Il y aurait pénurie de ressources énergétiques selon les uns, le monde évoluerait vers la fournaise carbonique selon les autres…que doit-on en penser? Mais où se trouve le juste milieu, loin de ces jeux de manches médiatiques qui attirent le gogo effrayé par tous ces malheurs qui l’accablent et dont il ne perçoit pas lui même toute la gravité et l’imminence de la punition. Une pénurie qui permet de brûler à tout-va d’immenses ressources énergétiques n’en est pas une. C’est une gabegie qui se soldera par des prix dissuasifs qui atteindront les économies les plus imprévoyantes. Mais regardons de plus près le marqueur imparable de ces orgies énergétiques: les rejets mondiaux de CO2. L’Agence Néerlandaise de l’environnement (pbl.nl) fait le point tous les ans sur les rejets de CO2 par nations ou par grandes zones économiques. Elle vient de publier les données relatives à l’an 2011 qui s’affichent dans la continuité de celles de 2010.
Avec près de 34 milliards de tonnes de CO2 rejetées dans le monde en 2011, ce record s’inscrit dans la lignée des records précédents. 2010 avait enregistré une croissance annuelle des émissions mondiales de CO2 de 700 millions de tonnes, tirées vers le haut de plus d’un milliard de tonnes par les rejets de l’Asie et autres pays en développement. En 2011 la croissance mondiale de ces émissions s’affiche à 900 millions de tonnes, tirée par le milliard de tonnes de progression des pays en développement (FIG., courbe rouge). Les efforts pénibles et onéreux de maîtrise des rejets réalisés par les pays développés (FIG., courbe verte) sont noyés par la croissance des émissions essentiellement asiatiques (Chine: +800 millions de tonnes, Inde: +110 millions de tonnes).
Il y a là de toute évidence un jeu de dupes qui sera arbitré par les prix. La montée inéluctable des prix des ressources primaires d’énergie fossile (pétrole, charbon, gaz naturel) va peser sur la balance commerciale des pays les plus dépensiers en énergie importée et donc sur leur économie et mécaniquement sur leur endettement.
L’Europe et donc la France, plutôt que de compter chichement leurs émissions de CO2, feraient mieux de réfléchir à leur indépendance énergétique et à leurs sources d’approvisionnement en énergie. Aujourd’hui ce sont les produits pétroliers et le gaz naturel qui plombent la balance commerciale de notre pays. Je n’ai pas encore perçu de mouvement politique de fond qui viendrait s’attaquer à ce problème majeur. Au contraire la Ministre de l’énergie vient de réaffirmer haut et fort son hostilité à la fracturation hydraulique et donc aux gaz de schistes. Y aurait-il un peu trop d’inertie ou de viscosité dans les processus de prises de décisions de ceux qui nous dirigent? May be.
A la veille d’un possible (ou probable) conflit israélo-iranien, les positions dogmato-écologiques de nos dirigeants devant les problèmes énergétiques, ne peuvent que nous inquiéter.
ACCEDER aux données de PBL.NL ou au tableau excel
Le 22 Juillet 2012
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