Ni5P4: Un phosphure de nickel substitut possible au Platine pour la réduction électrochimique de l’eau

L’électrolyse de l’eau revient à la mode comme procédé de production d’hydrogène à partir de puissance électrique fatale issue d’éoliennes et cellules photovoltaïques installées en surnombre et à grands frais dans le Nord de l’Europe. Partir de la molécule d’eau, exemplaire pour sa stabilité thermodynamique, pour en extraire l’hydrogène n’est pas forcément un optimum énergétique. Mais l’abondance de la ressource, son faible coût, la disponibilité de puissance électrique excédentaire peuvent justifier la mise en œuvre de ce procédé pour produire de l’hydrogène qui sera injecté dans les réseaux de gaz naturel ou mis en bouteille, en concurrence avec l’hydrogène issu du reformage du gaz naturel,  pour alimenter les nouvelles piles à combustible embarquées sur de luxueux et onéreux véhicules de transport terrestre nippons ou coréens (en attendant les copies européennes toujours en retard) . Cette électrolyse de rattrapage n’est pas la révolution énergétique claironnée par certains baratineurs qui vous titillent l’émotion, c’est tout au plus un procédé marginal de récupération partielle d’énergie renouvelable disponible en excès.

Une des clés de la maîtrise de la réaction d’électrolyse de l’eau  repose sur celle de la réaction d’évolution d’hydrogène (HER pour les américains). En effet sur bien des électrodes de diverses natures la réaction de réduction de l’eau donne lieu à des phénomènes de surtensions importantes, et donc à des pertes d’énergie sous forme de chaleur  qui dégradent le bilan énergétique de l’opération. Le métal idéal pour réaliser la réduction de la molécule d’eau est le platine dont le défaut essentiel est constitué dans ce cas par son prix.

Toute avancée dans la recherche de substituts au platine, que ce soit dans l’électrolyse de l’eau ou dans les piles à combustible, on parle alors dans ce cas d’oxydation d’hydrogène, présente un intérêt majeur dans le mouvement de démocratisation de ces technologies complexes et onéreuses.

A ce titre les courbes intensité-potentiel de réduction de l’eau,  présentées récemment  par Brian Scheid sur une électrode de phosphure de nickel Ni5P4, comparées à celles obtenues sur électrode de platine sont particulièrement impressionnantes (FIG.).

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Le 24 Mars 2015

 

Commentaires

3 réponses à “Ni5P4: Un phosphure de nickel substitut possible au Platine pour la réduction électrochimique de l’eau”

  1. Avatar de bil
    bil

    Bonjour Mr Bonnaterre,

    Aucun rapport avec le post, mais j’aimerai avoir votre avis sur cet article ( je n’ai pas réussi à trouver une adresse mail où vous joindre! ):

    http://www.contrepoints.org/2015/03/20/201684-fusion-nucleaire-pourquoi-lockheed-va-reussir-son-pari

    Pensez vous que la maîtrise de la fusion contrôlée est envisageable à moyen terme?
    Merci pour votre réponse.

    Cdlt.

    Bil

  2. Avatar de BMD
    BMD

    RB, votre avis sur le rendement énergétique du puits à la roue du cycle électricité éolienne intermittente- hydrogène-électricité réseau en tenant compte de tout (énergie pour chauffer et/ou mettre sous pression les électrolyseurs) compression et transport de l’hydrogène, pile à combustible etc..
    idem pour le power-to-gas -électricité?

  3. Avatar de raymond bonnaterre
    raymond bonnaterre

    A la louche, 60% de rendement pour l’électrolyse, 60% de rendement pour la pile à combustible (qui permettra de réchauffer l’habitacle par temps froid), si l’ensemble récupère 30% de l’énergie électrique primaire ce sera bien.
    Quand au power-to-gas il faut imaginer le prix de revient de l’hydrogène électrolytique et le comparer au prix de marché du gaz naturel. Il faut imaginer des clients allemands payant cher leur gaz de ville pour subventionner des électrolyseurs alors qu’ils financent déjà des éoliennes et des modules photovoltaïques, perdus dans la brume germanique, au-travers de leur facture d’électricité.
    Stupidités idéologiques subventionnées de contrée encore trop riche.

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