Flemming, l’énergie nucléaire civile avec Fermi…j’en passe et j’en oublie. Je vous remercie de placer ce blog sous les auspices de ces prestigieux anciens parmi lesquels doivent également figurer quelques Coréens asticieux.
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novembre 3, 2011
Manneken
Prenez des informations à la source avec cette étude (texte et pdf) > « Sécurité d’approvisionnement en électricité garantie pour compenser la fermeture de Doel 1 ; Doel 2 et Tihange 1 en 2015 » par ecolo.be
Lien > http://web4.ecolo.be/?Securite-d-approvisionnement-en
Le remplacement du nucléaire a déjà été prévu.
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novembre 3, 2011
Ray
Man, alors tout va bien, le gaz belge et les éoliennes offshore vont sauver le réseau électrique ouest-européen. De toute façon le retour écologique à la frugalité programmé s’accompagnera d’une réduction significative des consommations d’électricité.
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novembre 3, 2011
Célestin
Oui, Ray, et comme l’a dit l’écolo-moustachu Deleuze au journal « Le Soir », la Belgique a pris la même décision que l’Allemagne car elle a considéré qu’en faisant cela, on créera beaucoup d’emplois notamment « dans les isolations ». Ainsi, pour lui, ce qui compte, ce n’est pas la production d’électricité, c’est la moindre consommation. C’est donc bien ce que vous dites : on doit aller vers une réduction significative de la consommation. Je ne suis pas bien sûr que les électeurs belges sont conscients des implications de cette politique moustachiste.
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novembre 3, 2011
Ray
Célestin, la plus grande erreur est de parler de bilan électrique à l’échelle d’un seul pays comme la France, la Belgique ou les Pays-Bas. Tout simplement parce que les réseaux sont interconnectés. On a déjà vu un délestage maladroit dans la région de Hambourg plonger par effet domino, une partie de la France dans le noir. La décision allemande à mis l’Europe électrique au bord du gouffre, un suivisme belge ou français serait catastrophique.
Quand à la baisse des consommations annoncée par de doux rêveurs elle se traduit par une croissance globale des consommations. La consommation d’électricité croit avec la croissance du PIB…et je pense que la réciproque est vraie. On l’a vu cet été au Japon ou les usines ont réduit leurs productions pour économiser de la puissance électrique. On va voir le PIB allemand se réduire à cause des importations massives de gaz et de charbon.
Pour que l’Europe se redresse il est nécessaire qu’elle puisse disposer d’énergie électrique en abondance et à moindre coût.
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novembre 4, 2011
Fob
J’ai justement vu (où?) qu’il n’y avait pas de corrélation entre le PIB allemand et leur consommation d’énergie depuis plusieurs années.
Faire plus avec moins, c’est l’efficacité énergétique tout simplement.
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novembre 5, 2011
Ray
Fob, consommation d’énergie et consommation d’électricité n’évoluent plus dans le même sens au sein des pays de l’OCDE…ce qui fait raconter bien des bêtises. L’efficacité énergétique croît, mais paradoxalement la consommation d’électricité croît aussi.
http://www.leblogenergie.com/2011/06/ocde-vers-une-%C3%A9volution-diff%C3%A9renci%C3%A9e-des-consommations-d%C3%A9nergie.html
Quand à l’Europe de l’ouest, aux aléas de la crise 2009 près et de ses effets irréversibles, la tendance est à la croissance des consommations d’électricité.
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