Les énergies intermittentes solaires et éoliennes n’ont fourni que 9% de l’énergie électrique au réseau ouest-européen

En raison des puissantes interconnexions électriques transnationales au sein du réseau électrique ouest-européen et de ses voisins qui peuvent être estimées autour des 400 TWh échangés, parler de la part des énergies intermittentes au niveau de chacune des nations n’a que bien peu de pertinence.

L’exemple le plus folklorique est à-coup-sûr celui du Danemark, interconnecté à l’Allemagne, la Norvège et la Suède et qui a été en 2012 importateur net d’électricité à hauteur de 5,4 TWh pour une consommation totale de  34 TWh. Avec une production éolienne de 10,3 TWh cette année là, il est possible de souligner que ce sont les pays voisins du Danemark, au travers du réseau commun, qui ont, pour une grande part,  assuré, localement, la stabilité du réseau danois. Après avoir dépensé des fortunes dans les éoliennes, le Danemark est incapable d’assurer les générations d’électricité qu’il consomme; certes le constat est sévère mais réel et mesurable.

Pour parler de façon pertinente des énergies intermittentes en Europe il faut se placer au niveau de l’ENTSO-E  qui fédère l’ensemble des régulations nationales  du réseau ouest-européen de Chypre à l’Islande et du Portugal à la Finlande et qui consolide l’essentiel des échanges de puissances électriques entre nations. Sur 12 mois glissants, à fin Novembre 2013,  dernier mois publié à ce jour, ce sont sur cet ensemble près de 3300 TWh d’ électricité qui ont été générés dont 215 TWh d’origine éolienne et 78 TWh d’origine photovoltaïque (FIG.). Ces deux énergies intermittentes n’ont donc généré durant la période considérée que 9% de l’énergie électrique de la plaque ouest-européenne.

Dans ce bilan, l’Allemagne qui a généré, avec 536 TWh, 16,2% du total de l’énergie électrique de l’ensemble se distingue par ses générations photovoltaïques (36% de la catégorie avec 28 TWh), éoliennes (21% de celles-ci avec 46 TWh) mais aussi par les larges productions de ses centrales à flamme qui ont représenté 23% de la catégorie ( 326 TWh/ 1427 TWh).

Le réseau ouest-européen est largement alimenté par les centrales à flamme qui représentent 43% de l’énergie totale générée.

L’Europe de l’électricité, propre sur-elle, ne relarguant dans l’azur que peu de gaz et de particules fines, n’est encore qu’un mythe entretenu par une fable aux trémolos  écologiques et aux accents d’une symphonie  venant de la rive droite du Rhin.

La poursuite, durant la décennie à venir, des encouragements financiers et règlementaires anticoncurrentiels  aux énergies intermittentes devrait permettre de doubler la part de ces énergies dans le mix électrique ouest-européen c’est à dire à se diriger vers une part de marché de 17 à 18%. C’est alors, à technologie constante, qu’apparaîtront les vrais problèmes d’instabilité de réseau. Ceci nécessitera au préalable d’investir lourdement dans des dispositifs de stockage d’énergie et des ressources excédentaires de génération d’électricité permettant de recharger ces dispositifs. (Un accumulateur sans chargeur ne sert à rien). Mais qui voudra investir demain en Europe dans ces systèmes complexes et onéreux de secours électriques aux énergies intermittentes? Il faudra, à coup-sur,  pour cela inventer une subvention nouvelle et supplémentaire. Encore!

L’Europe de l’énergie,  faute d’une équipe compétente pour  définir, proposer et faire accepter par les nations un futur économiquement et politiquement acceptable, me semble être bien mal barrée pour affronter les tempêtes à venir. Laisser le mix énergétique local être défini par les seules nations, sans coordination et mise en cohérence supranationales, me semble être une solution risquée, d’autant plus que certains grands pays européens comme l’Italie, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou la Belgique sont délibérément de gros importateurs nets d’énergie électrique.

Le 19 Mars 2014

 

 

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