Solde du commerce extérieur de la France: la débâcle

Solde commerce exterieur-2011-10

 87 milliards d’euros de trou (hors matériel militaire) sur 12 mois à fin Octobre.

 Il y a un an les dockers du port de Marseille avaient ralenti les importations de pétrole. Cette année ils ont exceptionnellement travaillé au mois d’Octobre, alors le trou se creuse (-35,7 milliards) auquel il faut rajouter le déficit croissant en produits raffinés (-13,6 milliards).

 J’ai rajouté la ligne 2015- Engrais et composés azotés qui dépend directement des prix du gaz naturel. Elle va mal elle-aussi. La France agricole importe de plus en plus d’engrais.

 Tout ceci traduit des choix politiques qu’il va bien falloir revoir en profondeur. Mettre à la diète la France qui consomme, investir dans la production d’urée, investir dans les quelques raffineries de pétrole préservées, importer du GNL pour produire plus d’électricité en attendant les gaz de schistes locaux, mettre en place un programme national pour faire baisser les consommations de pétrole de 3% par an (proscrire le fuel domestique, diéséliser, alléger, hybrider, profiler, faire sauter les bouchons routiers, etc.).

 Messieurs les Parlementaires, lisez les statistiques douanières tous les mois! Cela ne pourra pas vous faire de mal. La France n’a pas de pétrole…aurait-elle encore quelques idées?

Le 8 Décembre 2011

Commentaires

7 réponses à “Solde du commerce extérieur de la France: la débâcle”

  1. Avatar de Tonton
    Tonton

    Où l’on voit l’échec éclatant du Grenelle de l’environnement d’où la gestion efficace des ressources aurait dû être l’objectif principal.
    Je rajouterais également que nous sommes déficitaires dans la filière bois à hauteur de 6 milliards par an alors que nos forêts sont largement sous-exploitées.
    De plus sur 1800 TWh consommés chaque année en France dans le domaine de l’énergie, 100 TWh viennent du bois. A améliorer.
    Je rajouterais aussi quelques mesures :
    – La conversion électrique des industries consommant actuellement du charbon
    – Financer le TGV à hauteur de plusieurs milliards est-il pertinent quand on sous-investit dans la construction de tramway pour le centre-ville et la prochaine banlieue ou encore dans le tram-train dans de plus vastes agglomérations ?
    – Pérenniser l’objectif de prolongement de durée de vie des centrales nucléaires qui va coûter moins cher que de construire n’importe quelle autre source d’électricité, éoliennes et PV inclus.
    – Imposer non seulement des objectifs CO2 plus draconiens (cela signifie également moins de carburants consommés bien sûr) pour les constructeurs automobiles mais instaurer aussi une baisse obligatoire du ration poids/puissance.
    – Lancer un vaste chantier de rénovation thermique avant de financer le remplacement de chaudières par de plus modernes, l’essentiel des économies sont à faire dans le bâtiment. L’obligation de rénovation vient naturellement à l’esprit.
    Gestion de la dette, aggravation du déficit commercial : voilà pour moi le bilan de la dernière présidentielle.
    Et pendant ce temps le MEDEF fait des propositions pour s’attaquer à une seule chose : le coût du travail. Quelle sens des responsabilités.

  2. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    Deux problèmes réels mais différents.
    La dégradation de notre commerce extérieur ne se limite pas à la balance énergétique…
    Produire des engrais en France a du sens si on se lance dans les gaz de schistes deux fois moins coûteux (tout en ayant des retombées positives sur l’industrie et l’activité) que les importations actuelles.
    Les contrats de GDF Suez sont à 60% des contrats long terme indexés sur le prix du pétrole et à 40% des contrats sur le marché spot plus bas, mais qui restent bien plus chers que les gaz de schistes.
    sur l’économie et particulièrement l’industrie : Natixis a fait une analyse de la sensibilité des différents pays au taux de change €/$
    source : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=55124
    Selon Natixis, les économies des grands pays de la zone euro souffrent de l’appréciation de l’euro surtout à partir des seuils suivants :
    – pour l’Allemagne : pas de seuil
    – pour la France : 1,20 $/€
    – pour l’Espagne : 1,40 $/€
    – pour l’Italie : 1,10 $/€
    Donc il faudrait une dépréciation de l’Euro, et une banque centrale européenne qui tienne compte de l’économie réelle (comme la banque Suisse qui vient d’intervenir pour limiter le renchérissement du franc Suisse.
    Dans une étude précédente, Patrick Arthus trouvait les élasticités suivantes
    1. Elasticité au taux de change réel des exportations en volume
    Allemagne : – 0,51
    France : – 1,28
    Espagne : -1,04
    Italie : – 0,43
    1. Elasticité du prix des exportations au taux de change nominal
    Allemagne : – 0,08 : l’Allemagne fait les prix dans les secteurs où elle exporte
    France : – 0,23 : la France n’est pas dans cette situation! elle est beaucoup plus preneuse de prix
    Espagne : – 0,32
    Italie : – 0,23
    Ce n’est pas gagné!
    ce n’est même pas évoqué dans les discussions entre Etats de l’EURO; on en est encore à la première étape : éviter les effets de panique!
    L’austérité qui nous menace dans quelques mois a pour inconvénient de frapper à égalité la consommation de produits importés et fabriqués en France, sans diminuer les prix de vente de nos productions à l’étranger c’est à dire sans booster les exportations.
    Par rapport à un calcul simple, au prorata, la dégradation de la production industrielle du fait de l’austérité nécessitera de quasiment doubler les mesures (effet d’environ 0,5)

  3. Avatar de Ray
    Ray

    Lucas, ce qui fondamentalement dirige le solde des échanges d’une nation sont les propensions relatives des acteurs économiques à investir (Allemagne) ou à consommer (France). Les élasticités au taux de change de la monnaie commune ne sont que les conséquences de ces choix fondamentaux économiques et politiques.
    Qui va venir expliquer aux Français qu’il faut moins consommer, plus investir et plus travailler…je n’ai pas encore identifié ce Prophète désintéressé parmi les hommes politiques du moment…de tous bords.

  4. Avatar de an391

    La première priorité devrait être d’arrêter, mais VRAIMENT ARRÊTER de ne montrer que la fumée quand le stock de combustible se réduit (ou se renchérit c pareil) à vue d’œil. Et je ne suis en rien climato sceptique bien au contraire.
    Le drame de notre époque, ou un des drames, est vraiment cette perversité à ne parler que de CO2 au lieu de parler tout simplement de la conso de fossiles.
    La preuve ? La phrase suivante dans tribune de Hollande « réussir la transition énergétique » dans le monde :
    « Après le drame de Fukushima, tandis que les réserves de pétrole s’amenuisent et que nous avons l’obligation écologique —-de réduire nos consommations de CO2,— la France doit réussir la transition énergétique. »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2011/11/28/reussir-la-transition-energetique-par-francois-hollande_1609899_3232.html
    On marche vraiment sur la tête et la raison a plus ou moins disparue. Lors du premier choc on ne parlait pas de CO2 mais mesures prises (TIPP), aujourd’hui brouillage intégral, marchés du CO2 et toutes ces conneries d’ »économistes », etc.
    La seule méthode valide pour pousser produits et infrastructure dans le bon sens est d’augmenter les taxes au volume sur les fossiles. Arrêter les niaiseries de subventions sur les alternatives en plus sur de l’OPEX !!! (R&D ok)
    Et la soit disant non élasticité conso pétrole ou fossile est une légende, de la merde, les bagnoles n’ont fait que grossir depuis les sixties, dernière clio plus lourde que ne l’était une R16, sans même en venir bien évidemment à une 4L.
    Il y a urgence c’est clair.

  5. Avatar de Ray
    Ray

    Et oui mon bon an40 pendant que nos dirigeants parlaient de la taxe carbone avortée, ils ont oublié d’augmenter la TIPP qui est pourtant une SUPER TAXE carbone.
    Quand à Hollande et ses conseillers qui parlent stupidement de « consommation de CO2 » ils se sont tout simplement trompés de sens…voila la fine équipe! Faites gaffe!

  6. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    @ray
    L’Allemagne a des productions plus haut de gamme que nous, donc qui sont moins sensible à la concurrence non européenne.
    Même dans un secteur où nous sommes très bons (l’aéronautique) nous travaillons en $ et pas en €. L’Allemagne est moins dépendante que nous de l’aéronautique et vends plus de mécanique de Luxe (le symbole de la réussite dans moult pays est la possession d’une berline allemande!)
    L’Epargne française est importante, mais elle a financé une bulle immobilière imporoductive : en effet soumises à une déterioration des changes et de leur marges, les entreprises ont augmenté les délocalisations et diminué les investissements en France, tandis que les particuliers ont utilisé l’Epargne (et la baisse des taux) pour emprunter plus pour acheter un logement d’où la bulle.

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