Toyota annonce avoir vendu en quinze ans plus de 4,6 millions de véhicules hybrides

Il n’est pas si loin le temps où les équipes de R&D d’un certain constructeur automobile français ne voyaient aucun avantage compétitif décisif dans les produits hybrides de Toyota. Le bon moteur diesel maison faisait aussi bien sinon mieux et à moindre prix. Pour le concepteur de batterie essayant de  convaincre que de récupérer l’énergie au freinage était une superbe idée de judoka, ce dédain initial, heureusement par la suite renié, fut l’objet d’une cuisante déception. Mais qui pouvait s’opposer aux préjugés de ces grands industriels rigidifiés? Même pas l’évidence d’une innovation chamboulant largement les équations énergétiques. C’est vous dire!

Aujourd’hui la technologie hybride qui est devenu un « must » pour tout véhicule routier  haut-de-gamme et son inventeur, Toyota, conscient de son avance technologique, la démocratise à marche forcée en l’appliquant à des véhicules de faibles cylindrées. Elle permet en cycle urbain de s’affranchir énergétiquement des interminables bouchons est d’assurer les multiples accélérations sans notable dépense énergétique.

C’est une technologie qui s’allie parfaitement à un moteur à essence, carburant léger de l’avenir dont une part proviendra des condensats peu onéreux de gaz de schistes. Le kérosène et le gasoil plus rares et plus chers, en partie issus des biocarburants, ne devront être utilisés qu’à bon escient.

Bien entendu rien n’annonce cette irrésistible révolution énergétique sous le ciel de notre beau pays où la technologie diesel, comme en 1950, est toujours sponsorisée par une taxation différentielle des carburants favorable au carburant le plus lourd lourd vendu improprement au litre et non pas au kilogramme.

Une évolution majeure est toujours attendue par les professionnels du transport: savoir définir et produire un 44 tonnes hybride pour ramener sa consommation vers les 20 litres aux cent kilomètres au lieu des 34 ou 35 litres du moment. C’est dans les bouchons, à l’entrée des agglomérations que le gaspillage énergétique des poids lourds est à son paroxysme.

Soyez certains que les futurs prix du gasoil rendront ce progrès décisif  indispensable.

ACCÉDER à la publication détaillée de Toyota.

Le 10 Novembre 2012

Commentaires

6 réponses à “Toyota annonce avoir vendu en quinze ans plus de 4,6 millions de véhicules hybrides”

  1. Avatar de Tonton
    Tonton

    Les ventes d’hybrides restent supérieures au Japon qu’à l’extérieur ainsi ce sont près de 20% des nouvelles voitures immatriculées dans l’Archipel qui possèdent cette motorisation…

    Si la tendance se poursuit et se renforce, les consommations de pétrole en 2030 vont être réduites de 60% par rapport à 2010.

    La vieillesse de la population déclinante (et menaçante), l’hyper-urbanisation et l’avancée dans les régulations doublée d’une pression plus importante due à la dépendance des importations de carburants sont à prendre en compte mais en terme d’efficacité le Japon montre la voie.

    http://www.greencarcongress.com/2012/07/nikkei-popularity-of-fuel-efficient-vehicles-lowering-demand-for-gasoline-in-japanjapan-20120707.html

    De plus Toyota a annoncé que 20 nouveaux modèles hybrides seront livrées d’ici 2015, proposant alors une gamme complète dans les deux types de motorisations et cela dans le monde.

    Puisse le géant japonais inspirer ses concurrents ainsi que les Chinois qui entre frugalité japonaise et exubérance américaine semblent se diriger vers la seconde voie : Hummer a fermée ses usines de ses véhicules civils aux USA mais en ouvrent en Chine ! « Outamerican the Americans » semblent être devenu leur slogan.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Tonton, un chiffrage de votre « prémonition » porterait l’extraction de pétrole de 75 millions de barils par jour aujourd’hui à 30 millions de barils par jour en 2030.
    Cette chute brutale en 20 ans est de toute évidence irréaliste.
    La réduction des consommations des véhicules légers dont le parc mondial croît, doit être pondérée de la part de ces consommations dans le bilan global de consommation de produits pétroliers (90 millions de barils/jour) puis répercutée sur les extractions de pétrole brut en tenant compte d’une hypothèse sur la croissance des biocarburants. La part des condensats légers de gaz de schistes et autres gaz sera de plus en plus importante dans le bilan de la ressource globale. Ces condensats légers (improprement dénommés « huiles » par certains) conduiront à de l’essence et à des produits de base de type naphta pour la pétrochimie.

  3. Avatar de I. Lucas
    I. Lucas

    @ Ray
    à propos de « essence, carburant léger de l’avenir dont une part proviendra des condensats peu onéreux de gaz de schistes. Le kérosène et le gasoil plus rares et plus chers, en partie issus des biocarburants, ne devront être utilisés qu’à bon escient »

    Les statistiques BP disponibles à l’adresse
    http://www.bp.com/assets/bp_internet/globalbp/globalbp_uk_english/reports_and_publications/statistical_energy_review_2011/STAGING/local_assets/spreadsheets/statistical_review_of_world_energy_full_report_2012.xlsx
    montrnet que la part des distillats légers dans la consommation mondiale est totalement stable depuis 1965 : environ 32%
    La consommation des USA en distillats légers est proportionnellement plus élevée : 42 à 44%
    et celle de l’Europe et du Japon plus faible.

    Rien n’indique que les distillats légers deviendront plus abondant à l’avenir.

    Si le prix relatifs des distillats légers baisse, c’est que la demande se porte vers les autres fuels ;
    Il ne faut pas oublier que depuis l’accident de Fukushima, le Japon fait tourner à fond des centrales électriques qui utilisent du pétrole brut et du fuel lourd ou léger

  4. Avatar de Tonton
    Tonton

    Mon message d’hier n’est donc pas passé.

    Je disais : les 60% de baisses de consommation en carburants d’ici 2030 concernent le seul Japon et son cas d’application très particulier (indicateurs démographiques, géographiques, culturels et économiques spécifiques).

    Toutefois la pénétration des véhicules hybrides montrent bien l’impact à moyen terme sur les baisses de consommation qui s’accélèrent dans les pays les plus industriels. La Chine serait bien avisée, pour son propre intérêt, de suivre la même démarche.

    PS: Dans un autre sujet, ABB vient d’annoncer l’invention d’une des dernières pièces pour la constitution de réseaux électriques continu.

  5. Avatar de Ray
    Ray

    Tonton, vous êtes bien loin des prévisions de l’IEA, mais après tout c’est votre droit le plus strict. Mais cela change totalement les prévisions de prix du baril moyen.
    Dans les prévisions de l’IEA la faible croissance en volume est cohérente avec l’augmentation des prix.
    Remarque: « global oil demand » au sens IEA concerne les produits raffinés plus les condensats de gaz mais exclut les biocarburants.
    « Global oil demand grows by 7 mb/d to 2020 and exceeds 99 mb/d in 2035, by which time oil prices reach $125/barrel in real terms (over $215/barrel in nominal terms). A surge in unconventional and deepwater oil boosts non-OPEC supply over the current decade, but the world relies increasingly on OPEC after 2020. Iraq accounts for 45% of the growth in global oil production to 2035 and becomes the second-largest global oil exporter, overtaking Russia. »
    http://www.iea.org/newsroomandevents/pressreleases/2012/november/name,33015,en.html
    « La totalité de l’augmentation nette de la demande de pétrole est imputable au secteur des transports dans les économies émergentes car la croissance économique stimule la demande de mobilité individuelle et de transport de marchandises. La demande de produits pétroliers (biocarburants non compris) s’accroît et passe de 87 millions de barils par jour (Mb/j) en 2010 à 99 Mb/j en 2035. Le nombre total de voitures particulières double pour atteindre près de 1,7 milliard en 2035. Les ventes sur les marchés hors OCDE dépassent celles de la zone OCDE en 2020, tandis que le centre de gravité de l’industrie automobile se déplace vers les pays hors OCDE avant 2015. La demande de pétrole augmente malgré des progrès impressionnants dans nombre de régions concernant la consommation de carburants, notamment celle des voitures particulières en Europe et des poids lourds aux États-Unis. De nouvelles technologies automobiles permettant de consommer beaucoup moins de carburants pétroliers ou, comme dans le cas des véhicules électriques, de s’en passer complètement font leur apparition. Il faut cependant du temps avant qu’elles deviennent commercialement viables et pénètrent le marché. »
    http://www.worldenergyoutlook.org/media/weowebsite/2011/es_french.pdf

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