Le rapport Percebois-Mandil « Energies 2050 »

 Il est intéressant de lire les recommandations de ce rapport  d’une grande sagesse. J’ai rajouté en bleu ce qui me semble avoir été formellement omis (réduire en prorité les consommations de pétrole, prospecter puis exploiter les gaz de schistes, développer nos technologies dans la biomasse et les biocarburants) et marqué en rouge ce qui me semble mal venu (handicaper notre pays avec des taxes plus lourdes sur les émissions de CO2, la Commission européenne s’en charge bien assez…il n’est pas la peine d’en rajouter).

Recommandation n° 1 : faire de la sobriété et de l’efficacité énergétique une grande cause nationale ; lancer des appels à proposition afin de mobiliser la R&D et l’innovation dans ce domaine en privilégiant les secteurs du bâtiment et des transports. Axer les priorités sur la réduction des consommations de produits pétroliers qui ont coûté à la France 50 milliards d’euros en 2011.
Recommandation n° 2 : pour chaque décision de politique énergétique, évaluer le coût et l’effet sur les finances publiques, sur la balance commerciale, sur les émissions de CO2 et sur l’emploi (à la fois en postes et en qualifications créés), par comparaison avec une décision différente, afin de dégager des priorités.
Recommandation n° 3 : s’interdire toute fermeture administrative d’une centrale nucléaire qui n’aurait pas été décidée par l’exploitant à la suite des injonctions de l’autorité de sûreté.
Recommandation n° 4 : s’engager courageusement dans une politique de vérité (c’est-à-dire de hausse) des prix de l’énergie (et des émissions de CO2) , en traitant de façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses consommatrices.
Recommandation n° 5 : prendre l’initiative de proposer à nos principaux partenaires européens un réexamen en profondeur des règles du marché intérieur de l’énergie : celui-ci doit permettre le financement des investissements nécessaires, en particulier ceux permettant d’assurer la pointe à moindre coût, et assurer la cohérence des décisions des acteurs au sein d’une instance européenne ad hoc.
Recommandation n°6 : envisager une initiative dans le domaine de l’harmonisation internationale des règles et des pratiques de sûreté nucléaire afin de faire converger ces règles et pratiques vers le niveau le plus élevé
Recommandation n° 7 : maintenir, voire accroître l’effort de recherche (publique) dans le domaine de l’énergie, en coopération internationale et en accordant une priorité absolue aux programmes mis en œuvre conjointement par des laboratoires publics et des entreprises innovantes, grandes ou petites, capables de s’attaquer au marché mondial. Les renouvelables, les biocarburants et le stockage de l’énergie devront recevoir une attention toute particulière. Les ressources en gaz de schistes de notre pays devront être activement évaluées et les modes d’exploitation écologiquement acceptables développés.
Recommandation n° 8 : ne pas se fixer aujourd’hui d’objectif de part du nucléaire à quelque horizon que ce soit, mais s’abstenir de compromettre l’avenir et pour cela maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit autorisé par l’ASN).

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Le 14 Février 2012

Commentaires

3 réponses à “Le rapport Percebois-Mandil « Energies 2050 »”

  1. Avatar de jmdesp
    jmdesp

    Sur les ajouts bleus :
    – La pointe annuelle ne représente en réalité qu’une faible part du coût total de l’énergie. Il n’y donc pas de raison d’orienter les scénario en priorité vers elle, mis à part pour le souci de permettre que les infrastructures tienne sans coupure à ce moment.
    – Les biocarburants sont excessivement couteux et inefficaces dans le schéma actuel, lire le rapport de la cour des comptes à ce sujet.
    Juste le communiqué si manque de temps il en révèle déjà beaucoup : http://www.ccomptes.fr/fr/CC/Theme-294.html
    Toutefois, on pourrait à la place de la politique actuelle ruineuse et inefficace, sauf en subventions pour les agriculteurs, pousser un schéma de vente en circuit direct d’HVP (Huile Végétale Pure). Les agriculteurs serait ravis financièrement de vendre en direct leur huile à 1,5€/l, on pourrait en contre-partie supprimer les subventions actuelles, et le bilan carbone serait assez positif cette fois-ci.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    La Cour des Comptes qui est dans son rôle, s’inquiète de l’impact des biocarburants sur le bilan des taxes appliqués aux carburants en France….ceci n’a que bien peu à voir avec l’essor des biocarburants dans le monde qui représentent aujourd’hui 2 millions de barils/jour pour un total de 88 millions consommés. Ils en représenteront plus de 3 millions en 2020.(+50% pour le bioéthanol et +100% pour le biodiesel).
    Les biocarburants qui n’ont pas besoin de subventions pour se développer, sont une réponse partielle mais importante à l’accroissement des cours des produits pétroliers. Ils participeront au-travers d’usines agricoles au développement économique de nombreux pays en Amérique Latine, en Afrique et en Asie.

  3. Avatar de Bête spatio-temporelle

    Je ne pense pas que ces recommandations soient d’une grande sagesse.
    Pourquoi ?
    -Le fatalisme : dire que les prix vont forcément augmenter, y a des rapports plus optimistes qui disent le contraire (Pour la science, avril 2012, p 30) ;
    -La conservation du nucléaire : c’est ça, continuons, et dans 10 ans, 20 ans, ou 30 ans, qu’on ne s’étonne pas si y a une centrale qui saute en France et pollue pour des milliers d’années à venir ;
    -De façon générale, l’inertie que respire ce rapport.
    Raymond, vous êtes dans une tendance écologique très spéciale. Capitalisme noir ? Non, vous êtes de meilleure volonté. Capitalisme vert ? Un peu. Pas tout-à-fait. Il y a chez vous ce côté inerte, qui veut pas aller de l’avant, qui fait de vous une tendance à part entière.
    Ce manque de dynamisme m’amène à penser que ce n’est pas avec vous que l’on règlera le problème de la crise quaternaire, ne serait-ce que dans son volet très humain qu’est l’approvisionnement en énergie électrique.
    Quant à moi, je suis étudiant en physique, je m’imagine un certain idéal de la production d’électricité, et je compte bien tracer ma route jusqu’à l’atteindre !

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