Il est passionnant de suivre les commentaires de soi-disant « spécialistes » des produits pétroliers sur l’évolution des cours dans les jours à venir. Ce marché est complètement manipulé par quelques commentateurs attachés à des banques ou des boutiques vendant du pétrole papier, hommes de pailles de vrais spéculateurs qui achètent, vendent et stockent du pétrole ou ses dérivés. Il y a de cela un mois, la mode était encore au baril à 27$ (Tetsu Emori d’Astmax à Tokyo) ou 25$ (Hussein Allidina de Morgan Stanley), mais le ton a subitement changé, il faut parler maintenant de 51$ le baril comme la Commerzbank Dresdner ou de 60$ comme BlueGold Capital à Londres ou encore de 75$ comme le milliardaire Boone Pickens. Vous l’avez compris la tendance est à la hausse (FIG.). 
Mais sur quelles pseudos évidences le marché pourrait-il se baser pour lancer un rallye sur le pétrole.
Il y a tout d’abord la volonté de l’Arabie Saoudite et de ses proches (Emirats, Koweït, Qatar) de réduire les stocks dans le monde. Les derniers chiffres d’Oil Movements pour le mois de Mars parlent d’une nouvelle baisse des livraisons de 430 mille barils, qui semblent anticiper un nouveau tour de vis sur les quotas qui pourrait être décidé par l’OPEP le 15 Mars prochain. Mais il y a aussi un possible affaiblissement du dollar contre les autres monnaies, initié par le vertige bancaire, qui provoquerait une envolée vers le pétrole papier, couverture à la dévaluation (FIG.II, case Financial Market Factor).
Les cours des deux principaux produits pilotés par le marché new yorkais à savoir le WTI et l’essence sont repassés au dessus du Brent et du gasoil (FIG.I). Il y a là l’indice d’un revirement d’opinion de la part du village de traders qui dirige les cours mondiaux du pétrole.
Le 7 Mars 2009.
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