L‘Europe s’est fixée des objectifs à long terme d’émissions de CO2 pays par pays, déjà contestés, parfois irréalistes et qui ne seront pas globalement atteints. Une autre méthode plus analytique et détaillée aurait consisté à identifier les consommations de lignite, de charbon, de pétrole et de gaz par grands secteurs et par pays. A partir de cet inventaire montrant les abus, les anomalies, les incohérences une réelle politique énergétique européenne, sans tabous, aurait pu être esquissée sinon totalement finalisée à ce jour. Par manque de courage politique et de clarté de vue ceci n’a pas encore été réalisé. Un indicateur, parmi bien d’autres, est la consommation de produits pétroliers et de gaz, par habitant (FIG.)
En 2007, l’Europe qui compait au 1er janvier 495 millions d’habitants, a consommé 2,36 tonnes de pétrole et de gaz par habitant. L’Eurozone tirée par certains gros consommateurs atteignait 2,77 tonnes de pétrole et de gaz par habitant. En raison de ses ressources électronucléaires et sa plus forte consommation en électricité, la France occupe parmi les grands pays européens une place privilégiée avec une consommation de 2,08 tonnes de pétrole et de gaz par an. En ce basant sur cette donnée de la France qui n’est pas, loin s’en faut, un modèle d’économie d’énergie et qui peut encore réaliser de larges progrès vers moins de gaspillage il est possible d’avancer qu’il existe à court ou moyen terme, un modèle économique européen tout à fait acceptable par ses citoyens qui consommerait moins de deux tonnes de pétrole et de gaz par an et par habitant.
Un tel objectif représente une réduction des consommations de 30% pour la Zone Euro et la Grande-Bretagne. On remarquera la position anachronique des Pays-Bas que je ne peux m’empêcher de rapprocher des observations de CO2 réalisées par satellite (FIG.)
Quels sont les grands axes qui permettraient d’atteindre cet objectif sans privations majeures de la part des citoyens européens. Une politique fiscale européenne de type Bonus-Malus pour accélérer la décroissance de la consommation moyenne en carburant du parc automobile, une politique d’aide au développement de bus et de poids lourds hybrides, une politique de suppression des bouchons de circulation à l’approche des grandes villes, une unification européenne des prix au détail des carburants. La mise en place d’un plan pluriannuel de développement de l’énergie électronucléaire, le subventionnement des énergies renouvelables par les droits d’émissions de CO2 et non pas par des tarifs électriques accrus, le renforcement du réseau électrique européen et des interconnexions. La poursuite de la modernisation des transports en commun et d’un réseau de trains à grande vitesse européen. Et bien d’autres encore.
Les cours délirants du pétrole et des produits pétroliers devraient permettre de mettre en place et d’accélérer une telle politique énergétique européenne solidaire.
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Le 3 Juin 2008.
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