Une nation à la population vieillissante, de plus en plus urbanisée, vivant dans un cadre parfaitement desservi en transports en commun de grande qualité, sensibilisée aux problèmes écologiques exacerbés par un sentiment de pénurie en carburants hors de prix, et dont le statut social est de moins en moins lié à la possession d’une voiture de prestige, tel semble être le Japon en cette première décennie du 21ème siècle. En tendance plus longue que la crise économique actuelle, semble se dessiner un certain désintérêt pour la possession d’un véhicule individuel, comme le montre la baisse des chiffres de voitures immatriculées (FIG.). 
Après des chiffres de ventes supérieures à 5 millions de véhicules en 1990 suivi d’une chute brutale des ventes avec la crise jusqu’en 1998, les Japonais avaient repris lentement leurs achats vers un nouveau maximum en 2004 (FIG.). Depuis on assiste à une baisse régulière des ventes d’automobiles confirmée par les prévisions de la Japan Automobile Manufacturer Association (JAMA) pour 2008 et 2009 à 4,25 et 4,05 millions de véhicules respectivement.
Pour 100 foyers japonais le nombre moyen de voitures individuelles (chiffres 2007) est de 111 unités. Mais à Tokyo ce chiffre n’est que de 52. Il est égal à 72 à Osaka et 91 à Kyoto. La famille japonaise des grandes agglomérations ne possède pas systématiquement une voiture en raison de diverses contraintes dont celle du stationnement.
Ces chiffres montrent que la croissance du parc automobile dans les pays développés n’est pas inéluctable.
Les ventes de voitures dans l’Europe des 15, depuis le record de 1999 à 14,6 millions de véhicules immatriculés, marquaient un certain essoufflement (FIG. II), la crise de cette année avec une chute prévisible des ventes de 0,8 million d’unités vers les 13,5 millions va amorcer un repli très net qui risque d’être amplifié en 2009. Mais compte tenu des nouveaux choix des citoyens des pays européens les plus riches, il n’est pas certain que les ventes reprennent après la crise, l’Europe rejoignant le modèle avancé japonais. L’exemple de la chute de 1993 des ventes en Europe montre que le retour à l’état initial des ventes, d’avant la crise, est un phénomène lent qui se déroule sur 4 ou 5 ans, il n’est pas sûr qu’un tel rattrapage ait lieu cette fois-ci, entre 2010 et 2015.
Une recomposition du paysage industriel automobile européen devrait accompagner ces profondes mutations liées aux comportements fondamentaux des consommateurs en face d’une offre inadaptée et polluante symbolisée par ces dinosaures modernes que constitue la classe des 4X4. Ils devront inexorablement disparaître et laisser la place à des véhicules plus agiles, mieux profilés, plus légers et électriques qui en milieu urbain seront en compétition avec des transports en commun toujours plus performants.
Le 26 Décembre 2008.
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