Les activités humaines dans le monde génèrent chaque année 30 milliards de tonnes de CO2. Près de la moitié de ces émissions sont issues de la génération d’électricité par les centrales thermiques à flamme (FIG.). La réduction des émissions de CO2 doit donc se focaliser en priorité sur la politique de génération d’énergie électrique. Or, c’est exactement ce que l’Europe ne fait pas: le sujet, pour des questions électorales allemandes, est tabou.
Quelques chiffres pour éviter les terribles erreurs d’ordre de grandeur:
-L’Europe émet chaque année 4,3 milliards de tonnes de CO2, elle apparaît en troisième position dans le TOP 5 après l’Asie (10 milliards de tonnes dont 7 pour la Chine), l’Amérique du Nord (7 milliards de tonnes dont 6 pour les Etats-Unis) et devant la Russie et se satellites (2,4 milliards de tonnes) suivis de l’OCDE Asie (Japon-Corée) avec 1,9 milliards de tonnes (FIG.II).
-Une centrale électrique au charbon ou au lignite émet en moyenne un million de tonnes de CO2 par TWh. Les plus polluantes peuvent atteindre 1,4 million de tonnes.
-Annuellement une centrale de 1500 MW au charbon avec un taux de charge autour de 80% émet entre 10 et 11 millions de tonnes de CO2.
-Une centrale au gaz à cycle combiné émet 0,36 MT de CO2 par TWh soit le tiers d’une centrale au charbon.
-Un champ de 250 éoliennes de 2 MW, avec un taux de charge de 25%, génère annuellement 1.1 TWh. Il permet donc d’économiser 1.1 x 0,36 = 0,4 million de tonnes de CO2 qui aurait été généré par la centrale au gaz couplée avec le champ d’éoliennes.
-Les trente centrales électriques les plus polluantes d’Europe (LIRE) génèrent 400 TWh d’énergie électrique, sur un total de 1800 TWh d’origines thermique, elles produisent annuellement 400 millions de tonnes de CO2, soit 10 % environ des émissions européennes.
Le constat est évident: si l’Europe veut réduire de 10% ses émissions de CO2, il faut IMPERATIVEMENT qu’elle s’attaque à l’élimination de dizaines de ses centrales électriques les plus polluantes, alimentées au lignite ou au charbon.
Les solutions techniques de remplacement existent, ce sont soit des centrales au gaz couplées avec des énergies solaires ou éoliennes, soit des centrales nucléaires. Plus tard il sera possible de revenir au charbon, couplé à la biomasse, dans des centrales à cycle combiné et gazéification intégrée (IGCC) équipées de capture et de stockage de CO2. Un programme européen sur 10 ans, quatre ans de préparation et six ans d’exécution, permettrait de démanteler la trentaine de centrales les plus polluantes.
Mais pour cela il faut attendre qu’Angela Merkel ait changé de coalition…surréaliste!
Le 22 Février 2009.
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