Nouvelles énergétiques et nucléaires: bilan 2008 et perspectives

Fangjiashan_ceremony_2                          Dans les grands Etats du Monde, devant la menace d’emballement des cours du pétrole à la merci de quelques traders cocaïnés new-yorkais, devant les jeux enfantins d’autorités russes coupant à leur gré les livraisons de gaz, devant la problématique du réchauffement climatique et de l’inefficacité des énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques, inaptes à maîtriser le sujet, les milieux de décision de ces dits Etats envisagent de plus en plus d’intégrer l’énergie nucléaire dans leur mix énergétique.

                  En 2008 trois centrales obsolètes ont été arrêtées: une Slovaque, de vieille technologie soviétique, dont l’arrêt conditionnait l’adhésion de la Slovaquie à la Zone Euro et deux tranches japonaises à Hamaoka dont la mise aux normes antisismiques aurait été trop onéreuse ce qui a décidé Chubu Electric Power de les arrêter, pour les remplacer par la suite (2018) par une centrale neuve. En 2008 aucune tranche nucléaire nouvelle n’a démarré, actant ainsi le désamour des deux décennies passées pour cette technologie, à la suite du traumatisme de Tchernobyl (1986).

                      Seule l’Inde aurait pu démarrer en 2008 deux réacteurs à eau lourde pressurisée de 202 MWe chacun mais elle n’a pas pu le faire, faute de combustible. La signature récente des accords de coopération entre l’Inde et les Etats-Unis a ouvert la porte à AREVA pour devenir le fournisseur de combustible de l’Inde avec la fourniture de 300 tonnes d’Uranium. Ces fournitures vont permettre à ce pays de démarrer ses deux centrales en attente. Les Russes (Rosatum) collaborent déjà avec l’Inde dans le Tamil Nadu, où ils construisent deux tranches de centrales. Les Nippo-américains GE-Hitachi et Toshiba-Westinghouse sont également en étroit contact avec les autorités indiennes pour accompagner leurs futurs développements. L’Inde va investir massivement dans le nucléaire.

                     Cependant, 2008 a vu la mise en chantier de dix nouveaux projets dans le monde: six en Chine, deux en Corée et deux en Russie. Ces actions ont porté le nombre de chantiers en cours de 33 à la fin 2007 à 43 à la fin 2008 pour une puissance totale de 37,6 GWe. Parmi ces projets en cours figure l’EPR finlandais d’Olkiluoto qui devrait être terminé en 2012, si tout va bien. L’enveloppe du réacteur de 526 tonnes, sous-traitée à Nippon Steel Works sous la maîtrise de Mitsubishi Heavy Industries est arrivée sur le site.

Gb_newbuild_map                     De nombreux autres Etats ont décidé d’accélérer ou de reprendre leur développement dans l’électronucléaire. Le plus spectaculaire en 2008 a été la Grande-Bretagne avec la vente de British Energy à EDF et les actions qui en découlent de redistribution des cartes entre EDF et ses concurrents dont le plus motivé semble être l’allemands RWE sur le site de Wylfa (FIG.).

                      Du point de vue de la sécurité nucléaire il faut mentionner l’édition en 2008 par la Commission Européenne d’un projet de nouvelle directive incorporant les normes internationales de Sécurité, l’existence de régulateurs puissants et indépendants pour tout ce qui concerne la sécurité des installations et le suivi des déchets.

                    Enfin, signalons l’accord stratégique récent entre l’Etat du NIGER et AREVA pour la Constitution d’une JV qui va être en charge de la mise en exploitation du très important gisement d’uranium d’Imouraren qui devrait produire 5000 tonnes d’uranium par an pendant 35 ans, à partir de 2012 (LIRE le communiqué d’AREVA).

                    Les années qui viennent devraient voir la montée en puissance des mises en chantier de centrales électronucléaires. En Grande-Bretagne bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis, en Chine, en Russie et en Inde. C’est aujourd’hui, pour ces pays, la principale voie qui leur permet d’accéder à des ressources énergétiques importantes tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre.

Le 6 Janvier 2009.

Commentaires

6 réponses à “Nouvelles énergétiques et nucléaires: bilan 2008 et perspectives”

  1. Avatar de Vent d'automne (Bientôt d'hiver...)
    Vent d’automne (Bientôt d’hiver…)

    Vous allez mettre les nerfs en pelote de nos archéo-écologistes en écrivant ce genre d’article.
    Une peu de commisération, que diable !!!

  2. Avatar de shinobidenice
    shinobidenice

    Une pénurie d’uranium en 2015
    La consommation mondiale d’uranium est de 67.000 tonnes par an, la production est de 42.000 tonnes. La différence de 25.000 tonne provient des stocks civils et militaires qui seront épuisés en 2015.
    Dans les années 1980, la production d’uranium a été très supérieure aux besoins civils des centrales électrique. Une grande partie a été utilisée pour des besoins militaires et pour des réserves stratégiques. A la suite de traités internationaux, une grande partie de l’uranium militaire (enrichi à 92%) est diluée dans l’uranium naturel pour obtenir un uranium enrichi à 3,5% mis sur le marché de l’uranium civil.
    Depuis 1989, la consommation d’uranium est supérieure à la production. Tandis que la consommation continuait d’augmenter, la production a diminué avant de commencer à augmenter vers l’an 2000. Des stocks d’uranium civil et militaire (estimés à 200.000 tonnes en 2006) permettent de compléter la production pour satisfaire aux besoins des réacteurs nucléaires. Cependant , ces stocks seront épuisés en 2015.

  3. Avatar de
    Anonyme

    Pénurie d’uranium ? Problèmes de déchets ?
    Dépêchons-nous alors, de rebâtir Super-Phénix !!!

  4. Avatar de Berthier
    Berthier

    Les écologistes sont vraiment des charlots
    Ils ferment superphénix en 1998 et après ils craignent en 2000 la pénurie d’uranium.
    Quand superphénix fonctionnait , ils disaient non à au Pu, maintenant ils disent pas assez de plutonium démarrer les surgénérateurs.
    Un humoriste disait « vous avez entendu penser un footballeur ? », c’est pluôt « avez-vous entendu penser un écologiste ? », qu’il faudrait dire.

  5. Avatar de tolo1950
    tolo1950

    Il y a une grosse erreur dans votre article. Ce n’est pas comme vous l’écrivez avec l’état nigérian qu’Areva a passé un accord, mais avec l’état nigérien. Le Nigéria est l’état le plus peuplé d’Afrique, 120 millions d’habitants et beaucoup de pétrole. Le Niger est un état vaste, deux fois et demi la France, mais désertique, 12 millions d’habitants. L’uranium est quasiment sa seule ressource depuis quarante ans. Imouraren est en plein désert du Tibesti comme l’autre grand gisement, celui d’Arlit. Le Nigeria est une ancienne colonie britannique, on y parle donc anglais, le Niger est une ancienne colonie française, on y parle donc français … et bien sûr dans les deux cas les langues locales : haoussa, djerma,tamatchek etc.

  6. Avatar de Raymond Bonnaterre

    Merci d’avoir signalé ma soi-disant grosse erreur mais je voulais bien parler du Niger et j’aurais du effectivement écrire « nigérien ». Quand aux différences géographiques entre les deux états je les connaissais déjà, j’avais appris les Colonies Françaises à l’école primaire de la République. Je vais corriger le texte de ce pas afin d’éviter toute ambigüité et tout déclenchement d’un incident diplomatique. Vos cordiaux encouragements vers plus de qualité seront toujours les bienvenus.

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