Jusque là, les pompes à essence allemandes ne distribuaient au mieux que de l’essence à 5% de bioéthanol. A partir du premier Janvier 2011, cette teneur maximale va doubler pour passer au E10, à 10% de bioéthanol. Ce mélange qui convient à 90% du parc automobile le plus récent utilisant l’essence, sera distribué dans 14000 stations services. Les véhicules les plus anciens pourront encore utiliser du mélange E5 jusqu’en 2013 date à laquelle il ne sera plus commercialisé.
Rappelons que ce mélange E10 est commercialisé en France depuis Avril 2009.
L’utilisation des biocarburants dans le monde (1,8 millions de barils/jour pour une consommation totale de produits pétroliers de 86 millions de barils/jour en 2010), couplée avec les progrès continus dans l’efficacité énergétique des véhicules, est une des voies importantes pour amortir les tensions sur la demande pétrolière mondiale dont l’exploration-production obéit aux lois économiques des rendements décroissants. La montée inéluctable des cours des carburants amplifiée par la spéculation financière, va rendre très rentable cette option qui va croître au rythme de 10 à 15% par an, assurant un doublement dans les 5 à 7 ans, au grand dam de ceux qui prêchent la décroissance verte.
Ces biocarburants issus des cultures de grands pays largement favorisés par la nature (grandes plaines américaines pour le maïs, régions tropicales brésiliennes ou africaines pour la cane à sucre) seront de plus en plus importés en Europe dont les capacités de production de biocarburants qui entrent en compétition avec les productions de céréales et autres cultures vivrières seront limitées. Les biocarburants de deuxième génération issus de déchets cellulosiques seront difficilement industrialisables à des cours compétitifs en raison de la faible énergie volumique de ces déchets et de la complexité des procédés. Seules des cibles devenues très lucratives, comme le bio-kérosène règlementairement indispensable pour le transport aérien voulant limiter ses émissions de CO2, feront l’objet de développements onéreux.
La décision allemande renforce la conviction que l’utilisation des biocarburants dans le monde va aller en croissant régulièrement…parce qu’elle sera devenue hautement rentable, face aux futurs prix étourdissants à venir des produits pétroliers. Cependant, elle ne participera que très marginalement à la réduction des émissions de gaz carbonique dans les transports.
LIRE le rapport de visite du vice ministre des transports allemand au Brésil.
LIRE le papier de DW-WORLD.DE sur le sujet. Il s’inquiète, bien mal à propos, de l’impact de cette décision sur les prix de l’essence.
Le 31 Décembre 2010

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