La Commission Européenne veut limiter à 5% la teneur en biocarburants de première génération dans les carburants

 Poursuivant son obsédante et ridicule chasse aux émissions de CO2, axe unique de sa pseudo « politique énergétique », la Commission Européenne fait tout pour sponsoriser encore et encore l’utilisation du pétrole Russe ou Saoudien comme ressource énergétique de base européenne. Pour cela, elle veut limiter à 5% la teneur en biocarburants actuellement produits dans le monde  comme additifs aux carburants européens…en attendant, soi-disant, les biocarburants de deuxième génération dérivés de déchets cellulosiques et non rentables car conduisant par fermentation à des bières trop diluées en alcool ou utilisant des procédés physico-chimiques dégradants de trop les chaînes carbonées pour conduire au syngas (gaz à l’eau) voie aboutissant à un bilan thermodynamique  insupportable. La banqueroute de l’allemand Choren, initialement associé à Shell dans ce procédé, illustre cette problématique du procédé Fischer-Tropsch « bio ».  Échec étouffé d’un espoir écologique allemand, honoré en son temps par une visite en grandes pompes de la chancelière.

Rappelons à ces Messieurs et Dames de la Commission qu’aborder la problématique des biocarburants par le biais des seules émissions de CO2 constitue  une lourde erreur économique. Les biocarburants sont tout d’abord des ersatz des produits dérivés du pétrole, énergie primaire de plus en plus difficile à extraire et donc onéreuse. De nombreux pays européens ne disposant pas de ressources pétrolières vont voir leur richesse s’envoler et leurs citoyens s’appauvrir pour payer les onéreuses importations de pétrole ou pire encore, de produits raffinés (par manque d’un outil de raffinage local adapté). La France, pays européen que je connais le mieux, a importé au mois d’Août par exemple sur les douze derniers mois plus de 52 milliards d’euros de pétrole et autres produits raffinés. Le bienvenu recyclage des pétrodollars dans les industries du luxe et des armements a de la peine à tenir le rythme. La mise à disposition de biocarburants non subventionnés et produits localement, comme le font les États-Unis,  permettrait de tailler dans cette facture insupportable qu’il faut comparer par son ampleur au « choc de compétitivité » que notre pays ne peut plus se payer.

Allez! 10% de biocarburants cela ferait déjà une cagnotte annuelle de 5 milliards pour lancer une filière locale à base de betterave, de manioc, de maïs, de goyave ou de tout autre plant  jugé plus adapté localement par nos paysans. La conversion biologique des sucres en terpènes, plutôt qu’en alcool, (procédé Amyris)  compatibles avec le gazole ou le kérosène serait encouragée.

LIRE le communiqué de la Commission sur les soi-disant  « effets climatiques de la production des biocarburants » (sic). Le ridicule ne tue pas, mais il devrait tout de même créer quelques désagréments physiologiques intestinaux pour favoriser la réflexion.

Mes amis, nous sommes vraiment mal barrés dans cette tempête mondiale.  L’écologisme intégriste précautionneux ambiant nous pousse à la dérive, tandis que l’Asie décontractée et besogneuse brûle du charbon par milliards de tonnes, pour nous vendre ses produits manufacturés, de plus en plus sophistiqués. Formidable déséquilibre de comportements  qui devrait un jour nous amener  à mettre en doute nos choix économiques étriqués. Le jour proche où, endettés jusqu’au cou, nous ne pourrons même plus importer de produits chinois…peut-être?

Le 23 Octobre 2012

Commentaires

5 réponses à “La Commission Européenne veut limiter à 5% la teneur en biocarburants de première génération dans les carburants”

  1. Avatar de groupe electrogene

    On patauge on patauge … et j’ai bien peur que cela ne s’arrange pas quand on voit les nouvelles mesures du gouvernement.

    Je crois qu’il y a un gros soucis de priorités dans ce pays et dans l’union européenne …

  2. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Malgré les déclarations martiales de bien des administrations européennes ou américaines, les procédés d’élaboration de biocarburants de deuxième génération (bioéthanol), à partir de ressources cellulosiques (déchets ou cultures) ne sont pas pour l’instant compétitifs.
    On lira par exemple l’annonce de BP qui vient d’abandonner son projet de grande unité de bioéthanol de seconde génération en Floride pour se recentrer pudiquement sur la R & D.
    Le projet initial:
    http://www.bp.com/sectiongenericarticle.do?categoryId=9040296&contentId=7073450
    l’annonce de l’abandon:
    http://www.bp.com/genericarticle.do?categoryId=2012968&contentId=7079431

  3. Avatar de groupe electrogene

    On est quand même encore loin d’une pseudo conscience écologique !

    Et je pense également que les Américains se moquent royalement de tout ça … Chaque peuple a ses croyances et ses valeurs, je ne suis pas en train de critiquer, mais je pense que là dessus ils ne sont pas prêts de passer le cap !

    1. Avatar de Raymond Bonnaterre
      Raymond Bonnaterre

      Conscience sans science qui n’est dans ce champ, que ridicule baratin écologique, forme moderne de « l’entubage » politique des plus crédules. Le peuple américain est un grand peuple dont le dynamisme et le réalisme devraient nous inspirer d’avantage. Les économistes européens font semblant de découvrir soudain l’avantage compétitif américain en matière de ressources énergétiques…tout en ayant auparavant vanté les mirages d’un pseudo « greenbusiness » allemand subventionné en pleine déconfiture, fait de vent et de rare soleil, basé sur des tarifs énergétiques préférentiels très élevés, payés par les plus pauvres,…mais le bon peuple germanique et ses petits entrepreneurs, lassés de se faire plumer, grondent et ils ont raison. Dans le cadre d’un rigorisme fiscal « bérégovien » de gauche annoncé, nous allons pour notre part, en France, connaître (et subir) de nouvelles taxes « écologiques » qui ne seront que vulgaires taxes rajoutées à la formidable pile existante, destinées à financer encore et encore quelques lubies écologiques présidentielles, affaiblissant et déstructurant dans l’indifférence générale un peu plus le tissu économique mité de notre pays.
      Dans la préférence écologique affirmée de la Nature à l’Homme il existe une limite simple à déterminer, c’est de ne pas par la pauvreté et la faim ramener l’Humanité à sa Condition Animale primitive, car seuls alors les clans les plus forts survivraient. La civilisation occidentale pacifiée si fragile que nous connaissons depuis quelques décennies seulement, repose tout d’abord sur l’indispensable satisfaction des besoins vitaux et le bien-être de chacun. C’est une évidence historique essentielle à ne jamais oublier.

  4. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    En attendant, nos amis britanniques, si peu européens, développent de longue date une filière du bioéthanol produit à partir de blé riche en amidon. C’est le procédé Vivergo qui à partir de 1,1 million de tonnes de blé par an devrait conduire à 500 000 tonnes de nourriture riche en protéines pour animaux et à 420 millions de litres de bioéthanol.
    Ceci est bien-sûr largement condamné par les « vrais Européens », ceux qui importent à grands frais des carburants issus des raffineries russes ou américaines.
    LIRE le communiqué de Vivergo:
    http://www.vivergofuels.com/news/29/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *