Les marchés pétroliers depuis la dernière semaine du mois de Janvier ont tout d’abord réagi au climat économique morose. Le plus spectaculaire a été la baisse continue du gasoil (FIG.,courbe bistre) qui est passé de 61 $/baril à 49$/baril en quatre semaines. C’est un produit dont la cote est internationale, largement exporté par les raffineurs américains dont le cours pâtit de la conjoncture économique et de l’avancement dans l’hiver. Un si large spread initial avec le Brent (13$ le 23/01) ne pouvait pas tenir dans la conjoncture actuelle. 
Les cours du pétrole brut, déterminés en ce moment par le cours du Brent, la cotation du WTI étant rendue aléatoire par la saturation spéculative des stocks de Cushing (voir plus bas), ont eux aussi suivi cette tendance baissière en passant de 48$/baril à moins de 40$ (courbe violette) puis se sont redressés en fin de mois. Il faut voir là, malgré la déprime économique ambiante, l’effet des restrictions de productions de l’OPEP qui avec une baisse des productions de 4 millions de barils/jour depuis le plus haut de l’été dernier, doivent commencer à tendre les marchés même si la demande a baissé depuis de 2,5 à 3 millions de barils/jour. La perspective d’un futur abaissement des quotas de l’OPEP participe également à ce raffermissement des cours.
Enfin il faut parler des cours de l’essence aux Etats-Unis (courbe rouge), atteints subitement d’une pointe de fièvre en fin de mois. Les traders ont bien conscience que la demande américaine d’essence n’a que peu baissé (0,3 million de baril/jour tout au plus et peut-être moins) et que les raffineurs en réduisant leur production, en l’orientant sur le gasoil, maintiennent un climat de pénurie sur le produit. Le cours de l’essence (57$/baril) est passé hier au dessus de celui du gasoil (53$/baril) sur le NYMEX.
Il suffirait d’une accalmie sur le front des mauvaises nouvelles financières et d’une stabilisation des données économiques pour que l’ensemble des produits pétroliers reparte à la hausse.
Remarque: Les stocks de pétrole à Cushing (Oklahoma) se sont stabilisés, saturés par du pétrole vendu à terme. Pour que le marché du WTI à New York reprenne sa position de leadership, il faut que ce stock redescende vers les 25 millions de barils afin que les livraisons physiques de brut vers le stock puissent s’opérer.
Le 28 Février 2009.
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