Etats-Unis: la baisse des cours du pétrole va se répercuter sur les volumes produits

Les abondantes productions nord-américaines de produits pétroliers, qu’elles proviennent des sables bitumineux ou des gaz de schistes,  présentent un talon d’Achille majeur qui est leur coût d’exploitation et d’acheminement  des produits vers les raffineries. La hausse des cours mondiaux du pétrole enregistrée depuis une décennie avec l’arrivée en force de la Chine et plus généralement de l’Asie, sur les marchés de la consommation de pétrole a fortement favorisé les investissements dans l’extraction de ces ressources non conventionnelles et mis en concurrence ces produits avec les extractions plus classiques et moins onéreuses telles que celles de l’Arabie Saoudite, leader de l’OPEP.
Ce constat simple explique et justifie la récente réaction inattendue des Saoudiens qui, profitant d’une hausse du dollar affaiblissant les achats de pétrole papier, ont affirmé leur volonté de conserver leur part de marché en Asie tout d’abord, puis aux États-Unis face à leurs concurrents locaux et canadiens.
La baisse massive de l’ordre d’un tiers des cours du pétrole aux États-Unis résultant de cette position radicale des Saoudiens sur le marché, incite les analystes de marché à poser la question du seuil de rentabilité (break-even) des extractions de gaz et huiles de schistes en fonction des cours du pétrole.
Bien sûr définir le seuil de break-even site par site, exploitation par exploitation, en fonction des caractéristiques géologiques des sous-sols, du taux de condensats dans le gaz extrait, des problèmes d’acheminement des liquides extraits vers les raffineries,  est d’une grande complexité.
Il semblerait cependant qu’un niveau des cours du brut vers les 75 dollars le baril constitue un seuil discriminant entre les divers gisements exploités (FIG.).

Il est possible cependant, de partager une certitude: la baisse des cours va réduire les cash-flow des entreprises d’extraction  et donc réduire à terme leurs capacités d’investissements indispensables pour maintenir leurs flux de production.

Il semble donc raisonnable de pronostiquer, faute d’investissements suffisants,  une baisse  des extractions des huiles de schistes aux États-Unis durant les années à venir. La défaillance possible des entreprises les plus fragiles serait un indicateur de ces nouvelles difficultés industrielles.

LIRE sur ce sujet  un excellent papier sur Bloomberg

Commentaires

8 réponses à “Etats-Unis: la baisse des cours du pétrole va se répercuter sur les volumes produits”

  1. Avatar de wawa

    c’est le but des saoud non ? :

    je perds un tiers de mes revenus (pour un cout d’extraction à 20$), mais toi tu perds la totalité des tiens
    (couine, couine couine)

    (toi = us shisteoiler. theocratie perse, Venezuela en victime collaterale).

    Les russes semblent avoir plus de marge.

    Les saoudiens pourrront il maintenir leur exportations quand il devront remettre en marche leur climatiseurs été 2015?

  2. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Les Saoudiens extraient de plus en plus de gaz naturel pour satisfaire leurs propres besoins en énergie. En attendant le nucléaire.

  3. Avatar de BMD
    BMD

    Alors, RB, serait-ce finalement ce fameux pic pétrolier qui ne peut exister?

  4. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Foutaise! Le monde regorge de pétrole et ce sont les moins-disants qui empochent les contrats.
    Les peak-oilers sont soit de grands naïfs soit des escrocs.
    Il faut excuser les premiers (souvent économistes) et dénoncer les autres, baratineurs de tréteaux télévisés, qui ont tant fait de mal à l’économie.
    Mais le même type d’escroquerie se déroule sous nos yeux avec les réchauffistes, clones modernes des millénaristes moyenâgeux.
    – Que ne vont-ils prêcher en Chine?
    – Trop dangereux peut-être?

  5. Avatar de BMD
    BMD

    Votre discours n’est pas cohérent: la production va baisser, c’est ce que vous nous dites. Il s’agira donc bien d’un pic de production. Qui est le baratineur en définitive?

  6. Avatar de Tonton
    Tonton

    Un papier plus exhaustif sur Fuel Fix.

    http://fuelfix.com/blog/2014/11/19/the-shakeout-in-us-shale/

    Mon avis : nous ne sommes pas à l’abri de hausse de productivité spectaculaire dans l’exploitation des schistes, notamment par le regroupement des puits de forage à partir d’un unique pad. De plus les ressources sont telles que l’on va plus observer des concentrations de forages dans les zones les plus accessibles en attendant une remontée des cours, pendant ce temps la frontière technologique sera repoussée… cela ne peut que vivifier une industrie qui aurait pu s’endormir sur ses lauriers. Merci les Saoudiens.

  7. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Tonton, n’oubliez jamais qu’une industrie extractrice a toujours le choix entre produire plus et faire des gains de productivité ou attendre des jours meilleurs pour exploiter sa ressource qui reste en place. De nombreux gisements américains sont confrontés, dans cet immense pays, à des problèmes de transport des liquides vers les raffineries. Certains pourraient, de ce fait, attendre ou réduire les feux. D’autres, c’est vrai, joueront sur le volume.

  8. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Mes amis, n’oubliez jamais que la consommation mondiale de produits pétroliers, tirée par l’Asie et ses transports routiers, croit sur un rythme moyen annuel d’un million de barils par jour.
    C’est la demande qui détermine toujours et encore les volumes mondiaux. Là est l’essentiel.
    Les mécanismes de marché, dont nous parlons ici, introduisent certaines fluctuations locales qui ne doivent pas être naïvement généralisées.

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