La croissance de la consommation de pétrole assurée au delà de 2012

                                Stuart Staniford, le plus éclairé des peak-oilers du moment, a installé sur Wikipedia un site « Oil Megaprojects »  sur lequel sont actualisés en temps réel, tous le projets d’exploitations de champs de pétrole, de condensats de gaz, de sables bitumineux ou de conversion de gaz en liquides, par année de mise en production et quantifiés par leur production en plateau. Les résultats obtenus montrent que durant les cinq années allant de 2008 à 2012 les nouvelles productions remplaceront largement les pertes dues à la déplétion des puits en production.Megapr1

                  Examiner les mises en productions année par année n’a guère de sens, les projets pouvant glisser d’une année sur l’autre, pour de multiples raisons. Par contre il est intéressant de mesurer le cumul sur les cinq ans 2008-2012. Au delà de 2012 les projets ne sont pas encore annoncés par les divers opérateurs, les chiffres n’ont donc pas de signification. Le cumul des nouvelles mises en production entre 2008 et 2012 atteignent 27,5 millions de barils par jour, soit une moyenne annuelle de 5,5 millions de barils par jour.

                 Pour une vitesse de déplétion de 4,5% des productions existantes (valeur du CERA) il faut démarrer chaque année 4 millions de barils par jour de nouvelles productions pour combler cette perte. Les nouvelles mises en productions entre 2008 et 2012 vont donc annuellement excéder de 1,5 millions de barils par jour les volumes nécessaires au strict renouvellement des volumes produits. Cela veut dire que les quantités disponibles pour plus de consommation éventuelle  seront en moyenne, annuellement, de 1,5 millions de barils par jour. En s’appuyant sur l’accroissement de consommation moyenne de pétrole de 1,3 millions de barils par jour durant les dix dernières années on en déduit que les consommations vont pouvoir poursuivre normalement leur croissance pendant les cinq ans à venir. La consommation de pétrole pourra passer de 85,6 millions de barils par jour en 2007 à 93 millions en 2013 ou 2014.

                Remarque: rétrospectivement la période de cinq ans 2003 à 2007 a vu la mise en production cumulée de 16,5 millions de barils par jour soit une moyenne annuelle de 3,3 millions de barils par jour insuffisante pour combler une déplétion de 3,8 millions de barils et un accroissement de consommation annuelle de 1,5 millions de barils par jour durant cette période. Ne nous étonnons pas que le cours du baril ait été multiplié par 4 ou 5 depuis. Ce déficit annuel de 2 millions de barils par jour a été comblé par les capacités disponibles de l’OPEP qui on le sait sont maintenant quasi nulles et sûrement par les améliorations des productions des petits champs existants non recensées.

Le 17 Avril 2008

Commentaires

7 réponses à “La croissance de la consommation de pétrole assurée au delà de 2012”

  1. Avatar de Saratos
    Saratos

    93 millions en 2012-2013 c’est l’hypothèse très optimiste avec les mises en production en temps et en heure. Meme l’IFP le dit.
    De 100 MBJ, les pétroliers de Big Oil n’hésitent plus à dire désormais que le seuil des 95 MBJ est quasiment du domaine du non réalisable.
    Et le niveau de déplétion ne devrait pas rester éternellement à 4,5%, on glissera inévitablement vers 5% et meme peut etre 5,5% dans quelques années.
    Meme en prenant les chiffres de Staniford qu’on peut relativiser avec un certain taux de production non réalisée chaque année, une prévision réaliste serait de 90-91MBJ en 2012-2013 mais pas plus avec une phase de quasi plateau à partir de 2010-2011.
    Si la production n’arrive pas à atteindre les 87MBJ cette année comme le prévoit les Megaprojects, on saura un peu plus à quoi s’en tenir.

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Voir à cinq ans ce n’est déjà pas mal. Compte tenu des investissements en cours on peut prévoir que 2012 n’est pas terminé et que 2013 à 2017 ne seront pas bredouilles. 93 millions de barils par jour vers 2018 c’est ce à quoi est arrivé Robelius par son étude des champs géants. Mais je pense que ces études sous estiment le rôle des petits gisements ou des actions de réactivations de gisements importants en voie d’épuisement. Un exemple: Total au Gabon et je suis sûr qu’il doit en exister des centaines comme cela, parce que c’est devenu hautement rentable. La froideur du géologue oublie la volonté des hommes à gagner de l’argent.

  3. Avatar de chris
    chris

    Et vous prenez en compte le fait que le rendement d’extraction devient de plus en plus mauvais.
    On parlait hier soir de l’équivalent d’un baril en gaz pour extraire 2 barils des sables canadiens, alors qu’avec les anciens puits classiques, on proche de 1 pour 100 ou pour 50 ??

  4. Avatar de chris
    chris

    Pardon pour les fautes et oublis.
    Et vous prenez en compte le fait que le rendement d’extraction devient de plus en plus mauvais ??
    on est proche

  5. Avatar de Raymond
    Raymond

    Les chiffres publés sont des débits, c’est à dire des unités de volume (le baril = 159 litres) par unités de temps (le jour) à stabilisation du champ qui peut prendre 6 mois, un an ou plus. Il n’y a pas de notion de quantité dans ce papier. Sinon il faudrait parler de réserves et là c’est encore plus brumeux.

  6. Avatar de PasNaïf
    PasNaïf

    Bien que j’aime bien ces braves Pétrole/Gaz qui nous ont grandement facilité la vie depuis 60ans, il faut bien remarquer que c’est dorénavent la seule famille d’Energie qui ne peut plus afficher des possibilités de fourniture et de réserves pour des siècles sans soucis. Aucune des autres Energies n’a de tel boulet au pied. Cela sent donc la FIN. Si les majors avaient le courage de regarder en face la réalité au delà de la décennie, elles commenceraient à changer de corde sur leur arc et d’investir dare dare ailleurs, ne serait-ce que pour assurer leur survie financière.

  7. Avatar de DJdri
    DJdri

    C’est le cas : Total nucléaire, BP solaire…

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