Sur le mode d’Eddie Herring: lettre ouverte à mes enfants.

Jeunes gens en errance  qui passez sur ce Blog,  afin de ne pas vous lasser, je vous recommande chaudement de lire, sur Seeking Alpha,  le papier d’Eddie Herring intitulé « An open letter to my kids. Prepare your future now ». Cette lecture vous dissuadera,  je l’espère,  de faire confiance aux bureaucrates et autres partenaires sociaux pour assurer plus tard les revenus de votre retraite et vous convaincra de préparer dès à présent un capital qui assurera une part de vos revenus plus tard. Son approche, que je vous recommande également, consiste à investir dans des groupes solides distributeurs réguliers de dividendes (Coca Cola ou Mac-Do aux États-Unis qui pourraient être en France: Danone, L’Oréal, Total et autres EDF par exemple) et d’en réinvestir systématiquement les dividendes. Ce papier met en lumière l’attrait du mécanisme des intérêts composés sur une longue période d’épargne (>30 ans).

Pour vous convaincre de la pertinence du problème posé il suffit d’examiner l’évolution prévisible de la démographie des personnes âgées de notre pays au cours des décennies à venir, vue par les Nations Unies (FIG.)

On y découvre avec le vieillissement des générations du baby-boom et l’accroissement général de l’espérance de vie que les plus de 65 ans (courbe rouge) en Métropole vont passer entre 2010 et 2040 de 10,6 millions à 18,2 millions, ce qui représente une croissance de 71% en trois décennies.

Il est évident que devant un tel tsunami démographique nos bureaucrates n’auront à leur disposition que deux paramètres pour maîtriser la facture globale des retraites: soit en diminuer radicalement le montant net moyen (après impôts, prélèvements sociaux et abattement pour réversion, le processus est d’ors et déjà en marche), soit en retarder l’effet dans le temps, soit d’appliquer un mix des deux approches.

Une tactique à suivre, par exemple, pour maintenir le nombre de retraités en-deçà des 15 millions en métropole serait de dissuader progressivement, entre 2015 et 2040, une large part de la population de quitter toute activité professionnelle avant 70 ans (voir la flèche noire de transition sur la figure).

Il en résulte que, la mise en place d’une forme de retraite par capitalisation personnelle ou pour ses enfants, sans attendre d’autres incitations officielles, au sein d’un PEA par exemple, me semble à ce jour être une décision  incontournable.

Persuadé que les cours du pétrole vont poursuivre leur progression sur le moyen et long terme, j’ai personnellement choisi l’action Total comme support de capitalisation. Mais chacun est libre de composer ou de choisir le cocktail qui lui va bien.

D’autres, malgré les évidences,  peuvent toujours essayer de se convaincre que la retraite collective par répartition est et restera le modèle économique idéal. Je leur souhaite d’avoir raison.

Le 18 Septembre 2013

Commentaires

3 réponses à “Sur le mode d’Eddie Herring: lettre ouverte à mes enfants.”

  1. Avatar de papijo
    papijo

    Pour une fois, je ne suis pas d’accord avec vous. Quelle que soit la solution envisagée, le coût de financement de la retraite sera supporté par les plus jeunes. Si on a recours à un système de répartition, c’est évident. Si la retraite est financée par la location de biens immobiliers, ce sera au travers d’une augmentation des loyers (en ce moment, les loyers – payés majoritairement par les jeunes – augmentent bien plus vite que les salaires). Si la retraite est financée par des revenus d’actions, il y a pression sur les entreprises pour augmenter leurs marges au-delà du raisonnable (voir les objectifs de marges fixés par les fonds de pension aux entreprises dans lesquelles ils investissent). Et je ne parle pas des risques (je me souviens d’un ancien collègue américain dont le fond de pension était majoritairement investi dans une société qui en quelques semaines a perdu 90% de sa valeur …, même des sociétés aussi « respectables » que General Motors ne sont pas sûres !). La solution de la répartition a l’avantage de ne laisser personne sur le bord de la route … même si c’est évidemment la moins intéressante pour les plus hauts revenus. Une autre solution … faire beaucoup d’enfants

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Attention papijo, acheter des actions n’a jamais obligé une Compagnie à verser plus de dividendes. Investir dans l’immobilier locatif n’a jamais fait monter les prix de location, ce serait même le contraire puisqu’il y a accroissement de l’offre.
    Une certitude: les entreprises du CAC 40 distribuent annuellement des dizaines de milliards d’euros de dividendes qui partent essentiellement vers leurs actionnaires étrangers et ne profitent que bien peu au dynamisme ramolli de notre économie.

  3. Avatar de papijo
    papijo

    Effectivement, il n’y a rien d’obligatoire. Mais les achats d’action font monter les cours, et les actionnaires attendent un dividende en rapport avec le prix de l’action, d’où augmentation des marges. Concernant les logements, d’avantage de demandeurs fait monter le prix de vente. Les jeunes qui n’ont plus les moyens d’acheter sont contraints de se rabattre sur la location à un prix qu’ils n’auraient jamais accepté si le prix d’achat avait été plus bas.

    En fait, je pense que ces 2 modes de financement, outre leur caractère aléatoire, ont le défaut principal de ne pouvoir concerner qu’une faible partie de la population. Comme je n’accepterais pas que mon voisin, trop vieux, meure de faim ou se tue à travailler à un âge avancé, la seule solution satisfaisante pour l’ensemble de la population est celle de la répartition.

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