La génération d’électricité solaire ou éolienne ne peut pas trouver d’équilibre économique sans subventions ou sens tarifs adaptés. Ceci pour une raison simple: les capitaux employés par MWh annuels produits sont trop importants pour arriver à amortir, au prix de gros du Marché de l’électricité, les installations qui pourtant utilisent des ressources naturelles gratuites. Tel est le paradoxe du moment. Les subventions ou les aides tarifaires exacerbent la demande d’équipements, les équipementiers et leurs fournisseurs augmentent leurs prix et leurs délais. Les investissements deviennent plus nombreux et plus chers, il en résulte qu’il faut donc plus de subventions en volumes et en prix unitaires! La machine s’emballe. Alors les gouvernements réfléchissent, hésitent où arbitrent. On a vu l’Allemagne réduire les subventions à la filière photovoltaïque, au profit de l’éolien. Le Japon fait l’inverse, il privilégie le photovoltaïque pour lequel les marges de progrès techniques sont considérables, par rapport à une industrie éolienne plus simple, plus accessible, mais en bout de course technologique. Aux Etats-Unis les subventions sont acquises pour les réalisations courant jusqu’au 31 Décembre 2008, mais il est nécessaire d’obtenir un vote de reconduction, d’au moins un an des aides à la production, de la part du Congrès, pour poursuivre l’aventure. Mais le déficit budgétaire, alimenté par les conflits irakiens et afghans, doit être contenu.
Alors tout le monde se dépêche et veut terminer ses programmes d’ici à la fin de l’année, ce qui ajoute de la tension sur les fournisseurs et donc des majorations tarifaires.
Les nouveaux projets tels que l’installation de deux importantes usines photovoltaïques pour la Pacific Gas & Electric Co en Californie, l’une de 250 MW confiée à SunPower pour démarrage en 2010, l’autre de 550 MW confiée à OptiSolar pour démarrage en 2011 sont dépendants de l’extension par le Congrès du « Production tax credit » (PTC) fédérale pour les deux ou trois ans à venir.
Les Etats américains, comme le Wisconsin, la Caroline du Sud, ou l’Etat de New York, qui voudraient mener leur propre politique de sponsoring aux énergies renouvelables réfléchissent à instaurer soit des tarifs spéciaux selon le mode européen (Feed-in tariffs) soit de permettre aux installations solaires privées d’être connectées au réseau (Net Metering) afin d’offrir la possibilité aux particuliers d’investir dans des panneaux solaires et de réduire ainsi le montant de leur facture d’électricité, après signature d’un contrat avec leur fournisseur d’énergie électrique.
Faire payer le contribuable ou majorer la facture du consommateur sont les deux issues à la résolution du problème initial. L’un et l’autre risquent de se lasser un jour, surtout qu’ils ne font qu’un. Il serait préférable que ces industries d’énergie renouvelables soient payées des émissions de carbone qu’elles évitent, sous la forme d’attributions de droits d’émissions qu’elles pourraient revendre sur le Marché à leurs concurrents pollueurs. Une saine gestion de ces droits permettrait à la fois de pénaliser les productions polluantes et d’encourager les énergies renouvelables. Seule alors, resterait à résoudre la part de pollution induite par l’arrêt inopinée de la production d’électricité d’origine renouvelable.
Le 17 Août 2008.
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