Les entrées de commandes industrielles de la Zone Euro affichent pour le mois de Février, une progression de 10% par rapport à celles du même mois de 2007. Ce chiffre arrive après une progression de 7,1% au mois de Janvier. La progression des entrées de commandes industrielles pour les deux premiers mois de 2008 pour la Zone Euro se situe aux environs de 8%. Pour un effet prix estimé autour de 3%, il apparaît donc un effet volume de 5% environ.
Sur ces deux mois les postes les plus porteurs sont la « fabrication de matériel de transport » (+14%), la « fabrication de machines et d’équipements » (+9%) qui sont traditionnellement les points forts de la Zone Euro. Au mois de Février progresse également le poste « fabrication d’équipements électriques et électroniques » (+10,6%).
L’Allemagne progresse de 9,8% par rapport à Février 2007 ce qui est son rythme de croisière (FIG.). La France (courbe rouge) accélère avec une progression de 12%. Les entrées de commandes ayant progressé de 8,6% en Janvier on peut estimer pour les deux premiers mois de 2008 une progression annuelle des commandes à l’industrie française de l’ordre de 10%. L’Italie rattrape sa faiblesse de Février 2007 avec une progression de 16,5%. Le malade industriel de la Zone Euro, c’est l’Espagne qui voit ses entrées de commandes stagner à +4,2%, c’était déjà le cas en Décembre (-0,2%) et Janvier (+1,5%).
Ces progressions d’entrées de commandes en début d’année sont très importantes pour le moral des industriels. En effet ce sont elles qui en faisant gonfler le carnet de commandes*, détermineront l’activité des mois qui vont suivre, les décisions de créations de postes ou d’heures de travail supplémentaires, les décisions d’investissements en accroissement de capacités de production. Elles feront globalement travailler plus et pourquoi pas consommer plus.
*Remarque: un producteur industriel ou un artisan, quelle que soit sa taille, gère un flux de commandes qu’il reçoit, qu’il réalise et qu’il livre. Afin d’éviter les à-coups il dispose d’un tampon qui s’appelle le carnet de commandes ou le carnet d’ordres ou le « backlog ». Contrairement à ce qu’imaginent certains hommes ou femmes politiques qui n’ont jamais mis les pieds dans un service d’Ordonnancement-Lancement, la décision de lancer des productions supplémentaires avec un nouvel équipement ou une équipe supplémentaire, qui va faire dégonfler cette réserve tampon, est très intuitive. Elle va prendre en compte dans le cadre d’un Plan Directeur de Production les niveaux de stocks existants, les demandes des commerciaux de terrain qui trouvent les délais toujours trop longs, les délais prévisionnels de livraison de composants, etc. Mais à la fin, il existe un responsable qui décide de ralentir, de conserver ou d’accélérer le flux de production. Rien ne remplace de bonnes entrées de commandes en début d’année, pour donner le moral à ce décideur. L’accélération d’un flux de production va permettre de satisfaire plus de clients, va stimuler les ventes et les achats, va créer de l’activité et donc de la richesse.
C’est un mouvement vertueux qui existe aussi bien au niveau de l’Entreprise que d’un Etat.
Le 25 Avril 2008
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