La politique énergétique prime sur la guerre en Irak pour l’opinion publique américaine

                              La politique énergétique des Etats membres les plus riches de l’OCDE (hors Mexique et Turquie) qui regroupent un milliard de personnes, va déterminer l’évolution des tensions sur l’énergie dans les dix ans à venir. Parmi ces Etats, le plus important, les Etats-Unis et ses 303 millions de citoyens joue un rôle central. Il est donc primordial de bien comprendre ce que cette population américaine va adopter comme comportement énergétique dans la décennie qui vient. Un sondage réalisé le mois dernier dans trois Etats charnières pour l’élection présidentielle américaine que sont la Floride, l’Ohio et la Pennsylvanie permet de mieux comprendre l’opinion publique américaine et donc d’anticiper les promesses électorales des deux candidats. Obama apparaît comme le favori dans les trois Etats (TAB.le premier chiffre indique les réponses favorables à Obama, le deuxième à Mc Cain) mais d’une très courte tête en Floride et dans l’Ohio. Les femmes, les jeunes de moins de 35 ans et les noirs préfèrent plutôt Obama. Les hommes, les personnes de plus de 35 ans et les blancs préfèrent plutôt Mac Cain.

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                        La deuxième question pose toute l’importance qu’accordent les citoyens américains à la politique énergétique du futur Président: dans deux Etats l’Ohio et la Pennsylvanie cette politique passe avant la résolution des problèmes du conflit irakien. On comprend ainsi l’importance du débat autour de l’énergie accordée par les deux candidats. L’opinion demande à 75% des véhicules plus économes en énergie, c’est le bon sens me direz-vous? Encore fallait-il que cette évidence soit clairement formulée. Nul doute qu’elle sera reprise par la loi et même anticipée par les constructeurs automobiles. C’est le point le plus important.

                       Les deux questions sur les forages offshores et sur le littoral des Etats-Unis donnent une large majorité favorable à l’abolition de l’interdiction, déjà levée par G. Bush, mais dépendant d’une décision du Congrès. De plus une majorité d’Américains de ces Etats est devenue favorable aux forages en Alaska dans la Réserve Nationale pour animaux sauvages (ANWR).

                       Enfin une très nette majorité des américains questionnés est favorable à la reprise des constructions de centrales électronucléaires, même en Pennsylvanie où, on s’en souvient, se situait la Centrale de Three Miles Island. Pour comprendre cette réponse il faut savoir qu’une partie des écologistes américains, ayant compris les ravages de l’extraction et de la combustion du charbon, ne sont plus radicalement hostiles à l’énergie nucléaire.

                       L’ensemble de ces réponses, très homogènes entre les trois Etats pourtant fort différents, montre que le futur président des Etats-Unis aura les coudées franches vis à vis de son opinion publique pour bâtir une vraie politique énergétique économe et diversifiée. C’est le paramètre principal qui devrait accompagner un retour des prix de l’énergie vers des niveaux plus acceptables par l’économie mondiale dans les mois à venir. Comme bien souvent, l’opinion publique précède les décisions politiques.

Le 6 Août 2008.

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