Etats-Unis: les tensions montent dans le solaire et l’éolien dans l’attente du vote des subventions 2009 par le Congrès

Ewea                         La génération d’électricité solaire ou éolienne ne peut pas trouver d’équilibre économique sans subventions ou sens tarifs adaptés. Ceci pour une raison simple: les capitaux employés par MWh annuels produits sont trop importants pour arriver à amortir, au prix de gros du Marché de l’électricité, les installations qui pourtant utilisent des ressources naturelles gratuites. Tel est le paradoxe du moment. Les subventions ou les aides tarifaires exacerbent la demande d’équipements, les équipementiers et leurs fournisseurs augmentent leurs prix et leurs délais. Les investissements deviennent plus nombreux et plus chers, il en résulte qu’il faut donc plus de subventions en volumes et en prix unitaires! La machine s’emballe. Alors les gouvernements réfléchissent, hésitent où arbitrent. On a vu l’Allemagne réduire les subventions à la filière photovoltaïque, au profit de l’éolien. Le Japon fait l’inverse, il privilégie le photovoltaïque pour lequel les marges de progrès techniques sont considérables, par rapport à une industrie éolienne plus simple, plus accessible, mais en bout de course technologique. Aux Etats-Unis les subventions sont acquises pour les réalisations courant jusqu’au 31 Décembre 2008, mais il est nécessaire d’obtenir un vote de reconduction, d’au moins un an des aides à la production, de la part du Congrès, pour poursuivre l’aventure. Mais le déficit budgétaire, alimenté par les conflits irakiens et afghans, doit être contenu.

                       Alors tout le monde se dépêche et veut terminer ses programmes d’ici à la fin de l’année, ce qui ajoute de la tension sur les fournisseurs et donc des majorations tarifaires.

                       Les nouveaux projets tels que l’installation de deux importantes usines photovoltaïques pour la Pacific Gas & Electric Co en Californie, l’une de 250 MW confiée à SunPower pour démarrage en 2010, l’autre de 550 MW confiée à OptiSolar pour démarrage en 2011 sont dépendants de l’extension par le Congrès du « Production tax credit » (PTC) fédérale pour les deux ou trois ans à venir.

                       Les Etats américains, comme le Wisconsin, la Caroline du Sud, ou l’Etat de New York, qui voudraient mener leur propre politique de sponsoring aux énergies renouvelables réfléchissent à instaurer soit des tarifs spéciaux selon le mode européen (Feed-in tariffs) soit de permettre aux installations solaires privées d’être connectées au réseau (Net Metering) afin d’offrir la possibilité aux particuliers d’investir dans des panneaux solaires et de réduire ainsi le montant de leur facture d’électricité, après signature d’un contrat avec leur fournisseur d’énergie électrique.

                       Faire payer le contribuable ou majorer la facture du consommateur sont les deux issues à la résolution du problème initial. L’un et l’autre risquent de se lasser un jour, surtout qu’ils ne font qu’un. Il serait préférable que ces industries d’énergie renouvelables soient payées des émissions de carbone qu’elles évitent, sous la forme d’attributions de droits d’émissions qu’elles pourraient revendre sur le Marché à leurs concurrents pollueurs. Une saine gestion de ces droits permettrait à la fois de pénaliser les productions polluantes et d’encourager les énergies renouvelables. Seule alors, resterait à résoudre la part de pollution induite par l’arrêt inopinée de la production d’électricité d’origine renouvelable.

Le 17 Août 2008.

Commentaires

3 réponses à “Etats-Unis: les tensions montent dans le solaire et l’éolien dans l’attente du vote des subventions 2009 par le Congrès”

  1. Avatar de el gringo

    La capacité éolienne installée des Etats-Unis s’élève aujourd’hui à 19 549 MW.
    Les projets menés par l’AWEA (American Wind Association) se montent à 7 500 MW pour l’année 2008, soit une augmentation de 45% par rapport à 2007.
    Le montant de la « Production tax credit » (PTC) dont il est en question représente environ 2 cents par KWh pour l’éolien. Comme le montre l’étude de GE, ce manque à gagner pour le gouvernement américain est largement compensé par les recettes fiscales liées au développement de l’éolien.
    « The total NPV to the US Treasury was an estimated $2.75 billion, greater than the $2.5 billion total cost of the PTCs – resulting in a net inflow to the Treasury of $250 million ».
    http://www.geenergyfinancialservices.com/press_room/PTC_StudyFinal.pdf
    Il y a d’autres raisons pour limiter le développement de l’éolien aux USA. Certains lobbys encore au pouvoir y veillent.
    http://www.ucsusa.org/clean_energy/clean_energy_policies/production-tax-credit-for-renewable-energy.html

  2. Avatar de
    Anonyme

    Alors là je m’intéroge sur ta bonne compréhension des articles !!!
    – A chaque fois que le PTC expirent, les investissement dans l’éoliens chutent, car sans les subventions les projets éoliens ne sont pas rentables
    – GE n’est il pas une des plus grosses capitalisations américaines, et un puissant lobby ? C’est très facile de jouer avec les chiffres et de montrer que l’état a son retour sur investissement… Mais, par exemple, l’étude de GE ne prend pas en compte le coût de mise en dispo de capacité électrique pour palier à l’intermittence de l’éolien…

  3. Avatar de el gringo

    La rentabilité de l’éolien est réalisée avec la PTC de 2.1 cents par KWh pendant 10 ans ce qui n’est pas extraordinaire. En France, les particuliers paient bien 13 centimes d’euros TTC le KWh soit environ 20 cents. Donc l’écart est faible et l’éolien proche de l’équilibre économique. On a bien subventionné l’energie nucléaire pendant 50 ans.
    Dans quelques années le prix des autres énergies utilés pour produire de l’électricité (pétrole, gaz voire charbon et nucléaire) sera suffisament élevé pour ne plus avoir besoin d’aides du tout.
    Après GE ne veut pas perdre d’argent ou en gagner moins. C’est une compagnie qui cherche à maximisr ses profits et elle avait trouvé un bon filon. Mais les USA sont aussi d’importants producteurs de charbon et de pétrole et d’autres lobbys sont à l’oeuvre y compris dans le nucléaire.
    Concernant le cout de mise à dispo des capacités electriques, les USA fonctionnent surtout sur le principe de l’offre et de la demande. Donc si l’électricité éolienne est la moins chère, elle qui sera acheté en premier si elle est disponible et les centrales thermiques viendront en complément. Leur cout étant principalement le combustible.

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