Ernst & Young: la Chine devient plus attractive pour le business des énergies renouvelables

Ewea                          Ernst & Young publie  plusieurs fois par an,  un classement d’attractivité pour les énergies renouvelables par pays. Ce classement, à l’aide d’indices et diverses pondérations, intègre  l’énergie éolienne (75%) terrestre et offshore, l’énergie solaire (10%) et les autres énergies renouvelables (15%). Les notes attribuées tiennent compte des évolutions législatives et règlementaires de chaque nation concernant chacune des énergies renouvelables, elles intègrent la pérennité de ces lois ou règlements, elles attachent bien sûr une grande importance aux subventions, aides fiscales et aides tarifaires accordées à chacune des formes d’énergie. Ce classement ressort ainsi: (entre parenthèses le classement précédent à fin 2007 suivi de la note)

  1. Etats-Unis (1) 70/100
  2. Allemagne (2) 69/100
  3. Inde (3) 66/100
  4. Chine (6) 64/100
  5. Espagne (4) 64/100, donc 4ème ex-aequo,
  6. Grande-Bretagne (4) 63/100
  7. Italie (7) 60/100
  8. Canada (8) 59/100
  9. France (9) 58/100
  10. Portugal (10) 57/100

                      Le Etats-Unis, l’Allemagne et l’Inde sont les trois nations les plus attractives pour développer et attirer des investissements dans les énergies renouvelables. Les USA avec le Texas, la Californie, le Colorado, le Nouveau Mexique, sont toujours premiers, bien que le Congrès n’ait pas encore voté les subventions pour 2009 et au-delà. L’Allemagne avec une législation mise à jour favorisant l’éolien offshore et avec ses tarifs avantageux garde son rang, puis vient l’Inde qui veut développer le solaire photovoltaïque, avec des Groupes comme Moser Baer, ainsi que la biomasse.

                     En outsider arrive la Chine, en progression de deux places mais cette progression semble être surtout due au recul de la Grande-Bretagne dont le grand plan gouvernemental publié en Juin 2008 pour un horizon 2020 ne semble pas réalisable dans les délais. L’atermoiement des procédures, l’aversion culturelle pour des tarifs règlementés (le Parlement anglais ne peut pas obliger un distributeur d’électricité à acheter sa ressource à un prix défini par la loi), les délais d’approvisionnement d’éoliennes et des équipements font que ce plan ambitieux ne sera pas réalisé. Quand à l’Espagne la remise en cause probable de ses largesses budgétaires à l’énergie solaire fait planer un doute sur la pérennité de sa politique.

                     Une France au neuvième rang, c’est bien. Surtout pour une nation qui n’a aucun besoin criant d’énergie renouvelable autre que sa précieuse ressource hydraulique. On peut seulement regretter qu’elle ne soit pas plus avancée dans la géothermie, technologie complexe qui ne demandera qu’à être étendue et exportée dans le futur. Elle pourrait également  prendre un certain leadership dans le stockage de l’énergie qui est le talon d’Achille du photovoltaïque, appelé à un grand avenir. Mais copier bêtement les erreurs éoliennes de ses voisins ne constitue pas une politique, il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour le comprendre.

LIRE le rapport d’E&Y (en anglais)

Le 31 Août 2008.

Commentaires

5 réponses à “Ernst & Young: la Chine devient plus attractive pour le business des énergies renouvelables”

  1. Avatar de JP
    JP

    S’agit il réellement d’un classement des pays les plus attractifs? Une telle comparaison devrait prendre en compte la concurrence économique des autres formes d’énergie, dont la force varie selon les pays.
    Il s’agit plus ici de flatter les pays les plus généreux en subventions.

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    De flatter oui et d’orienter les investisseurs sur l’absence de risque à moyen terme. Dans les 5 premiers il y a les 5 pays qui émettent le plus de CO2 de la planète. Bizarre!

  3. Avatar de Marie
    Marie

    Le photovoltaique ne me semble pas vraiment une énergie d’avenir ! Le solaire à concentration lui ravira certainement la palme de l’énergie solaire durable. Quant à l’éolien, je ne vois pas ou sont les erreur s de nos voisins ?? Il ne suffit quand même pas de quelques dossiers intéressés du lobby nucléaire relayé par quelques polytechnicien pour gommer l’intérêt mondial pour cette énergie. C’est vraiment une énergie propre avec un potentiel de développement intéressant dans un pays comme la France qui possède un gisement éolien important.

  4. Avatar de Marie
    Marie

    Le photovoltaique ne me semble pas vraiment une énergie d’avenir ! Le solaire à concentration lui ravira certainement la palme de l’énergie solaire durable. Quant à l’éolien, je ne vois pas ou sont les erreur s de nos voisins ?? Il ne suffit quand même pas de quelques dossiers intéressés du lobby nucléaire relayé par quelques polytechnicien pour gommer l’intérêt mondial pour cette énergie. C’est vraiment une énergie propre avec un potentiel de développement intéressant dans un pays comme la France qui possède un gisement éolien important.

  5. Avatar de Raymond
    Raymond

    Ma chère Marie,
    Je ne partage pas votre point de vue sur le solaire par concentration pour deux raisons: 1) chaque unité est une vraie usine complexe et peu efficace, 2)chaque unité est forcément limitée en puissance parce que le diamètre d’implantation des miroirs est limité par la distance entre les miroirs et le foyer; il n’est donc pas possible de faire des réductions de coûts par accroissement de la puissance. C’est tout bête!
    Je ne partage pas votre point de vue sur l’éolien qui est incapable de s’amortir sans subventions ou tarifs spéciaux et ce sera encore plus vrai avec l’éolien offshore. Je ne vois pas par quel miracle on pourrait réduire les investissements par Wh par 5 ou 10 pour en faire un procédé compétitif.
    Par contre les réductions de coûts formidables du photovoltaique à attendre avec des procédés d’empâtage en continu et les progrès dans les rendements de conversion en font de façon évidente une énergie d’avenir. Les Japonais qui se focalisent sur cette technologie l’ont bien compris.
    Je m’excuse de ne pas partager avec vous les « évidences » écologiques du moment. Mais je sais par expérience qu’il est difficile de se projeter dans les processus industriels.

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