CRE: la rente des énergies renouvelables devrait atteindre les 7,5 milliards d’euros en 2020

 Les dépenses des uns sont les recettes des autres, aux frais de collectes près. Mécanisme de redistribution de l’État Providence élevé au rang de quasi-religion dans la France d’aujourd’hui. l’État nous protège (en partie) de la maladie au travers de la Sécurité Sociale non gratuite mais obligatoire, il nous protège aussi de l’étouffement par le gaz carbonique au moyen de la CSPE qui majore insidieusement notre facture d’électricité, impôt sur la consommation qui permet de payer une rente aux investisseurs dans les énergies renouvelables. La Commission de Régulation de l’Énergie a pour mission, entre autres, d’évaluer le montant prévisionnel de cette taxe assise sur notre facture d’électricité. C’est ce qu’elle a publié en 2011 sur la base des décisions prises par le gouvernement précédent pour 2012 et de façon prospective pour 2020. Il ressort de cette étude que le surcoût des énergies renouvelables, hors retard de prélèvements, devrait atteindre les 2,2 milliards d’euros en 2012 pour croître jusqu’à 7,5 milliards d’euros en 2020, soit dans à peine 8 ans.

La facture prévisionnelle pour 2020 se compose par rapport à un tarif de l’électricité estimé autour des 66 euros/MWh (base 54 euros/MWh en 2013 majoré par la suite de 3% par an) d’un surcoût de 2,5 milliards pour l’éolien offshore et de 2 milliards pour le photovoltaïque pour les postes les plus marquants(TAB.).

TAB.I: estimation pour 2020 des surcoûts des énergies renouvelables par la CRE

CRE-facture 2020

 Le MWh issu des modules photovoltaïques sera payé 340 euros (multiplication par 5), celui provenant des futures éoliennes offshore à construire nous reviendrait à 218 euros (x 3,3). Quand au MWh issu de l’éolien terrestre son coût à 97 euros ne serait majoré d’après ces calculs que de 46%, c’est donné, par rapport à un coût de base de 66 euros.

Croyez-moi, braves gens, il faudra bien un jour, bien avant 2020, se poser la question de la pertinence de ces choix et de leurs prix pour la collectivité! Heureusement la très chère déroute allemande avérée dans sa soi-disant transition énergétique va peut-être vacciner le restant de l’Europe de ces inepties qui veulent transformer la ressource intermittente locale d’électricité en énergie de base pour l’ensemble du territoire. Plaque de cuivre européenne, batteries de stockage multiformes, captages et enfouissements à fonds perdus du CO2, taxes écolos sur les avions chinois venant nous voir… sont des blablas bruxellois à éviter absolument de prendre au sérieux. Les nababs de nos administrations européennes feraient bien de quitter leur petit nuage et d’atterrir sur ce vieux territoire qui s’appauvrit et se délabre.

LIRE la publication de la CRE sur le sujet.

Le 14 Juillet 2012

Commentaires

8 réponses à “CRE: la rente des énergies renouvelables devrait atteindre les 7,5 milliards d’euros en 2020”

  1. Avatar de letrader
    letrader

    A noter que l’Espagne vient de décider de taxer les revenus des compagnies exploitantes d’énergies renouvelables (ce qui revient à diminuer leurs subventions qui ne sont pas financées par le consommateur mais par le contribuable à l’inverse de la CSPE).
    http://www.bloomberg.com/news/2012-07-11/spain-targets-first-cash-from-renewables-with-energy-tax.html
    Au fond, on voit bien que les mécanismes de marché d’électricité européen ne suffisent pas à garantir la rentabilité de nouvelles centrales autre que des centrales thermiques (charbons et ccgt) et que des mécanismes de compensations étatiques ou pan-étatiques sont indispensables. Par exemple, le UK est en train de revoir en profondeur ses mécanismes de marché dans l’optique de proposer des CFDs aux nouveaux projets de renouvelables et à du nucléaire financés en partie par un carbon floor sur les centrales thermiques.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Favoriser le développement d’activités déficitaires, mêmes écologiques, quel que soit les mécanismes d’aides ou de subventions mises en place, ne participe pas au soutien économique d’une Europe à bout de souffle. Au contraire soit ces actions émargent sur des taxes adossées à la consommation et l’affaiblissent (CSPE) soit elles participent au déficit du budget de l’État concerné ce qui n’est pas opportun.
    Négligeons donc les finasseries des modes de financement des déficits cumulés et revenons à des choix rentables. Dans le cas de la France et dans l’hypothèse de l’existence de ressources nationales de gaz de schistes, je suis certain que la meilleure option économique et écologique pour notre pays serait d’exploiter intelligemment ces ressources et de générer de l’énergie électrique à l’aide de centrales au gaz à cycle combiné peu polluantes ou de produire des engrais azotés (urée)…mais tout cela est peut-être trop simple pour être retenu par nos alchimistes modernes qui veulent transformer les rafales de vents au large des côtes en énergie continue et toujours disponible sur tout le continent. Pierre philosophale écologique ruineuse de pseudos Nostradamus de bas étages.
    La découverte du gaz de Lacq fut à l’époque une formidable opportunité de développement et de progrès pour la France. Mais, bon Dieu, qu’attend-on pour relancer avec intelligence ce genre d’aventure industrielle?

  3. Avatar de el gringo
    el gringo

    La puissance installée en France est de 2.6 GWc et l’étude de la CRE prévoit 7.19 GWc soit presque 3 fois la puissance installée actuellement.

    Actuellement, le tarif de rachat pour un raccordement entre le 01 juillet et le 30 septembre 2012 est de 35.39 centimes le KWh (soit 353.9 euros le MWh) pour une installation intégré au bâti ce qui est le tarif le plus chère mais en baisse de près de 5% chaque trimestre depuis 5 trimestres consécutifs.

    En cas d’intégration simplifiée, le prix de rachat tombe à 18.42 centimes le KWh ce qui peut s’avérer plus rentable en raison des travaux liés à la toiture que vous économisez (et qui peuvent représenter 3 à 4 fois le prix des panneaux).

    Il faut rappeler que le coût d’une installation de 3 KWc intégrée au bâti est d’environ 12500 euros alors que le coût de production d’un panneau photovoltaïque est tombé à 0.7 euros/Wc (soit 2000 euros pour 3 KWc).

    Soit une jolie marge de 10000 euros principalement due à la réfection de la toiture et aussi à la marge des vendeurs.

    Pour une puissance comprise entre 36 KWc et 100 KWc en bâti simple, le tarif de rachat n’est que 17.5 centimes d’euro le KWh en baisse constante de 9.5% par trimestre depuis 5 trimestres. A ce rythme, la parité avec le nucléaire risque d’être atteinte en 3 à 4 ans.

    Il est dès lors difficile de croire que le coût du KWh photovoltaïque reviendra à 340 euros le MWh en 2020 (34 centimes/KWh) alors que c’est déjà le tarif de rachat actuel pour un particulier.
    http://www.photovoltaique.info/Aujourd-hui-arrete-du-4-mars-2011

  4. Avatar de Ray
    Ray

    El gringo, vouloir faire croire que les prix de rachat de l’électricité photovoltaïque pourraient être à parité avec celle du nucléaire dans 3 ou 4 ans, n’est pas très sérieux. L’utopie écologique fait décidément raconter trop de bêtises.
    Pour aller dans votre sens, faudrait-il déjà qu’ils s’approchent un jour des prix de détail facturés à l’utilisateur (« grid parity »). Pour cela serait nécessaire une puissante baisse des prix du travail des ouvriers et des artisans qui vont installer les modules chinois bradés sur les supports ad hoc et qui les raccordent au réseau au travers d’un compteur onéreux.
    L’avenir du photovoltaïque peu subventionné se situe dans les pays ensoleillés, à faibles coûts de main d’œuvre et disposant d’un réseau électrique évolué. Le cahier des charges est sévère et exclut l’Europe du Nord, sinon celle du Sud pour l’instant.
    L’autre option repose sur de fortes subventions (ou tarifs débiles de rachat imposés ce qui est la même chose). Elle ne concerne de ce fait que les pays les plus riches…on retrouve alors l’Europe du Nord peu ensoleillée mais éblouie par le romantisme écologique.

  5. Avatar de el gringo
    el gringo

    Il s’agit juste d’un simple calcul : 9.5% de baisse tous les trimestres (ce qui est le cas depuis 5 trimestres) en partant du tarif de rachat actuel avec l’intégration au bâti simplifié : (1 – 0.095) ^ 12 * 17.50 donne 5.28 centimes/KWh soit moins que le prix officiel de l’électricité produite par un EPR (5.5 centimes/KWh).

    Sur la parité, les allemands ont déjà atteint le premier seuil de parité avec des tarifs de l’électricité vendue aux particuliers à 20 centimes/KWh et des tarifs de rachat désormais compris entre 12.97 et 18.73 au 1er août 2012 pour les nouveaux raccordements.
    http://www.germanenergyblog.de/?p=9756

    La capacité installée en Allemagne qui était de 22 GW en début de l’année devrait atteindre 30 GW en fin d’année.

    Vous aurez aussi remarqué que les tarifs de rachat pour les panneaux posés au sol en France est désormais de 10.51 centimes/KWh soit moins que le tarif EDF de base pour les particuliers (12.18 centimes/KWh).

    Si vous regardez maintenant le coût des panneaux, on est à 0.42 $/Wc soit environ 1000 euros pour 3 KWc qu’un installateur vous facturera plus de 12000 euros avec les travaux d’intégration au bâti. Cela vous donne une idée du coût des travaux et des marges qui existent et devrait faire naître des vocations chez les bricoleurs de dimanche.
    http://solarpvinvestor.com/spvi-news/279-solar-component-prices-continue-to-fall

  6. Avatar de Ray
    Ray

    El Gringo, je veux bien lire toutes vos hypothèses de baisse des prix avec indulgence, mais la CRE nous précise que le photovoltaïque coûtera à notre pays plus de 2 milliards d’euros en 2020. Vos calculs prévisionnels sont donc en contradiction avec ceux de cet organisme dont c’est le job.
    Il faudra bien que les financiers, promoteurs de cette ressource subventionnée, émargent largement au budget de l’écologie, c’est peut-être ce que vous négligez dans votre approche.

  7. Avatar de el gringo
    el gringo

    Il ne vous aura sans doute pas échappé que le coût de l’électricité photovoltaïque pour 2012 atteindra 2220*0.69= 1.532 milliards d’euros dont plus de 80% peut aussi être considéré comme un surcoût compte tenu des tarifs de rachat pour une puissance installée de 2.6 GWc.
    Donc en 2020, avec un total de 7.2 GWc installés, le coût total passera à 2.480 milliards d’euros (7.518 * 33%) pour 4.6 GWc supplémentaires installés.
    La capacité actuellement installée en 2012 sera toujours en service en 2020 et coûtera toujours 1.532 milliards en 2020 (les tarifs de rachat étant fixes et garantis), ce qui fait que les 4.6 GWc supplémentaires ne coûteront qu’environ 1 milliards d’euros pour 5 GWh environ soit 200 Euros/MWh.
    Si on soustrait le coût de l’électricité en 2020 (66.4 euros/MWh), cela ne fait qu’un surcoût de 133.6 euros/MWh pour les installations à venir d’ici 2020 selon les calculs du CRE.
    Pour la facture, vous l’enverrez au ministère de l’industrie qui est l’unique responsable du choix de l’intégration au bâti pour le développement de l’électricité photovoltaïque française et des tarifs de rachat exorbitants que cela a entraîné en France par rapport à d’autres pays.
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1846.asp#P920_220040

  8. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Et l’Espagne qui arrête pratiquement tout, et l’Allemagne qui freine des quatre fers, sans oublier l’Italie et les producteurs de modules européens qui mettent la clé sous la porte….el gringo vous plaidez une cause bien difficile. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait que l’intégration au bâti, largement votée par nos Députés et Sénateurs rappelons-le (c’est le Parlement qui fait la Loi), est une mesure absconse qui devait se vouloir protectionniste au départ, sinon originale. Rien n’est trop beau pour notre pays, riche de dettes et demain abruti d’impôts.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *