Investir, au milieu de l’Afrique, dans la génération d’énergie photovoltaïque qui va permettre d’éclairer quelques habitations rurales après sept heures du soir apporte un tel nouveau confort de vie à ses habitants qu’il serait vain et stupide de vouloir quantifier cet investissement en termes économiques. Par contre, investir au milieu de l’Allemagne, aux hivers sombres, et largement pourvu en divers modes de générations électriques, dans de nouveaux modules photovoltaïques subventionnés relève, à mon avis, de l’erreur économique majeure.
La publication pour 2017 du rapport de la REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st century) est une bonne occasion pour estimer ces investissements mondiaux et dans les grandes régions, réalisés dans les énergies renouvelables.
Que mobilise cette soi-disant transition énergétique révolutionnaire, en termes de dollars investis, dont tant de politiques nous bassinent à longueur de meeting et qui porterait, en elle, une large part de l’avenir économique du monde?
Je dois avouer que les chiffres d’investissements, a priori sérieux, publiés par la REN 21 sont pour le moins décevants.
Entre 2015 et 2016 les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables (FIG.I) sont passés de 312 à 242 milliards de dollars, ce qui représente une chute de 70 milliards de dollars dont 50 millards proviennent des pays en voie de développement (courbe verte) et 20 milliards proviennent de la baisse des investissements dans les pays développés (courbe rouge). Une part de cette baisse peut s’expliquer par la baisse des prix de certains équipements, tels que les modules photovoltaïques de plus en plus produits en Chine et favorisés par la revalorisation du dollar vis à vis des autres monnaies. Mais la non rentabilité de ces investissements, dont les volumes dépendent de larges subventions attribuées par les États, constitue également pour une part importante, une des raisons dans ce repli enregistré.
Il est également intéressant, de comparer les investissements annuels réalisés en Europe et en Chine (FIG.II).
Aprés un pic d’investissement en Europe en 2011, autour des 124 milliards de dollars (Courbe bleue), qui avait, alors, transformé le continent européen en véritable Eldorado pour les industriels des énergies renouvelables de toutes origines, ces investissements annuels en Europe ont été ramenés depuis quatre ans autour des 60 milliards de dollars. Ils restent stables et peu abondants, signe d’une certaine lassitude de la part des financiers.
Dans ce domaine, la Chine semble suivre le chemin de l’Europe avec quatre ans de décalage (courbe rouge). Après un maximum de 115 milliards de dollars enregistrés en 2015, ces investissements sont revenus à 78 milliards de dollars en 2016. Pour le premier trimestre 2017, avec des investissements chinois dans les ENR qui seraient en baisse de 11% par rapport à ceux de la même période de l’année précédente, ils semblent vouloir conforter cette baisse vers un niveau aux alentours des 70 milliards de dollars, sommes qui seraient alors voisines de celles de l’Europe.
Rien dans ces chiffres peu ambitieux ne permet d’anticiper la moindre révolution énergétique, pourtant annoncée par certains.
Le 18 Juin 2017


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