L’IEA nous affirme que les émissions annuelles anthropiques de CO2, rattachées aux utilisations énergétiques, se seraient stabilisées depuis 3 ou 4 ans autour des 32 milliards de tonnes (FIG.I). Cette officine parisienne nous explique que cette stabilisation provient de moindres émissions aux États-Unis qui a substitué certaines centrales alimentées au charbon par des centrales au gaz naturel. Les émissions chinoises auraient, elles aussi, régressé grâce à une plus grande part de production électronucléaire, la combustion de plus de gaz naturel et la montée des énergies renouvelables.
Moi, je veux bien de cette évolution vertueuse mondiale, mais peut-être un peu trop subite pour être sincère.
Pour être totalement convaincu, il faudrait que l’IEA m’explique alors pourquoi, malgré ces progrès concernant la maîtrise des rejets anthropiques sur plusieurs années, assiste-t-on, toujours et encore, à une croissance quadratique des teneurs en CO2 dans l’atmosphère? (FIG.II). Sans aucune inflexion perceptible.
Comment expliquer cette contradiction apparente?
– Utilisation de données de terrain erronées ou insincères par les membres de l’IEA? Récupérer les émissions sincères de CO2 de toutes les provinces chinoises doit être un tâche complexe. L’un des biais historiques du communisme n’est-il pas de systématiquement dépasser les objectifs de la planification…sur le papier. Pourquoi pas ceux portant sur les émissions actuelles de CO2 ?
– Existence d’un phénomène d’effet retard dans les teneurs atmosphériques mesurées, en raison de rejets initialement captés par divers puits de CO2 puis lentement relargués par diverses sources naturelles de CO2? Ce serait bien complexe.
C’est ce type d’explication, de la part de l’IEA, entre faible progression des rejets et croissance soutenue de la teneur atmosphérique qui aurait été préférable à une longue dissertation vaseuse sur les hypothétiques 2°c de propagande attendus par certains.
Remarque: pour les incrédules qui confondent croissance linéaire et croissance quadratique, il me semble utile de mesurer les variations sur douze mois mobiles des teneurs en CO2 dans l’hémisphère nord (FIG.) et publiées par le NOAA.
Ces variations annuelles sont très dispersées, preuve que les rejets anthropiques ne sont pas les seuls à déterminer la teneur en CO2, ni le seul phénomène El Niño (1998 et 2016)
Mais la courbe de corrélation nous montre que ces variations étaient en moyenne de 0,8 ppm en 1960, elles ont atteint 1,6 ppm en 1990 et elles sont de nos jours à 2,4 ppm en volumes. La variation annuelle croit avec le temps, ce qui veut dire que soit les émissions croissent, soit les absorptions décroissent, soit les deux phénomènes sont à l’œuvre. La croissance des émissions asiatiques de CO2 me semble être une des causes majeures de ce phénomène.
Remarque 2:
A quel flux annuel correspondent ces 2,4 ppm de croissance annuelle des teneurs atmosphériques de CO2?
D’abord il faut admettre que cette croissance mesurée à Mauna Loa est mondiale, ce qui est supporté par les croissances mesurées dans l’hémisphère Sud par les Japonais et qui vont dans la même direction, à la saisonnalité près (FIG.I).
Puis il faut transformer des ppm en volumes par des ppm en masses grâce au rapport des masses molaires du CO2 et de la moyenne des gaz atmosphériques, enfin il faut multiplier ce ratio par la masse globale, hors vapeur d’eau, de l’atmosphère:
2,4 x( 44/29)x 10P-6 x 5,135x 10P15 tonnes
soit 18.7 milliards de tonnes de CO2 par an de croissance annuelle de gaz carbonique atmosphérique pour des rejets anthropiques estimés autour des 40 milliards de tonnes (36 milliards industriels + 4 milliards agricoles).
Plus de la moitié des rejets anthropiques de CO2 est, à ce jour, en moyenne, absorbée par les terres et les mers.
LIRE le papier de l’IEA sur le sujet.
Le 22 Mars 2017



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