La réduction catalytique sélective (SCR) des oxydes d’azotes formés lors de la combustion à très haute température du gasoil dans les moteurs diesel modernes à haut rendement utilise pour l’instant une solution aqueuse d’urée à 32,5% nommée AdBlue en Europe ou DEF (Diesel Exhaust Fluid) aux Etats-Unis. Les échappements des véhicules diesel soumis à règlementation sont équipés en plus du filtre à particule d’un réacteur catalytique en charge de la réduction des oxydes d’azote et qui est alimenté en solution réductrice. Pour prendre connaissance des mécanismes physicochimiques complexes mis en jeu on se reportera au précédent papier sur le sujet. Cette contrainte écologique fait consommer aux poids lourds répondant à la Norme Euro 5 par exemple, dans les 1,5 litre de solution aux cent kilomètres, soit une livre d’urée. Le seul marché européen devrait atteindre en 2015 les 1,4 millions de tonnes d’urée qui commercialisés sous cette forme au prix d’un euro à 1,5 euro le kilogramme, représente un marché annuel de 1,5 à 2 milliards d’euros. Le marché mondial (OCDE dans un premier temps) devrait atteindre à terme trois fois cette taille. Plus tard il doublera ou triplera encore.
Alors ce marché fait bien sûr des envieux qui imaginent des solutions différentes ou des perfectionnements. Certains comme GE avec Umicore veulent utiliser directement le gasoil ou de l’éthanol comme agent réducteur, d’autres dispositifs plus complexes encore sont étudiés. C’est ainsi que Faurecia vient de prendre une participation significative dans le danois Amminex qui lui utilise l’ammoniac comme agent réducteur. Pour cela il stocke cet ammoniac sous la forme solide du complexe ammoniaqué du chlorure de magnésium (FIG.). En réchauffant plus ou moins ce solide à partir du signal d’un capteur à la sortie des gaz, le système envoie en amont de la chambre catalytique plus ou moins d’ammoniac pour assurer la réaction de réduction. L’intérêt de cette solution pour l’utilisateur, réside dans un encombrement limité de la cartouche chauffante en charge du stockage et de la distribution d’ammoniac, le matériau étant trois fois moins volumineux que la solution AdBlue. Cela se traduit par une plus longue autonomie entre recharges. Pour le fabricant du produit, la vente régulière d’une cartouche d’un produit consommable est une formidable source de revenu récurrent qui a fait ses preuves dans de nombreux domaines.
Voila un bel exemple de green-business.
LIRE le communiqué de Faurecia
Le 18 Janvier 2011


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