Par manque de vent, l’Allemagne a été importatrice nette d’électricité au mois de Juillet 2014

Le réseau électrique ouest-européen interconnecté permet  à l’Allemagne d’exporter massivement ses productions intermittentes et renouvelables d’électricité vers ses voisins européens. C’est la raison pour laquelle elle peut, avec l’assentiment des populations locales qui financent, investir sans limite dans les énergies renouvelables subventionnées et prioritaires. Il  résulte de ces investissements massifs que le solde de ses échanges d’énergie électrique lui est généralement favorable. C’est ainsi qu’en 2013 le solde exportateur d’électricité allemand s’est élevé à 33,8 TWh affirme Bruno Burger du Fraunhofer.

Il existe cependant, une exception à la règle qui est observée en l’absence de vent, moment où l’Allemagne de l’énergie patine et allume ses bouilloires infernales, alimentées au charbon importé ou au lignite local. Elle est alors appelée à importer de la puissance électrique en secours en provenance de ses voisins, ne serait-ce que le temps de montée en pression de ses chaudières.

C’est ce qui est arrivé par exemple durant le mois de Juillet dernier (FIG.) durant lequel seules les bouffées de générations photovoltaïques ont fait l’objet, entre midi et deux, de quelques exportations (en rose sur le graphique), précédées et suivies d’importations (en violet) destinées à pallier le manque de générations éoliennes. Les premières estimations de l’Entso-e  portent sur un solde négatif des échanges allemands de près de 2 TWh pour le mois.

Cette anecdote illustre la fragilité du très onéreux et très variable  système de génération électrique allemand bien qu’il bénéficie, encore, d’apport d’énergie de base de générateurs électronucléaires toujours opérationnels. C’est la fin du virage qui va être la plus périlleuse à négocier.

Consulter la publication du Docteur Bruno Burger du Fraunhofer.

Le 14 Août 2014

 

Commentaires

8 réponses à “Par manque de vent, l’Allemagne a été importatrice nette d’électricité au mois de Juillet 2014”

  1. Avatar de el gringo
    el gringo

    Les prix sur le marché de gros sont en fort recul par rapport à l’an dernier.

    «?Les prix relativement bas résultent d’une forte production nucléaire et hydraulique pendant une période de basse consommation, explique-t-on à Epex Spot, la bourse de l’électricité. C’est une tendance qui se reproduit tout les ans pendant la période de vacances d’été?».

    En juillet, les prix moyens ont été inférieurs d’environ 10 euros/MWh (à 25 euros /MWh en base) par rapport à juillet 2013.
    http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0203711407944-les-cours-de-lelectricite-plombes-par-la-meteo-maussade-de-lete-1034245.php

    De là, il ne faut guère s’étonner que l’Allemagne préfère importer de l’électricité plutôt que de la produire à partir de gaz ou de charbon.
    Par contre, avec 25Euros/MWh, il n’est pas certain que cela couvre les coûts de production des centrales nucléaires françaises estimés à 42 Euros/MWh (ARENH) ou 55 Euros/MWh selon la Cour des Comptes.

  2. Avatar de lorenzo
    lorenzo

    en attendant, les allemands ferment leurs vieilles unités de centrale charbon notamment RWE dans la Ruhr:
    http://www.bloomberg.com/news/2014-08-14/germany-needs-more-coal-plant-shutdowns-as-rwe-accelerates-halts.html

  3. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Je comprends RWE, ils sont dans la panade, mais qu’en pensent les régulateurs de réseau?
    Formidable outil industriel, absolument hors de contrôle, largement surdimensionné sauf quand le vent ne souffle plus en Mer du Nord.
    Une remarque: il va falloir prendre en compte les 2000 MW en moins, en ressources de base, à la suite de la fermeture des deux générateurs électronucléaires belges.
    Bonne opportunité pour les productions françaises, mais mauvaise nouvelle pour la stabilité du réseau ouest-européen.

  4. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Puis les Dirigeants allemands devront décider si la France ferme la centrale de Fessenheim ou non? Cruelle décision!

  5. Avatar de jmdesp
    jmdesp

    Il y a une petite précision à apporter à cette description. Les Allemands savent qu’en été sur l’ensemble de l’Europe la production électrique est surabondante et les prix dépréciés. Il y a donc un nombre important de centrales thermiques qui préfère tout simplement rester fermées pour tout l’été, sachant que si cela a pour conséquence que la capacité devient insuffisante sur l’Allemagne, il sera toujours possible d’importer à bas prix depuis l’étranger, par exemple la France où l’intérêt de couper un réacteur est beaucoup moindre en dehors des travaux effectivement programmés en été.
    Donc ce n’est pas juste une question de vent insuffisant, mais un calcul délibéré de réduire fortement la capacité thermique.

  6. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Curieuse industrie qui, après avoir investi massivement, préfèrerait faire du négoce plutôt que de produire (à perte?) dans un marché en décroissance. N’y a-t-il pas là toute la stupidité du système électrique européen où les prix de gros s’effondrent, les entreprises productrices perdent en rentabilité et les prix de détail au compteur augmentent, plombés par les tarifs préférentiels versés aux productions éoliennes et photovoltaïques.
    Il va falloir revenir un jour sur un vrai marché, libre, concurrentiel non subventionné, pour que les consommateurs (industries, commerces, services, foyers) voient un jour leur facture électrique baisser ou se stabiliser.

  7. Avatar de Ray
    Ray

    Pour info, j’ai intégré le graphique mensuel des productions éoliennes allemandes depuis le début de l’année. Le moins que l’on puisse dire c’est que Juillet n’a pas été terrible, les problèmes de raccordement au continent des éoliennes en Mer du Nord ne doivent pas être totalement résolus.
    Alors, ravi, le régulateur de réseau local a acheté de l’électricité nucléaire en soldes à la France.
    Façon optimiste de présenter la dure réalité du réseau allemand!

  8. Avatar de Grunchard
    Grunchard

    Germany risks blackouts from green policies.
    Over the past four years, they have seen five times as many potential electricity disruptions because of unreliable wind and solar. This increase the risk of blackouts.

    So consumers are now paying subsidies to fossil fuels to help stabilize Germany’s electricity network.
    Vattenfall says « we earn 10 percent of our plant profits » from these subsidies.
    Welcome to the subsidized green future.

    http://www.bloomberg.com/news/2014-07-24/german-utilities-bail-out-electric-grid-at-wind-s-mercy.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *