J’écoutais et regardais distraitement l’autre jour une émission de télévision portant sur le réchauffement climatique à laquelle participait notre membre du GIEC, le climatologue Jean Jouzel, qui faisait part de ses craintes quand à l’atteinte des objectifs de limitation du réchauffement climatique imaginées par le GIEC, en raison des émissions de CO2 peu favorables de la Chine et des États-Unis.
Je voudrais ici, très humblement et très respectueusement rappeler à ces éminents savants climatologues qu’il n’y a aucune analogie entre les comportements dans le domaine des émissions de CO2 de l’une et l’autre de ces deux nations. Pour démontrer cela il me semble important, tout d’abord, d’examiner les courbes qui représentent les milliards de tonnes de CO2 relarguées durant les dernières années par l’une et l’autre (FIG.I).
Les émissions de CO2 américaines sont passées par un maximum en 2004-2005 à près de 6 milliards de tonnes nous disent les statistiques du bureau de l’environnement néerlandais et se réduisent année après année pour atteindre en 2012 les 5,2 milliards de tonnes (Remarque: l’Europe des 27 était à 3,7 milliards de tonnes en 2012). Pendant ce temps les émissions chinoises sont passées de 5,66 milliards de tonnes en 2004 à 10,76 milliards en 2012.
En toute objectivité, les émissions de CO2 américaines sont certes élevées mais elles sont sur une pente décroissante grâce à une maîtrise de la consommation de pétrole de ce pays et surtout grâce à la fermeture des centrales au charbon, avantageusement remplacées par des centrales au gaz à cycle combiné, beaucoup moins polluantes.
Cette tendance à la décroissance des émissions américaines de gaz carbonique devrait se poursuivre avec une accélération programmée des fermetures des centrales au charbon pronostiquée par l’EIA, en raison de nouvelles règlementations de l’EPA américaine , le « Mercury and Air Toxics Standards » ou MATS, applicable à partir du mois d’Avril 2015 et qui limite sévèrement les rejets de mercure, de métaux, de SO2 et divers acides dans les fumées des centrales. Beaucoup de ces centrales au charbon, souvent vétustes, préfèreront fermer plutôt que d’investir dans des dispositifs complexes de traitement des effluents.
C’est ainsi que l’EIA pronostique un passage de la puissance totale des centrales au charbon américaines de 308 GW en 2011 à 255 GW en 2018. Après la fermeture de 115 centrales au charbon entre 2010 et 2012 il restait encore, à fin 2012, 1308 centrales au charbon actives aux États-Unis. Certaines vont disparaître.
Je suis certain qu’il va falloir attendre encore quelques lustres pour voir enfin la Chine fixer des limites de pollution aux effluents de ses centrales.
Les émissions de CO2 en Chine et plus généralement en Asie sont le vrai problème qui, il est vrai, ne sera pas aisé à résoudre, malgré toute la bonne volonté des nations occidentales. Limiter vers 2020 le flux des émissions mondiales de CO2 vers les 40 milliards de tonnes par an serait déjà un beau succès.
Le 18 Février 2014



Laisser un commentaire