Eurostat vient de publier les chiffres de recettes fiscales en 2006, ramenées au PIB, des divers pays européens. Un examen au cours des dernières années de ces ratios pour les grands pays européens, montre une tendance à la réduction des dispersions au cours du temps (FIG.I). La Suède leader incontesté de l’imposition européenne a, tout de même, réduit son taux de prélèvement de 1,4 points en 10 ans. A l’inverse l’Espagne et la Grande-Bretagne ont accentué leurs dépenses d’Etats et donc accrû les prélèvements de 3,4 points et de 2,4 points, respectivement. La France est restée stable autour de 44% pour une moyenne de la Zone Euro 4 points en dessous. Il faudrait réduire les prélèvements de la France d’environ 10% pour rejoindre la moyenne européenne. L’Allemagne est située à un point au dessous de cette moyenne, la Grande-Bretagne trois points au dessous.
Ces prélèvements portent sur trois postes: la consommation, le capital et le travail. Il semble intéressant de comparer chacun des Etats sur chacun des postes, pour cela on calcule le taux implicite qui est le rapport entre la somme des prélèvements et la totalité de l’assiette d’imposition de la catégorie considérée.
La Consommation: il est le plus faible en Espagne, ce qui est en particulier vrai sur les produits énergétiques, il est très élevé en Suède et aux Pays-Bas (FIG.II). Pour la France ce taux (20%) est légèrement inférieur à la moyenne de la Zone Euro. Il reste donc peu de marge de progrès, dans l’hypothèse d’une redistribution de la fiscalité en France (TVA Sociale).
Le Capital : il est fortement imposé en France, il est très faiblement imposé en Allemagne et aux Pays-Bas. L’Espagne l’a fortement fait progresser de 20% en 1996 à 38,7% en 2006. (FIG III).
Le Travail: là encore la France se faite remarquer après la Suède et l’Italie (mais en Italie quel est le vrai taux d’imposition du travail ?). C’est la Grande-Bretagne qui taxe le moins le travail parmi les grands pays européens.
En conclusion: cet examen comparatif met en lumière le mauvais positionnement de la France par rapport aux autres grands pays européens, en termes de fiscalité. Elle taxe fort et à égalité le Capital et le Travail et il reste peu de marges pour tranférer une partie de cette charge sur la consommation. Cela signifie que les taux d’imposition ramenés au PIB sont trop élevés et qu’il faut à la fois une politique qui réduise le montant des impôts et une économie qui fasse croître le PIB de notre pays. Cela suppose que notre pays se remette un jour à innover et à créer des produits nouveaux, des concepts nouveaux.
Dans le domaine de l’énergie ses industries sont en avance sur le charbon propre et le nucléaire, c’est un petit acteur mondial du photovoltaïque, il est absent de l’éolien. Il est évident qu’il pourrait faire mieux.
Le 29 Juin 2008;
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