Etats-Unis: un parc autour des 250 millions de véhicules à prévoir pour 2020

La consommation d’un pays, par le transport routier, de carburants issus du raffinage du pétrole  dépend

– de l’ampleur du parc de véhicules, hors électriques bien-sûr,

– du trajet moyen de ces véhicules durant la période considérée,

– de la consommation nominale moyenne de ce parc,

-de l’état du réseau routier et de la règlementation routière en vigueur,

– de la part de biocarburants dans les carburants distribués à la pompe.

La variation du parc automobile constitue un paramètre déterminant pour évaluer la progression des consommations de carburants.

Ce parc à l’échelle du monde croit. Cette croissance annuelle tirée par l’Asie dépend des mises sur le marché de nouveaux véhicules et de façon négative des mises à la casse des véhicules hors d’âge.

Remarque: l’exportation de vieux véhicules vers les pays en développement participe donc au maintien du bilan global.

Dans ce domaine, Michael Sivak de l’Université du Michigan (UMTRI) vient de publier un papier sur le parc automobile américain intitulé: « Has motorization in the US peaked? »

Il rapproche en particulier dans cet article l’évolution du parc automobile au cours des années et celle de la population US (individus, ménages, conducteurs). Il en conclut que le parc auto américain, malgré un passage à vide en 2009-2010 qui a enregistré une décroissance totale de 6 millions de véhicules, va poursuivre sa croissance après une progression de 3,4 millions de véhicules en 2011, année pour laquelle le parc a atteint 234 millions d’unités.

J’ai réalisé un calcul simple partant des volumes de véhicules neufs commercialisés en 2012 (14,44 millions) et de ceux attendus en 2013 (autour des 15 millions) et prenant en compte d’une mise au scrap de 13 millions de véhicules par an (moyenne de 2007 à 2011, représentant 5,5% du parc, soit une vie moyenne de chaque véhicule de 19 ans) qui montre que ce parc devrait croitre respectivement de 1,4 million et de 2 millions de véhicules en 2012 et 2013 (FIG.I).

A ce rythme là, le parc de véhicules routiers américains (hors poids lourds) devrait atteindre les 250 millions d’unités vers 2020.

En clair, il apparait peu pertinent d’extrapoler aux années suivantes les baisses de consommations de carburants enregistrées en 2010 et 2011 aux Etats-Unis. Les baisses de consommation nominales des véhicules neufs ne suffiront pas à compenser la croissance prévisible du parc automobile. Les prix à la pompe des carburants qui agissent sur le trajet moyen détermineront pour une part  la trajectoire à venir de ces consommations.

 

Commentaires

6 réponses à “Etats-Unis: un parc autour des 250 millions de véhicules à prévoir pour 2020”

  1. Avatar de laurent
    laurent

    Dans le monde, les voitures utilisent 1/3 du pétrole (en énergie finale).

    En France, les voitures utilisent 28% du pétrole (en énergie finale).

    En 2000, les voitures ont utilisé 25 millions de TEP (tonne équivalent pétrole) pour une consommation de pétrole finale totale de 90 millions de TEP, en comptant les usages non énergétique du pétrole.

    Evidemment, il faut continuer à moderniser le parc automobile avec des voitures moins gourmandes.

    Mais le gros potentiel d’économie se situe dans les 3 grands autres usages du pétrole : le transport des marchandises, le chauffage (résidentiel/tertiaire et industriel) et la chimie.

    On peut faire de grosses économies avec l’isolation, les pompes à chaleur sur eaux usées et en remettant le transport des marchandises sur des trains et sur des péniches (ce qui signifie en finir la production à flux tendu).

    Sources :
    Grégory Launay Quel est le poids du transport dans le bilan énergétique ?
    http://www.gnesg.com/index.php?option=com_content&view=article&id=48:que-pese-lautomobile-dans-les-bilans-energetique-et-climatique-mondiaux-&catid=27&Itemid=53

  2. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Laurent, ce Blog est un site sérieux qui essaie de ne pas reprendre les milliards d’âneries qui circulent sur internet. Je crois que vous confondez produits pétroliers et pétrole, tout en vous mélangeant les pinceaux dans les unités.
    La consommation mondiale de produits raffinés liquides ( liquid en américain) atteint sur les 12 derniers mois les 90 millions de barils par jour. Si vous multipliez cela par 365 jours puis par 159 litres et enfin par la densité moyenne des produits pétroliers autour de 0,8 vous obtiendrez quelque chose voisin des 4200 millions de tonnes.
    Les ingénieurs de BP qui connaissent bien le sujet, annoncent qu’en 2012 les productions mondiales de pétrole et de condensats de gaz ont atteint les 4119 millions de tonnes.
    En sachant que dans les produits raffinés figurent des biocarburants à hauteur de 2 ou 3% en volume, les deux valeurs sont cohérentes.
    Quand au parc mondial de véhicules, il devrait doubler dans les 30 ans à venir pour atteindre les deux milliards d’exemplaires. Cela ne se fera pas sans impact sur la répartition des consommations de pétrole par applications.
    http://www.leblogenergie.com/2012/04/29/monde-deux-milliards-de-vehicules-motorises-a-quatre-roues-vers-2040/
    Certes, certaines utilisations du pétrole vont devoir disparaitre, comme le chauffage au fuel ou au kérosène, la pétrochimie va utiliser de plus en plus de gaz naturel. C’est donc le domaine des transports qui va de plus en plus prendre la main sur les consommations de produits pétroliers qui croissent en ce moment chaque année d’un million de barils par jour.
    Il faudra pour satisfaire la demande construire de nouvelles raffineries de pétrole au Moyen-Orient et en Asie.
    http://www.leblogenergie.com/2013/05/14/la-dependance-energetique-croissante-de-leurope-va-t-elle-participer-a-la-destabilisation-de-certaines-democraties-quelle-heberge/

  3. Avatar de laurent
    laurent

    Les chiffres de l’ADEME donnent les mêmes résultats.

    2008
    Consommation finale de pétrole : 68,4 millions de TEP hors usages non énergétique du pétrole soit 13,6 millions de TEP. Soit un total de 82 millions de TEP.

    La consommation finale d’énergie des transports routiers : 39,1 millions de TEP.

    Donc 57,5% pour les voitures. Soit 22,5 millions de TEP (Avec un peu de biocarburant).

    22,5 millions de TEP représente environ 27% des 82 millions de TEP de pétrole d’énergie finale en 2008.

    On a les même résultats en Europe.

    Pour l’année 2007.
    595,8 millions de TEP de pétrole en énergie finale.
    Transport des passagers (tous types donc l’avion) : 198,6 millions de TEP (Avec un peu de biocarburant).

    Donc, en Europe, le transport des passagers utilise environ 1/3 du pétrole en énergie finale.

    Source.
    Ademe Energie et climat Chiffres clés 2009 http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=74303&p1=00&p2=07&ref=17597

  4. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Les consommations en 2007 ou 2008 de produits pétroliers de je ne sais quelle région du monde ne sont que d’un faible intérêt. Rappelons à l’ADEME que nous sommes en 2013 et qu’une approche prospective raisonnable devrait examiner ce qui se passera en 2020 ou 2030 dans le monde.
    Je pense qu’alors, dans le monde, la part des transports dans la consommation des produits pétroliers sera prépondérante et que c’est elle qui pilotera alors la demande et donc les prix. L’ensemble sera tiré essentiellement par la croissance des transports en zone Asie-Pacifique.

  5. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Voir les statistiques américaines où les deux-tiers des consommations de produits pétroliers (13/19 millions de barils/jour) sont utilisés dans les transports.
    http://www.eia.gov/totalenergy/data/annual/showtext.cfm?t=ptb0513c

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