L’effort de R&D des Nations se détermine dans les Entreprises

                      En ces périodes légèrement agitées, de nombreuses personnes de grande valeur intellectuelle passent de longues heures, en plein air, à respirer profondément, au sein de Groupes bariolés appelés « Manif » d’où fusent de nombreuses et véhémentes protestations. Le commun des mortels peut être enclin à se faire du souci sur le bon état d’avancement de la Recherche en France, compte tenu de l’éloignement de ces savants de leur paillasse ou ils devraient sagement et efficacement se tenir pour préparer leur future publication dans le « Journal of Sciences ». Une étude de Kristian Uppenberg de la BEI portant sur l’effort de R&D en Europe, vient à point nommé pour nous rappeler que l’effort de recherche des Nations démocratiques se fait essentiellement au sein des Entreprises. Il souligne même que c’est l’ampleur de cet effort privé qui détermine l’effort global de chacune des Nations (FIG. barres bleues).

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                       L’effort de Recherche des Entreprises en Finlande représente 2,4% du PNB (Nokia ne s’est pas fait à l’Université), au Japon il atteint 2,3% (c’est Sony qui a développé les batteries Li-Ion, à la surprise du monde entier goguenard) , 1,9% aux USA et 1,7% en Allemagne. Plus ce taux de Recherche privée décroît et plus l’effort global est faible, la part des Etats et des Universités se cantonnant entre 0,7% et 1% du PNB (FIG. barres rouges). Pour la France c’est 64% de l’effort de R&D qui se déroule dans les Entreprises.

                      Ce travail constate que les objectifs de Lisbonne qui visaient un effort de R&D à 3% du PNB pour l’Europe dont les 2/3 dans les Entreprises ne seront bien sûr pas atteints. Il constate que la Recherche se localise en Europe sur quelques pôles performants (clusters) et que de vouloir disperser cet effort dans toutes les provinces ou régions est sûrement contre-productif. Il constate en comparaison avec les Etats-Unis que l’effort de recherche dans le Commerce et les Services est insuffisant en Europe. Ce sont eux pourtant qui représentent 60% de la richesse au Japon, 64% dans les dix plus grandes Nations d’Europe et 72% aux Etats-Unis.

                      L’effort de la Recherche publique en France se trouve quantitativement dans la moyenne des efforts des diverses Nations. Tout le monde sait qu’une politique publique de Recherche se détermine au sein d’une équipe qui est le « Laboratoire ». Si ce dernier possède la taille et la notoriété mondiale suffisantes il peut à la fois mener des recherches amonts dites « libres » et des recherches plus imbriquées avec celles des industriels du monde entier, valorisant ainsi les dons et les aspirations de chacun des membres de cette communauté. La décentralisation au sein d’une Université de la gestion des ressources humaines et des moyens de ces laboratoires prestigieux ne peut être qu’un progrès. L’approche qualitative des problèmes doit primer toute approche quantitative, objet de tant de revendications futiles.

LIRE le rapport de Kristian Uppenberg.

Le 10 Février 2009.

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