En ces périodes de capitaux rares et donc de liquidités chères (credit crunch) les boursiers fuient toutes les Sociétés dont le fonctionnement nécessite un endettement des clients pour alimenter les commandes ou d’elles mêmes pour abonder le besoin en fond de roulement. La dette est mal vue. Les Groupes qui exercent leurs talents dans les énergies renouvelables font partie de cette catégorie. Deux exemples simples peuvent illustrer ce propos. Tout d’abord le danois VESTAS, fabricant d’éoliennes, benchmark de tout placement écologique, a vu son cours divisé par deux en quelques semaines, bien que son activité soit saine, puisqu’il fait payer ses clients à la commande qu’il livrera dans deux ans. Se pose alors une question existentielle pour Vestas: va-t-il avoir encore des clients?
L’action du fournisseur d’équipements va mal parce que ses futurs clients vont ramer pour trouver les liquidités nécessaires à leur investissement et payer les gros acomptes à la commande. Sans aller chercher notre champion THEOLIA en pleine débâcle boursière (-73% depuis le début de l’année), le marché fuit également la très bien dotée EDF Energies Nouvelles qui vient d’être recapitalisée (500 M euros, merci!) après avoir un peu trop fait la fête. Les filles de riches sont insouciantes! Mais le marché n’aime pas les fofolles qui engloutissent les capitaux, alors EDF EN perd 46% de sa valeur depuis le début de l’année (FIG.), sous performant ainsi le DJ EURO STOXX qui perd 42%.
En ces périodes de dégonflement de bulles spéculatives diverses et de sain ralentissement de l’économie mettant fin à la surchauffe, il est clair que la récréation est finie. Les Banques vont vouloir se refaire une santé en maintenant des « spread » élevés sur leurs prêts, il n’est pas certain que la BCE ramène rapidement son taux de refinancement vers un indispensable 2%, la période des commandes à tout prix aux équipementiers est finie, la détente des cours sur les matières premières est largement amorcée. Nous allons connaître une époque où les acteurs économiques vont réfléchir avant d’investir. Ce ne sera peut-être pas plus mal?
Dans un tel contexte on ne peut que douter de l’avenir des grands projets pharaoniques de fermes éoliennes offshore aux rentabilités questionnables ou de projets solaires à des coûts initiaux du MW installé qui frisent l’escroquerie. Le temps est venu des gains de productivité, des délais tenus et des devis réalisés avec des prix calculés « au plus juste ». Une révolution!
Le 19 Octobre 2008.
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