2008, une année catastrophique, mais ce ne serait qu’un début

                        D’après le réassureur allemand Munich Ré, 2008 aura été la troisième année la plus dévastée par les éléments naturels après 2005 qui a vu l’ouragan Katrina submerger la Nouvelle Orléans et 1995, l’année du terrible tremblement de terre de Kobé. Les spécialistes des catastrophes naturelles estiment que l’évènement le plus destructeur de vies humaines en 2008 aura été le cyclone Nargis qui aurait noyé 135 mille personnes en Birmanie. Il est suivi par le tremblement de terre du Sichuan en Chine qui aurait anéanti dans l’ouest de ce pays près de 70 mille personnes. Au total, en 2008, ce sont 220 mille personnes qui auraient été victimes de tremblements de terres ou d’ouragans. Mais d’après les spécialistes ces catastrophes climatiques devraient devenir dans les décennies à venir plus meurtrières et, ce qui est nouveau, plus fréquentes.Catastrophesmunichre08

                         Kerry Emanuel a élaboré une théorie prévoyant sur la base du principe de Carnot, l’Océan étant la source chaude et la troposphère la source froide que l’énergie des ouragans irait en croissant avec la température des eaux tropicales dans le monde. Cette théorie semble être vérifiée par la croissance des vitesses maximum mesurées dans les ouragans (LIRE le papier déjà publié sur ce sujet). Mais d’autres études menées par la NASA et le Jet Propulsion Laboratory de l’Université Californienne de Pasadena, basées sur les observations de nuages à très haute altitude, les Deep Convective Clouds, à l’aide de l’Atmospheric Infrared Sounder (AIRS) installé sur un satellite de la NASA, établissent une corrélation nette entre la fréquence de ces nuages dans les zones tropicales et la température à la surface des océans. Or ces nuages DCC sont à la base de la formation des ouragans, cyclones et autres typhons (FIG. zone bleue la plus froide de l’ouragan Katrina).Katrina D’après les auteurs de cette étude, l’accroissement d’un degré de la surface des océans accroîtrait la probabilité de formation de ces phénomènes violents de 45%. Il faut donc s’attendre, compte tenu de la vitesse de réchauffement actuelle, à un accroissement de fréquence des ouragans de 6% par décennies affirment les auteurs.

                   Mais les évènements pourraient aller en empirant. En effet les observations de la NASA avec l’AIRS montrent que la présence de vapeur d’eau croissante dans l’atmosphère amplifie le réchauffement climatique. En effet la molécule d’eau absorbe dans l’infrarouge, c’est un gaz à effet de serre. La possibilité d’un phénomène de runaway, c’est à dire d’un emballement incontrôlé, n’est pas négligeable sur la base d’une boucle positive: plus de chaleur, donc plus de vapeur d’eau, donc plus de chaleur.

                        A part cela 2008 nous a appris que les cours des matières premières et de l’énergie ne dépendaient pas des conditions du marché de ces produits, mais variaient fortement en fonction de décisions spéculatives, attisées par de pseudo spécialistes chargés de fourguer, à des investisseurs gogos, du papier qui rapporte à leur Banque. La première partie de l’année fut scandaleusement jouée à la hausse sur fond de soi-disant pénurie, la deuxième partie sans aucune vergogne à la baisse sur fond de crise mondiale.Essencenymex20072008  Cette dernière phase est la plus redoutable puisqu’elle a stoppé toute opportunité d’investissement dans les énergies renouvelables. Les industries impliquées se retrouvent en grand danger et certaines disparaîtront inexorablement, comme l’américain VeraSun, un des ex-grands du fuel éthanol américain. Personne d’équilibré n’investira aujourd’hui dans un projet d’éthanol de deuxième génération avec un produit à un dollar le gallon, même avec des subventions. Il faut être très pessimiste pour 2009 en ce qui concerne ces projets innovants dans les biocarburants ou le photovoltaïque. Seul un retour des cours des carburants à la pompe vers 3$ le gallon fera repartir l’indispensable machine à créer des énergies de substitution au pétrole, au charbon et autres lignites. En attendant le monde crachera annuellement ses 32 milliards de tonnes de CO2 dans l’azur.

Le 31 Décembre 2008.

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