Faut-il passer les ressources canadiennes de sables bitumineux par zéro?

L’exploitation des ressources canadiennes de sables bitumineux fait l’objet de l’opposition de nombreux américains équipés de gros 4X4 et de puissants bateaux réservés à leurs loisirs de fin de semaine passés au bord des nombreux lacs du continent. La baisse actuelle des prix des carburants les conforte dans leur certitude de l’inutilité de ces réserves complexes et salissantes d’hydrocarbures.

Se rajoutant à cette puissante opposition écologique à laquelle le Président Obama s’est rallié,  au grand dam du premier ministre canadien, arrive la baisse des prix du pétrole qui rend non rentables les investissements dans de nouveaux  projets industriels d’exploitation des sables bitumineux qui nécessiteraient des prix supérieurs à 110 dollars le baril.

Enfin, cerise sur le gâteau, l’enclavement de l’Athabasca, rend hypothétique l’évacuation vers les côtes  américaines les bitumes extraits. Trois voies sont possibles (CARTE), celle vers le Sud qui rencontre l’opposition de l’Administration américaine au projet Keystone XL, celle vers l’Ouest qui ouvrirait la route vers l’Asie et la Californie à partir des rives canadiennes du Pacifique. A ces deux hypothèses se rajoute une nouvelle route vers l’Est qui permettrait de rendre ces bitumes accessibles au Golfe du Mexique et aux ports européens à partir des rives du Nouveau Brunswick canadien.

Tout cela suppose de surmonter les oppositions écologiques, d’investir des milliards de dollars dans de nouveaux oléoducs et de nouveaux ports pétroliers, le tout dans un climat de baisse des cours. Ces conditions apparaissent bien peu favorables à une hypothétique prévision d’un développement important d’exploitation de ces ressources canadiennes.

Il semble raisonnable aujourd’hui de considérer les ressources de bitume canadiennes comme figées pour quelques années. Le report récent par Statoil d’un nouveau projet de 40 mille barils par jour dans l’Alberta conforte cette conviction.

Cet exemple illustre la volonté des grandes entreprises pétrolières de réduire leurs dépenses en capital, pour retrouver à terme de nouvelles conditions d’exploration et d’exploitation rentables des ressources pétrolières

 

Le 9 Octobre 2014

 

 

Commentaires

3 réponses à “Faut-il passer les ressources canadiennes de sables bitumineux par zéro?”

  1. Avatar de wawa

    Il est vrai que les considérations économique sont beaucoup plus efficaces pour renoncer à exploiter une ressource que les considération environnementale et qu’a 85 $ le baril çà couine.

    Ces considération pourraient etre étendues au venezuela, a la russie et à l’iran qui ne peuvent ps developper leur ressource à ces prix , qui doivent leur faire beaucoup plus mal que les diverses sanctions.

    le pétrole peut il rester longtemps à ces prix là sans une baisse de la production?

  2. Avatar de BMD
    BMD

    De toutes façons, on a exagéré les possibilités de ces sables bitumineux, en confondant quantités en place et quantités récupérables. Le taux de récupération annoncé pour l’instant n’est que d’un peu plus de 10 % des quantités en place. D’autre part, l’exploitation se fait essentiellement par des techniques minières, soit proportionnellement à la surface exploitée. La production ne peut donc augmenter que relativement lentement.
    Sur l’ensemble des productions pétrolières, la baisse actuelle des prix devrait retarder les investissements dans les nouveaux projets, et donc entraîner à terme un recul de la production. La production conventionnelle est en déclin depuis quelques années, et l’augmentation de la production mondiale n’a lieu maintenant que grâce au non conventionnel, en particulier le pétrole de schistes US. Une part de la production de non conventionnel est déjà devenue non rentable.

  3. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Ce qui n’empêche pas Total de vouloir passer le projet Joslyn à 157 mille barils/jour.

    http://business.financialpost.com/2014/10/14/shelved-and-supersized-an-oil-sands-paradox-as-massive-joslyn-project-expanded/?__lsa=cd6a-a465

    Un jour, le monde ne pourra pas se passer des extractions dites « non conventionnelles » et les prix devront s’adapter.

    Le non-conventionnel peut rapidement devenir tout à fait à la mode et de ce fait acquérir le statut de conventionnel. Ce n’est qu’une définition arbitraire et temporaire qui ne préjuge pas de l’importance de la ressource.
    Le sables bitumineux canadiens, tout comme les huiles lourdes de l’Orénoque seront un jour de grandes ressources de pétrole pour le continent nord-américain.
    Et les opérateurs feront grimper le taux de récupération qui dépend bien sûr du prix du produit qui est laissé sur place.

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