La déflation s’attaque à tous les maillons des industries de l’énergie

                        Le symptôme clinique au quotidien le plus clair de l’état de déflation est la généralisation des reports à plus tard des décisions d’achat, d’investissement ou d’emprunt par les particuliers ou les entreprises. Je le ferai plus tard, ce sera moins cher! Il est clair que dans toute la chaîne énergétique, de la voiture qui va brûler les carburants, aux investissements pétroliers, en passant par les raffineries qui vont les produire, la mode est définitivement aux reports de décisions. Cette tendance est également nette dans les industries éoliennes et solaires: l’enthousiasme dépensier est brisé (LIRE). On ne jette plus l’argent par les fenêtres.

                       Les premiers touchés ont été les sables bitumineux de l’Alberta avec des annulations pures et simples d’investissement par manque de fonds. Certains reports, comme celui de RD Shell, indiquent clairement d’attendre des conditions plus avantageuses. Les autorités locales s’inquiètent des futurs départs probables des équipes d’ingénierie vers des cieux plus cléments, ce qui casserait toute possibilité de reprise à court terme.Usaexportpetrole20088

                      L’autre exemple est le raffinage américain, mal rémunéré par des « spreads » de l’essence par rapport au pétrole nuls ou négatifs. Le pérolier Marathon a repoussé le projet d’agrandissement de sa raffinerie de Detroit. Le raffineur Valero par exemple a décidé de réduire ses investissements 2009 d’un tiers en les passant de 4,5 mrds dollars à 3 milliards. Le raffinage US est déjà excédentaire, les Etats-Unis exportent d’avantage de produits raffinés (FIG.), les plus vieilles installations devront être fermées

                   Enfin signalons le tout récent et inattendu report, par Conoco-Phillips et l’Aramco, à l’an prochain des appels d’offre de sous-traitance concernant le projet de la raffinerie de Yanbu. Ce projet de 6 millards de dollars, pour 400 mille barils/jour, devait être lancé à la fin du mois. Il est reporté à mi-2009 où « les conditions de financement et de sous-traitance seront sûrement plus favorables ».

                   On le voit chaque jour nous apporte une nouvelle de report ou de fermeture dans les industries des énergies, polluantes ou non polluantes. Les discours officiels, repris stupidement en écho par un journal financier, annonçant le sauvetage de l’économie française par les énergies renouvelables sont du domaine du « wishful thinking ». Au contraire ce sont les moins rentables qui vont déguster en premier, mais nous n’en avons que bien peu en France.

Le 7 Novembre 2008.

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