Le modèle économique de la pétrolière italienne ENI est unique parmi les grandes Sociétés pétrolières intégrées. Non seulement elle explore, exploite, raffine, transforme et distribue des produits pétroliers comme les autres, mais en plus elle produit de l’énergie électrique et la distribue avec le gaz; enfin elle possède une part de contrôle (43%) dans le groupe d’ingénierie Saipem. C’est bien sûr c’est l’activité Exploration-Production qui apporte la plus grande contribution (FIG.), mais les autres activités permettent à ENI de mettre à profit toute la chaîne de valeur ajoutée, de la production à la distribution de carburants, de gaz et d’électricité. L’acquisition de 57% du belge Distrigaz pour 2,74 mrds d’euros auprès de GDF-Suez va renforcer le pôle gaz et énergie.
Par une politique de croissance externe et de développement interne ENI a réussi à maintenir ses productions d’hydrocarbures (FIG.), malgré quelques fautes lourdes, comme le plantage du développement du gisement de Kashagan au Kazakhstan. Après avoir acheté l’Anglais Burren Energy, ENI envisage d’absorber le Canadien First Calgary Petroleum qui possède des gisements en Algérie.
La génération de cash des activités, de 5,7 milliards d’euros au troisième trimestre et de 15,7 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2008, donne les moyens à ENI d’assurer cette politique agressive d’investissement. Malgré cela depuis le début de l’année, son endettement s’est accru de 1,5 milliards d’euros. La baisse des revenus à attendre de la baisse des cours du pétrole va obliger ENI à s’endetter plus pour assurer son train de vie.
La lecture des aventures industrielles de l’ENI nous éloigne des pingreries d’un Exxon-Mobil qui ne sait que faire de son cash, sinon de racheter ses propres actions pour les annuler.
Le 2 Novembre 2008.
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