Pour être un acteur mondial dans les sources d’énergie électronucléaires il faut présenter une assise technologique et géopolitique de premier plan. Les succès de Toshiba-Westinghouse en Chine et plus récemment aux Etats Unis sont là pour illustrer cette affirmation. Dans ce domaine des alliances transnationales, il en est une qui semble très importante, c’est celle du japonais Mitsubishi Heavy Industries avec le français AREVA.
MHI est un groupe de hautes technologies, fortement impliqué dans l’industrie électronucléaire japonaise. Son alliance avec Areva permet à cet ensemble d’envisager de futurs développements stratégiques dans le domaine de la génération d’énergie d’origine électronucléaire, la gestion du combustible et la valorisation des produits de réactions, un peu partout dans le monde.
Leur premier axe de coopération repose sur le projet Atmea de définition et d’industrialisation d’une centrale de troisième génération à eau pressurisée. Ce projet est géré dans le cadre d’une Joint Venture 50/50. Les points forts du cahier des charges de cette future centrale de 1100 MWe dont la définition est attendue pour 2009 sont les suivants:
- autonomie d’une charge en combustible: 1 à 2 ans
- teneur en MOX de 0 à 100%
- changement de combustible en moins de 16 jours
- facteur de charge : >92%
- durée de vie de l’usine: 60 ans
- résistance au crash d’un avion et aux tremblements de terre
- répondant aux normes américaines, japonaises et européennes
Areva et MHI viennent de signer un MOU portant sur leur future collaboration dans le domaine des combustibles qui devrait déboucher sur un accord avant la fin de l’année. Cette coopération porterait tout d’abord sur le marché japonais. Des discussions sont également prévues pour une participation de MHI dans une usine de combustible nucléaire AREVA aux Etats Unis. C’est là le plus grand domaine de coopération possibles puisque les USA ne veulent pas s’arrêter au MOX pour valoriser leur Plutonium mais veulent aller jusqu’aux surgénérateurs, ce qui ferait faire un immense progrès de disponibilité de combustibles pour les décennies à venir. MHI travaille activement sur la conception d’un tel surgénérateur.
Enfin MHI et AREVA ont décidé de coopérer dans l’appel d’offre pour l’Afrique du Sud.
Dans ces discussions les européens Siemens et Alstom doivent se sentir, à juste titre, complètement largués. Ils doivent comprendre que l’expertise de MHI dans les surgénérateurs et sa nationalité japonaise sont des avantages déterminants dans le choix d’AREVA face à des General Electric-Hitachi ou des Toshiba-Westinghouse qui sont leurs vrais concurrents. Quand au russe Atomenergoprom, technologiquement dépassé, il a de grandes chances de tomber dans la gibecière de Toshiba qui a besoin de l’Uranium kazakhe pour garantir les fournitures de combustible.
Le 14 Avril 2008
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