Renault-Nissan, déçu par les difficultés rencontrées lors de sa collaboration dans les batteries avec son partenaire japonais NEC (bien connu par ailleurs, mais apprenti dans le business des batteries au Lithium) a décidé de changer de partenaire en optant comme nouveau fournisseur des batteries de ses futurs véhicules, pour le coréen LG Chemical qui exerce déjà ses talents dans les batteries avec les constructeurs coréens mais aussi avec les prestigieux General Motors et autre Ford. LG annonce publiquement qu’il va signer avec Renault et le CEA pour installer en France une unité de production d’accumulateurs et de batteries pour véhicules électriques. L’affiche est superbe avec tout ce beau monde branché. Le Coréen apporte sa technologie, le CEA la science pour les futures générations et éventuellement des fonds publics, Renault apporte un business potentiel…mais dans un ménage à trois le monde sait depuis Rome et plus récemment depuis Faydeau qu’il y a toujours un cocu. La tâche sera complexe tout simplement parce qu’il faut être beaucoup plus de trois pour faire une batterie opérationnelle et à un prix abordable. Pour réussir dans cette aventure il faut un pôle de compétence complexe ou cluster comprenant de nombreux sous-traitants en chimie, en synthèse de matériaux aux granulométries optimisées, en liants et autres matériaux conducteurs, en séparateurs, électrolytes organiques, boitiers et divers systèmes de sécurité et de contrôle. Ces sous-traitants n’existent que s’il y a un Marché actif…qui pour l’instant est essentiellement en Asie. Les volumes consommés par les laboratoires du CEA semblent un peu courts pour pouvoir supporter une telle organisation locale.
LG va apporter ses recettes, les plans des équipements et ses tours de main. Mais qui va être capable en Europe de développer rapidement des matériaux lithiés complexes et optimisés? Il faudra plusieurs années ou plusieurs lustres de travail acharné pour rendre un tel cluster opérationnel. En attendant l’unité se fournira chèrement en Asie pour construire une batterie hors de prix. Le Bonus écologique en soutien, risque alors d’être un peu court.
Mais l’essentiel n’est-il pas de participer à l’aventure de la traction électrique, même si cela doit coûter quelques milliards d’euros aux contribuables? Mieux vaut être prévenu.
LIRE le communiqué de Renault sur le sujet.
Le 28 Juillet 2012

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