Combien vaut le pétrole in situ en Mer du Nord?

 Dans le cadre de la gestion de ses actifs, Total vient de céder les deux-tiers des participations qu’il détient en Mer du Nord britannique et pour lesquelles il n’est pas opérateur. Centrica nous apprend qu’il a acheté à Total 22 millions de barils de réserves 2P (prouvées et probables) à 36% de gaz et 64% de pétrole pour la modique somme de 388 millions de dollars. Ceci représente donc un prix moyen de 17.6 $/baril.

 En respectant un ratio prix du gaz/ prix du pétrole de l’ordre de 1 sur 2 (60$ le boe pour le gaz et 120$ pour le baril de pétrole) il est possible d’estimer grossièrement le prix du gaz in situ autour des 10 dollars/boe et celui du pétrole à 22$/baril. De tels prix appliqués à la totalité des seules réserves prouvées de Total permet de valoriser la pétrolière autour des 180 milliards de dollars alors que sa capitalisation boursière n’est aujourd’hui que de 131 milliards de dollars. Ce calcul simple montre combien les acteurs de marché renâclent à donner le juste prix aux groupes pétroliers… en attendant un hypothétique repli des cours du pétrole?

 Soyez certains que le « Grand Merdier » du Moyen-Orient – Afrique du Nord (MENA) maintiendra pour des lustres les cours du pétrole à des prix élevés, sinon très élevés. Ne s’en sortiront à-peu-près que les États qui ont anticipé et désensibilisé leurs économies aux cours du pétrole… ce que ne fait pas assez activement notre pays précautionneux par exemple. Il a peur à ce jour de la fission atomique, des gaz de schistes et des biocarburants!!…demain il en fera ses Dimanches.

LIRE le communiqué de Centrica.

Le 22 Février 2012

Commentaires

5 réponses à “Combien vaut le pétrole in situ en Mer du Nord?”

  1. Avatar de Célestin
    Célestin

    Je me demande quand même si le calcul de la valorisation de TOTAL n’est pas un peu trop optimiste. Peut-on réellement comparer des barils en Mer du Nord, zone connue pour lesquels les coûts d’extraction sont plus ou moins sous contrôle, avec des barils de pétrole provenant des schistes bitumineux de l’Athabasca, des bruts extra-lourd de l’Orénoque, des barils de la Caspienne kazakhe ou des barils à récupérer sous d’immense profondeur d’eau dans l’Atlantique angolais ?

  2. Avatar de Célestin
    Célestin

    Oups, excusez mes fautes d’orthographe et de grammaire ! « pour LAQUELLE… » et « d’immenseS profondeurS d’eau »…
    🙂

  3. Avatar de Ray
    Ray

    Célestin, c’est bien sûr un calcul à la louche. Mais il aurait fallu ajouter une large part des réserves probables et tout l’aval du pétrolier.
    L’action Total est détestée par les acteurs anglo-saxons, jusqu’à Morgan Stanley qui vient de dégrader l’action prétextant une impossibilité de Total à maintenir son dividende le jour où le baril passera au-dessous de 80$…ce qui n’est pas vraiment d’actualité. En fait, le management français de ce Groupe n’est pas très crédible aux yeux des leaders d’opinions.

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