Le Japon dispose encore, de façon tout à fait provisoire, de 6 réacteurs nucléaires en activité et devrait voir la totalité des 54 réacteurs dont il dispose arrêtés pour incidents ou maintenance au plus tard au mois de Mai. La reprise des productions de certaines unités aura bien lieu un jour, mais personne ne peut préjuger du cadencement de ces reprises qui dépendront des décisions des autorités des Préfectures locales. Bien sûr une telle situation à l’entrée de l’été est un handicap lourd pour la santé de l’économie japonaise et pour le confort des populations qui vont connaître des délestages « volontaires » aux périodes les plus chaudes et humides de l’année. Pour limiter la pénurie toutes les centrales classiques à flamme du pays vont être mobilisées en brûlant du gaz naturel, du charbon et du pétrole ou autres fuel lourds pour arriver à produire dans les 905 TWh en 2012, très en retraits par rapport aux 942 TWh produits en 2010, avant le tsunami.
Le Japon rejoint ainsi involontairement la Chine et l’Inde parmi les nations asiatiques les plus consommatrices d’énergie fossile. Compte tenu du parc existant de centrales thermiques, ce sont les importations japonaises de gaz naturel qui vont le plus augmenter pour assurer la jointure, suivies par celles de pétrole puis de charbon. Le Japon est donc appelé à être durablement un des gros consommateurs asiatiques de gaz naturel.
Outre ses engagements d’achats de gaz en provenance de Russie ou d’Australie, illustré par le développement du gisement d’Ichtys par Inpex et Total, le Japon travaille activement pour les prochaines décennies, à la découverte et à la possible mise en exploitation de gisements d’hydrate de méthane sous les fonds océaniques.
Après une première phase conduite entre 2001 et 2010 de nombreux gisements d’hydrates ont été identifiés. La phase 2 du projet va se concrétiser en 2012 par un essai d’exploitation d’une semaine d’un gisement au large du Japon dans la fosse de Nankaï. Il devrait être suivi en 2014 sur une période plus longue de test. L’objectif du programme est d’avoir défini un mode d’exploitation industriel permanent des hydrates en 2018.
On lira le précieux papier de l’IEEJ du mois de Janvier pour connaître les problèmes énergétiques du Japon en 2012, cela vous changera des récurrentes approximations et pseudo-vérités de combat proférées par Mme Lepage sur le sujet.
Le 30 Janvier 2012

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