Il y a de cela un an, l’arrivée d’un ouragan sur le Golfe du Mexique aurait été la cause d’une formidable envolée des cours du gaz et du pétrole à New York. Mais voilà, les choses ont changé, après les folles orgies des mois de Juin et Juillet les marchés ont la gueule de bois. Ils ont découvert qu’on leur avait fait croire des histoires enfantines de pénuries, de peak-oil dépassé. Dans les faits ils s’aperçoivent que les Etats-Unis ont réduit leur consommation de pétrole de près d’un million de barils par jour depuis le début de l’année et que grâce à l’exploitation des immenses gisements de gaz dans les schistes (gas shales) les Etats-Unis allaient devenir autosuffisants en approvisionnement en gaz. L’Amérique découvre qu’elle peut moins gaspiller d’énergie et ce sont les citoyens eux mêmes qui le démontrent, aucun message officiel de l’Administration Bush n’étant jamais venu relayer ce mouvement de maîtrise des consommations. La variation des cours du gaz (FIG.) dans un marché correctement approvisionné, par des productions en forte croissance, restera dans l’histoire des folies spéculatives.
Du coté du pétrole les choses sont plus complexes: la demande américaine est en forte baisse (-5,6% entre Juin 2008 et Juin 2007 d’après l’Energy Information Administration), l’offre de l’OPEP est en forte hausse et la position de l’Arabie Saoudite qui vient d’informer ses clients raffineurs qu’ils seront livrés au mois d’Octobre conformément aux contrats annuels, est de nature à pousser les cours vers le bas. Les positions au sein de l’OPEP sont très divergentes entre les faucons (Venezuela, Iran, Algérie) qui parlent beaucoup et la fraction plus modérée qui parle peu, mais qui possède les réserves et donc les clés de la production. Le retour vers les 90$ le baril du début de l’année est donc hautement probable, les ouragans passés (FIG.). Rappelons qu’à cette époque ce niveau de 90$ des cours était jugé élevé.
Le 13 Septembre 2008.

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