Les ressources de puissance électrique renouvelable, telles que l’éolien ou le solaire présentent une faiblesse opérationnelle majeure: leur caractère intermittent, sinon aléatoire.
Construire un réseau électrique alimenté à 100% par ces seules ressources implique donc de disposer de stocks tampons de puissance électrique sous forme de batteries électrochimiques, de stations de pompage turbinage ou de tout autre dispositif susceptible de dispenser de la puissance électrique d’appoint, préalablement mise en stock, grâce à un « surdimensionnement » de la puissance installée. Parler sérieusement du coût des énergies renouvelables nécessite de prendre en compte ces coûts additionnels de dispositifs de secours et de stockage.
Pour illustrer l’ampleur de cette puissance nécessaire en secours, par rapport à la puissance nominale installée, il est possible de décrire le projet japonais de réseau dans les îles Oki, en Mer du Japon.
Les autorités japonaises veulent implanter, en quatre ans, dans ces îles qui comptent autour des 25000 habitants, des ressources renouvelables solaires et éoliennes de puissance électrique secourues par des batteries Sodium-Soufre et Li-Ion. Les premières batteries assurant le secours électrique de longue période, les secondes régulant le réseau en puissance et en fréquence sur de courtes périodes.
Ce qui me semble important de retenir dans ce projet pilote c’est le rapport des puissances de génération et de secours installées.
Pour un objectif de puissance renouvelable qui devrait atteindre à terme les 11 MW (3 MW déjà en place et 8 MW à installer entre 2015 et 2019), les autorités japonaises vont aussi installer en tampon 4,2 MW de batterie Sodium-Soufre et 2 MW de batteries Li-Ion. Ceci représente approximativement dans les 30 MWh de batteries Sodium-Soufre déchargeables en 7 heures (C/7) et 1 MWh de batteries Li-Ion déchargeables en 30 minutes (2C).
Ce sont donc plus de 50% de la puissance nominale installée qui vont être investis dans le dispositif électrochimique de secours.
Il y a là de quoi à justifier la prise en compte de ces dispositifs « annexes » dans le chiffrage de tels projets.
Bien-sûr le chiffrage de tels dispositifs sont ignorés par les afficionados des énergies intermittentes, les vieilles centrales au lignite ou au charbon sont encore là pour assurer, à perte, le secours indispensable au réseau.
LIRE la description du projet japonais de réseau sur les îles Oki.
Le 24 Octobre 2014
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