Quelques exemples de croissance des consommations des produits pétroliers

La croissance des consommations  en produits pétroliers dans le monde est aujourd’hui mal comprise par les économistes, ceci en raison de la baisse maladive actuelle des cours du pétrole et de ceux des produits pétroliers qui, paradoxalement, accompagne et encourage cette croissance, tirée naturellement  par la progression économique et démographique du monde.

Dans le monde:

Cette croissance des consommations des produits pétroliers,mesurées en sortie des raffineries, est monotone depuis 2010, année de rattrapage après la crise des années 2008 et 2009. Selon l’EIA américaine, elle est passée de 88,2 millions de barils par jour cette année là(courbe noire, échelle de gauche) à une estimation récente de 95  millions de barils par jour en 2016 soit une progression de 6,8 millions de barils par jour en 6 ans (FIG.I). Les croissances annuelles de ces consommations,( piles colorées, échelle de droite), sont, année après année, en croissance moyenne de plus d’un million de barils par jour. Les projections de consommations mondiales par l’EIA pour 2017, avec une progression annuelle  prévue à 1,46 million de barils par jour, poursuivent cette tendance.

Dans l’OCDE

Selon l’IEA la demande en produits pétroliers par les pays riches du monde serait en croissance depuis Novembre 2014 ( à 45,62 millions de barils par jour, minimum de la courbe verte, FIG.II) jusqu’en Septembre 2015 (maximum publié de la courbe bleue à 46,2 millions de barils par jour) Ceci représente, en 10 mois, une croissance importante de 0,6 million de barils par jour (près de la moitié de la croissance annuelle mondiale)  essentiellement liée à la croissance des consommations de carburants (essence, gazole et kérosène) qui ont progressé de 1,5 million de barils par jour, entre le minimum observé en 2013 et Septembre 2015 (FIG.III).

Les croissances de consommations de produits pétroliers depuis 2014  proviennent  à la fois de la croissance des consommations des pays riches de l’ OCDE et de celles des pays asiatiques ou du moyen-orient NON OCDE. Ce mouvement de croissance synchronisée est une particularité du moment qui explique la bonne croissance mondiale observée.

En Californie:

Même en Californie, État américain hostile aux émanations de CO2 et qui promeut une politique favorables aux véhicules peu polluants, on assiste à une croissance nette des consommations de carburants routiers (FIG.IV)  pour la croissance annuelle des ventes d’essence ) alors que celles de gazole ont progressé de 3,5% entre 2013 et 2014 et de 2,5% entre 2014 et 2015 selon le BOE. Progrès de l’économie américaine, baratins écologistes en vogue confrontés à une préférence locale pour d’imposants et lourds véhicules routiers  et baisse des prix du gallon sont à invoquer pour expliquer ces progressions.

En Europe:

Enfin, en Europe (FIG.V), il est possible de noter la croissance des consommations de produits pétroliers depuis le mois de Novembre 2014. La aussi les consommations de carburants (essence, gazole et kérosène) expliquent ce phénomène.

En conclusion nous vivons depuis Novembre 2014 une période de croissance des consommations de produits pétroliers dans l’ensemble des grandes régions du monde, essentiellement liées au dynamisme des transports des hommes et des marchandises.

C’est la raison essentielle qui permet de prédire un retour des cours du pétrole vers des niveaux plus lucratifs que ceux d’aujourd’hui pour l’industrie du pétrole.

Mais fort doué serait celui qui pourrait définir le délai nécessaire pour assurer ce retournement d’évolution des prix qui devrait se dérouler sur  plusieurs années.

Le 09 Février 2016

 

 

 

Commentaires

24 réponses à “Quelques exemples de croissance des consommations des produits pétroliers”

  1. Avatar de BMD
    BMD

    RB, je vous suggère de faire un graphique comparatif des évolutions du prix du WTI et du ratio valeur de l’euro sur valeur du dollar depuis 2002. Vous y verrez que ce ratio, très fluctuant, et très sensible en particulier aux QEs successifs de la FED, explique une grande partie des fluctuations des prix du pétrole. La chute récente très rapide des prix coïncide avec la fin du QE aux US. La décision de l’Arabie Saoudite de laisser filer les prix n’a eu lieu qu’après. Elle a amplifié la chute. Cela montre que les politiques monétaires et les mécanismes boursiers jouent un plus grand rôle actuellement que les écarts entre offre et demande, qui sont en fait inférieurs aux incertitudes des estimations des agences.
    A noter aussi que les estimations de production des agences ont été systématiquement trop optimistes depuis 2000. Voyez-vous une raison pour qu’elles le soient moins maintenant?
    Votre graphique sur les productions de produits pétroliers est intéressant. Mais vous ne pouvez rien en tirer pour prédire les évolutions de la production pétrolière, à moins de penser que c’est la demande en ces produits qui gouverne les mécanismes de cette production, ce qui serait une avancée originale dans la compréhension de la mécanique des fluides.

  2. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Ces graphiques représentent essentiellement des quantités de produits raffinés, majoritairement légers, qui sont délivrées aux sorties des raffineries, lieux de comptages. Ils représentent donc, aux variations de stocks et en-cours près, des consommations, exprimées en anglais eia par « consumption » et en anglais iea par « demand ».
    Ce sont les productions des raffineries et non les extractions de pétroles et autres condensats.
    Quant à la relation historique inverse entre cours du dollar et cours du baril (bien connue) il faudra attendre que les financiers et les banquiers anglo-saxons reprennent confiance dans le pétrole papier, outil de couverture monétaire, pour la retrouver. L’Arabie a pour l’instant détruit cette relation de confiance qui reposait, entre autres, sur sa mission historique de teneur de marché.
    C’est vrai, il existe deux marchés qui interagissent l’un sur l’autre: le marché financier du pétrole papier, aujourd’hui dédaigné et celui de la matière première et de ses dérivés, lié, lui, à la santé économique et démographique du monde.
    Le dynamisme actuel de la demande en carburants, dans le monde, est un paramètre du premier ordre sur le long terme des cours des produits raffinés et sur le rétablissement de l’équilibre physique entre offre et demande de pétrole. C’est ce dernier qui rétablira la confiance.
    Pour ma part je tiens à jour sur le même graphique le cours en dollars du billet de 100 euros et celui du baril de pétrole.
    Mais je ne vois pas ce que viennent faire les QE des banques centrales dans ce débat?
    Un afflux de liquidités, dans un climat de confiance, aurait du faire acheter du papier pétrole et relancer l’inflation. C’est bien la confiance qui fait défaut dans ce milieu, et la politique commerciale de l’Arabie y est pour beaucoup.

  3. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Le 11/02/2016 Le patron de TOTAL suit avec attention cette augmentation de la demande:

    LONDRES (Dow Jones)–Les cours du pétrole auront probablement augmenté à la fin de l’année par rapport à leur niveau actuel, car l’offre excédentaire va diminuer sous l’effet d’une augmentation de la demande, a déclaré jeudi Patrick Pouyanné, le président-directeur général de Total .

    La consommation de pétrole va augmenter cette année en raison de la forte baisse des cours de l’or noir, a expliqué le dirigeant, qui estime l’offre excédentaire à environ 2 millions de barils par jour actuellement.

    La réduction des investissements des groupes pétroliers va en outre entraîner une diminution de la production, a-t-il ajouté.

    Il est impossible de prévoir comment les cours du pétrole vont évoluer à court terme, a néanmoins observé Patrick Pouyanné.

  4. Avatar de BMD
    BMD

    RB, faites l’exercice que je vous ai proposé, et vous verrez une montée substantielle des prix du pétrole à chaque QE de la Fed, puis une chute brutale avec la fin des QE, ayant eu lieu avant le lâchage de l’Arabie Saoudite. Les QE semblent donc avoir une conséquence immédiate sur le taux de change Euro/dollar, et par là sur le prix du pétrole.
    Et, encore une fois, les fluctuations de l’offre et de la demande sont à l’intérieur de l’incertitude sur les quantités de pétrole tous liquides produites!

  5. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Les QE de la FED ont provoqué une vague de baisse sur le dollar (c’était fait pour ça) et donc fait monter le cours du baril. Mais c’était avant le coup de pied de l’âne de l’Arabie qui a transi tout le monde.

  6. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Dans tout marché il est nécessaire de distinguer offre et demande. Les flux d’échanges sont déterminés selon les cas par l’un ou l’autre de ces deux facteurs bien distincts. Dans une économie libre de marché, les prix s’ajustent pour tendre à faire correspondre les flux de l’un et de l’autre.
    Dans le cas du marché des produits pétroliers ce n’est pas la mécanique des fluides qui gère les échanges, ce sont ces deux facteurs qu’il ne faut pas mélanger, ce que font gaillardement les thuriféraires du peak-oil qui ne considèrent que l’offre, réduite, bien entendu, aux seules capacités d’extraction traditionnelles de la ressource amont.
    Et pourtant, l’offre et la demande s’ils convergent à la fin n’obéissent pas du-tout aux mêmes incitations.
    L’offre dépend des investissements réalisés auparavant par la filière du pétrole et du gaz naturel dans l’exploration, l’extraction, le raffinage, le transport, la synthèse de biocarburants ou de composés chimiques ersatz des divers carburants. Les investissements dans ces domaines ayant été très vigoureux et motivés, avec un baril à plus de cent dollars, le marché se retrouve, de ce fait, aujourd’hui, avec une offre pléthorique. Seule la déplétion des divers champs exploités, aidée par quelques capitulations d’acteurs financiers et quelques faillites déjà annoncées, permettra de réduire cette offre. C’est un processus assez lent qui demande du temps pour être efficace, mais l’Arabie a déjà fortement accéléré le processus de baisse des prix.
    Pour la demande ce sont d’autres mécanismes économiques qui dépendent des cas d’emplois qui sont en œuvre. Par exemple, le marché des transports joue un rôle éminent dans la détermination des volumes ou des masses demandées. Aux États-Unis les carburants (essence, diesel et kérosène) représentent près de 75% des volumes commercialisés et produits par les raffineries. Dans les pays de l’OCDE ces carburants représentent 63% en volume, en France 61% (IEA).
    Je ne sais pas quel est la part des carburants dans le marché chinois, mais ce que je sais c’est que cette part doit croitre vivement avec la croissance du parc automobile de ce pays aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle il faut pronostiquer une vive croissance de la demande en produits pétroliers de la part de ce pays et des divers dragons asiatiques qui s’en inspirent.
    Ce n’est qu’en considérant, avec le plus d’objectivité possible, les deux volets de ce marché qu’il est possible d’éviter de sortir des inepties comme l’a été la défunte théorie du peak-oil.
    Quant-aux prix ils sont également tributaires des marchés du pétrole papier qui servent normalement de couverture aux fluctuations monétaires, sauf en ce moment où tout financier bien-portant redoute les sautes d’humeur imprévisibles des nouveaux dirigeants saoudiens et fuit cette option de couverture.
    Bien-sûr, pour analyser la complexité des équations de ce marché, il faut se détacher de toute idéologie de la pénurie annoncée au sein d’un monde fini, et penser aux centaines de millions d’années qui auparavant ont permis d’élaborer la ressource.

  7. Avatar de BMD
    BMD

    RB, un aphorisme célèbre d’un économiste dit que pour croire à une croissance infinie dans un monde fini, il n’y a que les économistes (il sait de quoi il parle) et les fous. Comme vous n’êtes pas fou, vous êtes sans doute un économiste.
    Je ne conteste pas vos propos sur la demande, mais je vous trouve très cornucopien au sujet de l’offre, sur laquelle vous ne tenez que des propos de café du commerce. Mais les faits sont têtus: le conventionnel , qui représente les 3/4 de l’offre de pétrole dit « tous liquides » décline depuis 10 ans déjà, même l’AIE le dit. Sans le pétrole de schiste (de roche- mère) américain, le pétrole « tous liquides » est en déclin depuis 5 ans
    Le pompage effréné pratiqué par les pays producteurs est en train d’accélérer le déclin du conventionnel, tandis que le pétrole de schistes US commence à décliner sous l’effet de la baisse des prix. Donc, oui, l’offre et la demande vont bientôt se rééquilibrer, mais l’offre aura bien du mal à réaugmenter.
    L’AIE et l’EIA, où il n’y a pratiquement aucun géologue au commandes, pratiquent depuis 2000 les mêmes incantations que vous. Pour eux, la dem et ils se sont plantés, il suffit de coparerleurs prévisions avec la réalité

  8. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Des centaines de millions d’années d’accumulation et de cuisson lente font que la ressource est pléthorique et les prix bradés. Les limites sont beaucoup plus éloignées et les réserves ultimes beaucoup plus grandes que vous ne l’imaginiez dans vos terrifiants discours d’idéologues. C’est aujourd’hui un simple constat.

  9. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Un papier qu’il faut lire:
    Lessons from the hysteria about peak oil (2005-2013)
    http://wattsupwiththat.com/2016/02/15/lessons-from-the-hysteria-about-peak-oil-2005-2013/

  10. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Cornucopien? Jargon de secte traduit de certains écrits américains. Cornucopieux ou cornabondant eut été plus fidéle, sans aller jusqu’à la fameuse Corne d’auroch de Brassens.
    Pour les non-initiés de la secte cette jactance qualifie, avec provocante insolence, ceux qui constatent les effets du progrès technique et qui analysent les phénomènes ancestraux d’interchangeabilité compétitive des sources d’énergies. Ces progrès et phénomènes d’adaptation permettent et permettront d’accéder à des carburants liquides à partir de gaz naturel, de charbon, de maïs ou de cane à sucre. Si cela s’avérait trop onéreux c’est l’énergie électrique aux multiples origines, dont celle de l’atome, qui prendrait, pour une part, le relais.
    Une fin des extractions de pétrole traditionnel annoncée, bien trop précocement par certains, ne sera pas la catastrophe implicite, ni la fin de l’énergie fossile et encore moins celle du système solaire.
    Non, Malthus n’est pas mort, car il fait bande encore (bis).

  11. Avatar de RB
    RB

    Cette tendance lourde de croissance des consommations de produits pétroliers, animée par les prix, semble être confirmée aux États-Unis pour Janvier 2016 par l’API. Mois de Janvier, avec un flux moyen de 19,4 Mbl/jour, flux de ce mois en fournitures au marché le plus élevé depuis janvier 2008.
    http://www.api.org/~/media/Files/News/2016/16-February/16-Jan-MSR-Summary.pdf

  12. Avatar de amiral_sub
    amiral_sub

    seule la vente en masse de voitures électriques ou hybrides rechargeables permettra de :
    1. diminuer la consommation de pétrole durablement
    2. diminuer la pollution atmosphérique
    3. réserver les ressources pétrolières pour les générations futures
    Les réservations de la future tesla model 3 semblent montrer un engouement futur pour de bonnes voitures électriques au tarif « normal »

  13. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Attention amiral! Le marché de la traction électrique ne concerne pas, pour l’instant, les poids lourds et les grandes routières. La traction électrique va en premier lieu s’attaquer au marché des véhicules urbains qui roulent peu et consomment peu.
    Je pense de ce fait et compte tenu de la croissance du parc que la baisse des consommations mondiales de produits pétroliers dans le transport terrestre et le transport en général, n’est pas pour demain.
    Il s’écrit beaucoup de bêtises sur le sujet, une lecture critique s’impose.

  14. Avatar de Tonton
    Tonton

    Le phénomène autour de Tesla est tout de même impressionnant !

    Si l’on regarde les plans d’investissement des grands constructeurs automobiles, tous ou presque se lancent dans des vastes campagnes d’électrification de leurs flottes, notamment le groupe VW et Ford.

    Déjà Toyota planifie, pour l’Europe, des ventes de ses véhicules hybrides majoritaires par rapport aux modèles équivalents thermiques, sa branche premium, Lexus, vendant déjà la très grande majorité de ses véhicules sous des versions hybrides.

    Comme disent les anglo-saxons : exciting times!

  15. Avatar de RB
    RB

    Tesla et son patron,ne sont que des fils de pub.
    Mettre dans un véhicule électrique 5 fois trop de batteries japonaises (Panasonic) en série-parallèle (75 au lieu de 15 kWh) ne me semble pas être un exploit technique remarquable. Par contre le marketing est superbe et le prix du véhicule va avec.
    Quand aux réductions de coûts annoncées, à grands frais (bien-sûr), je suis plutôt pessimiste. Les sous-traitants japonais ou coréens ne se déplaceront pas aux États-Unis avec leur know-how, pour des clopinettes. Il faudra toujours payer les matières (chères) et amortir les dépenses en capital.
    Il ne faut pas ignorer la viscosité générale des mécanismes de substitutions compétitives des sources d’énergie entre elles. Surtout quand on parle d’un business pour l’instant largement subventionné.
    Viendra le jour où, localement, les réseaux électriques ne seront plus suffisants, même en étalant durant la nuit les recharges. Recharger un véhicule urbain, c’est du point de vue énergétique équivalent à la recharge électrique d’un cumulus thermique, ce que nous faisons en France, dans chacun de nos foyers, avec notre parc électronucléaire. Une paille! Oublions la recharge rapide qui durant un quart d’heure absorbe une puissance 15 fois supérieure à la recharge classique, de trois ou quatre heures de durée.
    L’offre en véhicule électrique, hors hybride pur qui n’est pas réellement électrique, est pour l’instant limitée par une stratégie d’écrémage soit par les prix (Tesla, BMW, Daimler, Toyota) soit par des performances limitées et purement urbaines (Renault, Mitsubishi-Peugeot, peut-être les Chinois à venir). De nombreux obstacles ralentiront le processus de démocratisation. Les oublier me semble audacieux.

  16. Avatar de Tonton
    Tonton

    Merci pour l’explication.

    Premièrement Tesla ne dépense pas un sous en marketing, sa notoriété vient de l’enthousiasme de la base, de la qualité de ses produits et du charisme de son dirigeant qui sait très bien apparaître régulièrement dans les médias.

    Pour les batteries, je ne pourrais pas en discuter côté technique, excepté qu’il existe une course des prix entre les acteurs principaux du marché avec des gain de performance étonnant. Musk évoquait 5% par an. Tesla fait aussi jouer la concurrence avec LG contre Panasonic. (LG qui équipe d’ailleurs la Bolt de GM).

    Bien sûr il faut remettre les choses à leur place et la voiture électrique ne va pas remplacer demain le bon vieux moteur thermique appelé à des nouvelles performances renouvelés. Toutefois au vu des investissements des grands constructeurs et des régulations strictes qui arrivent, passer par la case hybride semble obligatoire. PSA vient d’annoncer 7 modèles hybride d’ici 2021 ainsi que 4 modèles électriques. VW, Ford, Hyundai-Kia vont hybrider toute leur gamme, etc. Même les sous-traitants automobiles commencent à proposer des équipements « on the shelf » pour l’hybridation légère…

    Oui les subventions sont importantes mais elles le sont aussi pour les énergies fossiles et dans des proportions gigantesques !

    Je me rappelle de cette étude de RTE qui concluait qu’un million de véhicules électriques connectés au réseau français n’allait pas poser de problème (oui, en recharge lente, la nuit). On en est encore loin, le 1% de part de marché des électriques parmi les ventes neuves de véhicules vient d’être dépassé en France.

    Pour les réseaux « Supercharger » de Tesla, la puissance consommée ne vient pas directement du réseau électrique car les stations sont équipées de batteries massives servant de tampon électrique.

    Tesla sert au final d’accélérateur pour les constructeurs classiques. Pas seulement sur le niveau technologique (bon nombre d’idées vont être reprises, notamment l’intégration mécanique-électrique-logiciel) mais surtout, surtout, sur l’image. Tout d’un coup voilà des voitures désirables qui séduisent par les performances, le dessin et la technologie embarquée. Notamment chez les plus jeunes que l’on disait préférant leur smartphone à la voiture… Un sujet que l’on a déjà abordé ici. Tesla a imposé sa vision du futur comme Toyota semble vouloir le faire avec l’hydrogène (après l’avoir fait avec l’hybride) même si on a du mal à comprendre pourquoi les Japonais s’accrochent autant à cette technologie aux rendements si faibles.

    Bref avec Tesla le public désire à nouveau la voiture. Et rien que pour ça tous les anciens constructeurs (qui sont loin de disparaître et qui ne forment pas une industrie poussireuse) devraient les remercier.

  17. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Une « base » fortunée, tout de même. On est dans une stratégie d’écrémage qui s’adresse en premier lieu à la classe aisée du centile supérieur.
    Le seul débat raisonnable est de pronostiquer de la vitesse de démocratisation de la technologie, dans laquelle Monsieur Musk et sa technologie surabondante ne comptent guère.
    Je pense que cette démocratisation sera très lente. Les excursions de TOYOTA dans la Pile à Combustible et la distribution complexe d’hydrogène me confortent dans cette conviction.
    Je suis d’accord avec vous sur la capacité du réseau électrique français de recharger durant la nuit quelques millions de véhicules. Mais l’exemple français dans ce domaine est-il pertinent pour parler du marché mondial?

  18. Avatar de Tonton
    Tonton

    J’avais tapé une longue réponse mais le site a planté et je n’ai pas pu la récupérer.

    Je voulais aussi partage ce bon papier sur les difficultés que Tesla va faire face avant la sortie de sa Model 3 : http://www.forbes.com/sites/markrogowsky/2016/04/02/tesla-just-solved-one-huge-problem-that-may-have-been-the-easy-part

  19. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    La technologie hybride, chez Toyota, date de 1997. Quelques années après, les ingénieurs de PSA se moquaient du choix trop onéreux et complexe du japonais et n’acceptaient que les ersatz de démarrage (« stop & start ») avec des batteries au plomb. Je peux en témoigner.
    20 ans plus tard, les esprits semblent avoir progressé.
    Tout véhicule haut de gamme se doit aujourd’hui d’être au moins hybride ou plug-in hybride avec une batterie de quelques kWh.
    Mais bien peu des fabricants européens sont prêts à franchir le Rubicon du tout électrique en raison des coûts et de la complexité des fragiles batteries de plusieurs dizaines de kWh.
    L’hybridation est un pas vers l’électrification, mais c’est aussi une technologie d’attente qui valorise au mieux les avantages de mise en œuvre des carburants pétroliers et du moteur à explosion.
    C’est pour cela que la transition sera lente malgré le giga-marketing de Monsieur Musk qui va industrialiser, à grands frais, le cluster technologique japonais de production d’accumulateurs aux États-Unis.
    Si Musk échoue dans sa démarche de timide démocratisation de la technologie, ce qui n’est pas impossible, il faut espérer que d’autres en profiteront bien un jour.
    S’il réussit, on mettra sa statue à côté de celle d’Edison. De la chaise à la voiture!

  20. Avatar de Tonton
    Tonton

    Aucun doute que PSA a ricané de la technologie de Toyota. Mais il n’est pas le seul, c’était généralisé !

    Sinon je suis d’accord avec vous.

    Précisions : la Gigafactory ne sera pas la seule, une autre, au moins, sera construite au Japon, cela a été annoncé. Ce qui implique une relation proche entre Tesla et Panasonic. A suivre.

    Avec ses nombreuses pré-commandes, Tesla a de quoi se projeter dans l’avenir désormais. Peut-être n’arrivera-t-il pas à imposer sa technologie mais même avec quelques pourcents de part de marché des véhicules neufs, il trouvera sa place et subsistera.

    La réponse chez les grands constructeurs sera la plus intéressant à suivre. Encore une fois c’est une bataille d’image et aucun grand constructeur ne peut désormais se passer de ne pas produire une concurrente à la Model 3. C’est déjà un premier tour de force.

  21. Avatar de Amiral_sub
    Amiral_sub

    Raymond, vous oubliez que la grande majorité des voitures roulent peu, le kilométrage moyen est de 15000km/an soit 41km/jour. Je ne connais pas le kilométrage médian, mais il est certainement inférieur. La majorité du parc auto peut être électrique, et les tesla pourraient même remplacer les routières grâce aux super chargeurs.
    Quant au fait que tesla met en série parallèle des cellules panasonic que vous semblez railler, si c’était si facile on se demande pourquoi aucun autre constructeur ne le fait

  22. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Amiral, les montages d’accumulateurs Li-Ion en série-parallèle sont largement utilisés dans la profession des constructeurs de batteries. Mais sans nul doute, la Tesla , a battu des records dans ce domaine. Nous en avions parlé avec Tonton en 2013 dans les commentaires de http://www.leblogenergie.com/2013/02/15/airbus-abandonne-la-technologie-lithium-ion-pour-ses-futures-batteries/
    Je pense que ce qui ralentit les concurrents occidentaux, c’est le prix de la batterie. Comptez 200 dollars par kWh ce qui fait 1000 dollars pour 5 kWh et 15 mille dollars pour 75 kWh.
    Quant aux carburants pour les transports (essence, gazole et kérosène) ils représentent 75% en volumes des produits pétroliers consommés aux États-Unis et 63% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Pour l’essence et le gazole ils représentent 67% aux États-Unis et 54% dans l’OCDE des produits pétroliers consommés.
    Les transports des hommes et des marchandises sont à la base du premier poste de consommation mondiale de produits pétroliers. C’est une des raisons pour lesquelles ces consommations progressent régulièrement année après année, même dans les pays riches de l’OCDE.
    Voir par exemple:
    https://www.iea.org/oilmarketreport/omrpublic/charts/ déjà cité dans l’article de base.

  23. Avatar de RAY
    RAY

    Comme anticipé, l’EIA vient de revoir à la hausse les consommations mondiales de produits pétroliers et autres biocarburants pour 2016 et 2017. Elle pronostique pour 2016 et 2017 des flux de consommations de 95,26 et 96,73 Mbl/jour respectivement, ce qui fait une progression d’une année à l’autre de 1,47 Mbl/jour.
    Ces croissances révisées sont motivées par une progression des consommations futures de la Chine et de l’Inde.

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