L’euro s’affermit…, le pétrole aussi

La conviction des marchés que l’euro ne sombrera pas dans le trou noir de la crise européenne affermit  cette devise  vis à vis du dollar. La baisse relative de la devise américaine  incite les possesseurs de cash en dollars à en investir une part  dans le pétrole papier ce qui fait grimper ainsi cette « commodity » . Ce qui affaiblit le dollar fait grimper le pétrole, simple mécanisme d’arbitrage financier, conforté par une croissance régulière de l’emploi non agricole américain,  conforté par les ventes mondiales de voitures et autres 4×4 qui devraient dépasser les 80 millions d’exemplaires en 2012 et conforté par la persistance des conflits proche et moyen-orientaux.

Les variations des cours en intraday (FIG., courbe du bas), au-dessous des 80, sur l’ICE de l’USDX indice du prix du dollar vis à vis d’un panier de monnaies, et celles symétriques du Brent (courbe du haut) illustrent cette relation. La baisse de l’un entraîne symétriquement en temps réel la montée de l’autre.

Alors, monsieur le Ministre Moscovici, je peux vous annoncer sans  aucune forfanterie de ma part  la disparition de votre baisse de 6 centimes du litre de carburant dans les méandres fangeux de la montée des cours brut à Londres. Ce qui semble astucieux pour un apparatchik en politique ne l’est pas forcément pour un gestionnaire rigoureux des comptes d’une nation. Les prix des carburants vont poursuivre inexorablement leur croissance, ce sera à vous d’établir les conditions pour que notre pays dépende moins, à moyen-terme, de cette ressource énergétique, en particulier en encourageant toute forme de progression de l’efficacité énergétique des processus et en essayant de trouver des substituts produits localement à bons prix (biocarburants, liquides associés aux gaz de schistes). Les moulins-à-vent qui actionnent le jeu des cours de bourse des produits pétroliers  vous sont inaccessibles, monsieur le Ministre, même si le Président vous a « fait la main » pour monter sur le cheval fourbu de la lutte contre les milieux financiers. Pensez d’abord à l’image de notre pays à l’étranger!  A ce jour elle me semble assez dégradée.

Le 12 Septembre 2012

Commentaires

Une réponse à “L’euro s’affermit…, le pétrole aussi”

  1. Avatar de yt75

    A noter que Moscovici lui même trouvait cette baisse de la TIPCE idiote (dans le canard de la semaine dernière). Et la vraie erreur dans cette affaire, c’était d’en faire la promesse au moment de la campagne.

    Derrière cela il y a aussi l’erreur des dix dernières années à peu près de présenter les besoins de diminution de conso de pétrole (et carburants fossiles en général), quasi exclusivement sous l’aspect climat/CO2 alors que l’on est actuellement dans un monstrueux choc pétrolier.

    Et lors des premiers chocs, on ne parlait pas de CO2 mais les mesures prises.

    Sans doute aussi temps d’en finir avec l’étiquette « premier choc=embargo arabe »(étiquette utilisée encore plus aux US qu’en Europe), et de passer à la « vraie » étiquette, c’est à dire « premier choc=pic de production US de 1971 », exactement ce dont il s’agit.

    Texte clé dans cette affaire :
    http://www-personal.umich.edu/~twod/oil-ns/articles/for_aff_aikins_oil_crisis_apr1973.pdf

    papier de James Akins de 1973, Akins étant la personne ayant audité la capacité US pour Nixon suite au pic de 1971, puis ambassadeur US en Arabie Saoudite, voir aussi ses interviews dans l’excellent documentaire « la face cachée du pétrole », deuxième partie en particulier :
    http://parolesdesjours.free.fr/petrole.htm

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