Mais que peut apporter le président Obama à la COP21?

Dans des temps où la préoccupation essentielle des Français repose d’avantage sur leur sécurité immédiate que sur la crainte d’un dérèglement possible du climat à venir, nos responsables politiques, illuminés par leurs manœuvres politiciennes de bas étage, ont maintenu la réunion sur le climat qui doit se dérouler dans les jours à venir avec les plus hauts responsables de la planète du moment, et donc dans le cadre de conditions de sécurités les plus strictes. Nos contemporains franciliens seront donc conduits à faire appel aux modes de transport de masse pour leurs déplacements…ce qui, n’en doutons pas, les remplira d’allégresse. Merci pour eux, la COP21!

Cette remarque de bon-sens étant posée, il est possible d’imaginer ce que l’un ou l’autre de ces grands chefs mondiaux pourrait apporter de concret à la cause climatique qui, rappelons-le, se résume, pour l’instant, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont celles du CO2. L’Homme est supposé pouvoir maitriser le futur climat de la planète…c’est ce qu’on nous rabâche…certains finissent par le croire, malgré la futilité des actions à conduire pour atteindre cet objectif faustien.

  Dans le cas des États-Unis, il me semble important de rappeler que les émissions annuelles de CO2 libérées, par la combustion de carburants et de divers combustibles, venues de 5 milliards de tonnes de CO2 au début des années quatre-vingt-dix,  sont passées par un maximum de 6 milliards de tonnes en 2007, pour ensuite régresser sous les coups de la crise économique et l’amplification des combustions de gaz naturel, abondant aux US, en lieu et place de charbon. En 2014 ces rejets de CO2 ont atteint les 5,4 milliards de tonnes , en légère progression par rapport à ceux de 2013 nous dit l’EIA américaine. (TAB.)

Alors quelles pourraient être les évolutions de CO2 aux États-Unis durant les 4 ou 5 décennies à venir?

– faire tendre vers zéro les combustions de charbon. Mais il faudra brûler en remplacement du gaz pour assurer la fourniture en énergie des centrales électriques et de l’industrie.

-plus tard, diviser par deux la consommation de carburants dans les transports. Mais il faudra demander aux citoyens américains de se priver de leurs 4X4 et autres SUV’s ou pick-up pour se satisfaire de petits véhicules légers et peu consommateurs de carburants. Lourde tâche à venir.

L’ensemble peut représenter une réduction des émissions annuelles de 2 milliards de tonnes de CO2 et ramener les performances américaines annuelles entre 3 et 4 milliards de tonnes de CO2.

Rappelons que pour assister à une légère réduction des teneurs en CO2 dans l’atmosphère il faudrait, aujourd’hui, diviser par deux les émissions moyennes mondiales de CO2 pour les ramener autour des 20 milliards de tonnes.

Je ne vois pas dans les données américaines une manière élégante d’atteindre un tel résultat, alors que la politique environnementaliste de l’Administration américaine n’a pas les faveurs du Congrès, ce qui limitera dans les faits, l’enthousiasme du Président de ce grand pays. Il est, pourtant, censé annoncer une réduction d’au moins 25% par rapport aux émissions de 2007, ce qui fait, par rapport à cette référence élevée, autour de 1,5 milliard de tonne de réduction pour 2025, c’est à dire pour demain. Cette réduction signifie un enjeu actualisé de réduction de 0,9 milliard de tonnes en 2025 par rapport à 2014 pour atteindre alors des rejets de CO2 autour des 4,5 milliards de tonnes. Les États-Unis pourraient, par exemple, arriver à une répartition charbon, gaz, pétrole, utilisée ici, du type 500, 1800, 2200 millions de tonnes ce qui suppose une quasi-stagnation de l’économie américaine durant la décennie à venir. Pas étonnant que certains décideurs américains évoquent, pour la COP 21, la possibilité de pures discussions vagues et non contraignantes (« vague and noncommittal »). Ils sont alors en phase avec leurs homologues chinois qui ne veulent, eux aussi, que causer. Un échange de vues entre amis serait parfait pour un « business as usual ». Après tout, pourquoi pas? Il suffirait aux climatologues, en vogue, de revoir leurs simulations apocalyptiques et de ravaler leur chapeau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Accéder aux données de l’EIA

Le 25 Novembre 2015

 

 

 

 

 

 

 

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