Aux Etats-Unis, les hydrocarbures canadiens sont les vrais concurrents des produits saoudiens

Les États-Unis sont de gros importateurs de pétrole. Avec 7 millions de barils par jour, ils importent sensiblement la moitié de la charge de pétrole nécessaire à leurs raffineries locales. Ces importations qui proviennent pour près de 60% en volume (4 millions de barils/jour) du Canada et d’Arabie Saoudite qui fournissent essentiellement des pétroles lourds nécessaires à la constitution, avec les condensats liquides légers de gaz de schistes locaux, du bon mélange à raffiner. Les faiblesses du Venezuela incapable d’extraire en quantités ses huiles lourdes de l’Orénoque  et la croissance des extractions de condensats légers de gaz américains expliquent pour l’essentiel ce besoin croissant de pétroles lourds canadiens et saoudiens (FIG.I).

Ces deux fournisseurs majeurs de pétrole lourd aux États-Unis se font de toute évidence une guerre commerciale impitoyable pour conserver ou accroître leur part de marché. Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner leurs livraisons respectives de pétrole sur cet immense marché (FIG.II)

Alors qu’au début de 2014 le Canada exportait vers les États-Unis autour des 2,5 millions de barils par jour, l’Arabie exportait 1,5 millions de barils par jour. Avec la montée des cours, le voisin Canadien semblait avoir définitivement pris l’avantage en dépassant début 2015 les 3 millions de barils par jour alors que les importations américaines en provenance d’Arabie passaient au-dessous de 0,8 million de baril par jour. Ce phénomène de perte de part de marché par les Saoudiens est mis en lumière par la FIG.III qui représente simplement la différence des volumes importés aux États-Unis par les deux protagonistes.

Depuis ce maximum de perte de parts de marché en début 2015, la baisse des prix engagée par l’Arabie a nettement eu tendance à rétablir une part plus équitable pour les pétroles en provenance du Moyen-Orient.

Cette segmentation du marché entre pétroles légers très abondants dans le monde et pétroles lourds beaucoup plus rares et nécessaires à alimenter les raffineries modernes équipées de conversion profonde, laisse à penser que l’Arabie Saoudite  est, peut-être, plus inquiétée par ses concurrents dans les pétroles lourds et autres extraits de sables bitumineux que par les gaz de schistes américains dont les condensats déboulent sur un marché déjà largement saturé.

Le 14 Juin 2015

 

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